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Ca va être chaud

UNe bonne nouvelle n'arrive jamais seule. Une mauvaise non plus.
Ça va être chaud !

Une bonne nouvelle n’arrive jamais seule. Une mauvaise non plus. Pour 2022, le jour du dépassement pour la France est tombé le 5 mai. Les événements mondiaux, dont la guerre en Ukraine, finissent par peser sur les approvisionnements, les pénuries ont commencé sur certains matériaux, pas que sur les énergies. Alors qu’on l’attend toujours avec bonheur, l’été s’annonce, mais très chaud. Trop ?


Fin des stocks

D’après Global Footprint et son partenaire WWF, si le monde entier consommait aujourd'hui comme les Français, il faudrait 2,9 terres pour subvenir aux besoins des habitants. D’année en année, le « jour du dépassement » – qui correspond au jour où les humains ont épuisé les ressources que la Terre est capable de leur fournir – ne cesse de reculer. En 2021, le monde avait ainsi atteint son « jour du dépassement » le 29 juillet. Il n’y a eu qu’en 2020, Covid oblige, que l’indice ne s’était pas dégradé. Pour WWF, la France peut encore agir pour gagner 25 jours dans cette date fatale. Mais cela impliquerait une planification et un financement de la transition dans tous les secteurs, avec des objectifs et des mesures « plus ambitieux qu'actuellement », notamment diviser par deux l'utilisation de pesticides, parvenir à 25 % de terres cultivées en bio, réaliser 700 000 rénovations complètes chaque année, soutenir les alternatives à la voiture, faire baisser de 20 % la consommation de protéines animales, accélérer le développement des énergies renouvelables. Des ambitions plus fortes que les engagements déjà pris.

Menace de pénuries

Il n’y a pas que l’environnement et les engagements étatiques qui poussent à modifier les comportements et revoir les copies. La pénurie de matériaux et de matière première aussi. La crise sanitaire puis l’invasion de l’Ukraine par la Russie ont renforcé les pressions d’approvisionnement pour le BTP. La plupart des matériaux - acier, bois, verre, isolants et même les basiques, plaques de plâtre et ciment - sont en tension quand ils ne manquent pas déjà, et le cours des matières premières n'en finit pas de monter. Le secteur des travaux publics n'est pas le seul à souffrir de cette situation. Dernièrement, ce sont les viticulteurs qui ont tiré la sonnette d’alarme. Les bouteilles viennent à manquer, le verre étant en pénurie. Dans un contexte de crise internationale, la bière, comme le vin et bien d'autres productions, ne sont plus à l'abri des soubresauts de l'économie mondiale. Le prix des bouteilles a augmenté de 13 % depuis janvier dernier et les prévisions laissent entrevoir une hausse de l'ordre de 26 % d'ici la fin du premier semestre 2022. Les conséquences sont la hausse des prix généralisée, avec des répercussions sur les prix de vente.

Risque de pénurie d’eau

La vague de chaleur qui a fait exploser les records en mai inquiète à plus d’un titre. Pendant 38 jours consécutifs, les températures ont été au-dessus des normales de saison. Selon une étude publiée dans la revue Nature, une ville sur deux manquera d’eau dans le monde en 2050 en raison de la sécheresse. Cet hiver et ce printemps, il n’a pas assez plu ni assez neigé. La saison de recharge, celle qui enregistre le plus de précipitations pour remplir les nappes phréatiques et les barrages de septembre à mars n’a pas été assez pluvieuse. Cette année, le déficit est net, avec 83 % de la normale pour la Haute-Corse et 67 % pour la Corse-du-Sud. On manque d’eau et on attaque la belle saison avec un déficit. La sécheresse des sols est très élevée dans certains secteurs (déficit de 30 % à 50 % par rapport à la normale sur le littoral). Les secteurs les plus touchés sont le littoral sud–ouest, la plaine orientale et le Cap corse. La chaleur forte dès le printemps entraine une évaporation, ce qui va provoquer des sècheresses agricoles puisque les précipitations sont moins efficaces. Les Chambres d’Agriculture de Corse recensent dès à présent, les agriculteurs qui pourraient connaître des difficultés d’abreuvement de leurs animaux. Cela explique que la Préfecture émette déjà une vigilance. Cela signifie qu’il va falloir se rationner en eau dans son usage quotidien, ou en tout cas utiliser cette précieuse ressource avec raison. Les usages agricoles et industriels sont aussi soumis à des règles d’utilisation plus drastiques, seulement pour produire ou irriguer.D’après le ministère de la transition, l'été 2022 pourrait être marqué par des étiages (la baisse de niveau des fleuves). Les risques de pénurie sont bien réels.

Maria Mariana
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