Un peu plus de démocratie participative
La réunion des membres de la CTC avec le ministre de l'intérieur est donc reportée.
Une peu plus de démocratie participative
La réunion des membres de la CTC avec le ministre de l’Intérieur est donc reportée. C’était prévisible. Elle aura vraisemblablement lieu après les résultats des législatives avec une inconnue à la clef : le mouvement nationaliste va-t-il en ressortir affaibli ou renforcé ? En attendant, il serait heureux que les dirigeants politiques de la Corse acceptent de partager leur vision du futur avec ce peuple corse dont ils sont censés représenter les aspirations.
Avancer et remporter quelques victoires même infimes
On aurait pu croire que seuls les Corses excellaient dans l’art de la procrastination. Il semblerait que le gouvernement ait des chances de remporter la palme dans ce domaine. Pourquoi avoir maintenu un calendrier en sachant qu’il serait impossible à tenir ? La rencontre des représentants corses et du gouvernement aura donc lieu vers la fin du mois de juin. Compte tenu de la campagne électorale, il va être encore difficile de préparer cette réunion dans le détail. Que serait-il souhaitable ? Tout d’abord que les principales difficultés soient fléchées : transport, énergie, déchets, langue corse et qu’à chacune corresponde une proposition réalisable, c’est-à-dire acceptable, par la partie adverse. En juillet, les transports maritimes vont connaître de fortes turbulences, car ça sera la période durant laquelle Bruxelles risque d’exiger le remboursement de DSP illégales et le paiement de la dette laissée par la SNCM puis le groupe Rocca à Corsica linea. Ça va être également la période de fortes hausses de l’énergie et des prix alimentaires. Se bloquer sur l’unique question constitutionnelle serait une grave erreur. Le coût de la vie est la principale préoccupation des Français donc des Corses. C’est sur ce plan-là qu’il faudrait batailler.
Faire participer le peuple
Les nationalistes avaient une chance de faire la différence avec les vieux partis, ceux qu’on appelait les clans : c’était leurs électeurs à participer à leur choix. Nous sommes une petite population et il est possible d’irriguer notre société avec des actes de démocratie directe. Jusqu’à maintenant les dirigeants nationalistes se sont conduits comme des notables propriétaires de leurs troupeaux d’électeurs. Comme avant. Il est vrai que l’électorat corse a quelque chose de moutonnier. Il râle, il exige beaucoup dans les bars, parfois dans la rue. Mais il peine à s’organiser pour avancer à son tour des revendications collectives. L’état joue sur ces carences. Il a bien compris que, dans notre île, les campagnes durent ce que durent les roses : quelques jours tout au plus. Regardons en arrière et constatons combien les slogans ont ici quelque chose d’éphémère. Nous agissons affectivement par coups de gueule ou de colère. Mais nous avons du mal à structurer nos révoltes. Faire participer le peuple serait pourtant une condition sine qua non pour que la situation évolue dans le bon sens.
Une maison de verre dont il faudrait parfois nettoyer les vitres
Jusqu’alors les partis nationalistes sans exception ont fait appel aux citoyens quand ils en avaient besoin, c’est-à-dire en période électorale. Or, comme toutes les régions du monde, nous allons affronter des questions primordiales pour notre survie : la sécheresse donc l’eau, le carburant donc les transports, la crise économique donc l’augmentation des prix alimentaires. Si les responsables nationalistes pensent qu’ils pourront se débrouiller seuls, ils se trompent lourdement. Leur force jusqu’à maintenant n’a pas été leur génie politique et gestionnaire, mais l’absence de concurrents sérieux. Mais cela peut avoir une fin. En définitive ce ne sont pas les réunions avec le gouvernement qui changeront quoi que ce soit sinon d’augmenter la charge de l’assistanat (ce qui est tout de même un peu paradoxal avec les prétentions nationalistes). La vraie victoire, si elle doit avoir lieu, se passera en Corse même dans la relation des responsables avec leurs administrés. Sans elle, nous continuerons à jouer ce jeu étrange qui veut qu’on stigmatise l’état tout en lui demandant toujours plus.
GXC
La réunion des membres de la CTC avec le ministre de l’Intérieur est donc reportée. C’était prévisible. Elle aura vraisemblablement lieu après les résultats des législatives avec une inconnue à la clef : le mouvement nationaliste va-t-il en ressortir affaibli ou renforcé ? En attendant, il serait heureux que les dirigeants politiques de la Corse acceptent de partager leur vision du futur avec ce peuple corse dont ils sont censés représenter les aspirations.
Avancer et remporter quelques victoires même infimes
On aurait pu croire que seuls les Corses excellaient dans l’art de la procrastination. Il semblerait que le gouvernement ait des chances de remporter la palme dans ce domaine. Pourquoi avoir maintenu un calendrier en sachant qu’il serait impossible à tenir ? La rencontre des représentants corses et du gouvernement aura donc lieu vers la fin du mois de juin. Compte tenu de la campagne électorale, il va être encore difficile de préparer cette réunion dans le détail. Que serait-il souhaitable ? Tout d’abord que les principales difficultés soient fléchées : transport, énergie, déchets, langue corse et qu’à chacune corresponde une proposition réalisable, c’est-à-dire acceptable, par la partie adverse. En juillet, les transports maritimes vont connaître de fortes turbulences, car ça sera la période durant laquelle Bruxelles risque d’exiger le remboursement de DSP illégales et le paiement de la dette laissée par la SNCM puis le groupe Rocca à Corsica linea. Ça va être également la période de fortes hausses de l’énergie et des prix alimentaires. Se bloquer sur l’unique question constitutionnelle serait une grave erreur. Le coût de la vie est la principale préoccupation des Français donc des Corses. C’est sur ce plan-là qu’il faudrait batailler.
Faire participer le peuple
Les nationalistes avaient une chance de faire la différence avec les vieux partis, ceux qu’on appelait les clans : c’était leurs électeurs à participer à leur choix. Nous sommes une petite population et il est possible d’irriguer notre société avec des actes de démocratie directe. Jusqu’à maintenant les dirigeants nationalistes se sont conduits comme des notables propriétaires de leurs troupeaux d’électeurs. Comme avant. Il est vrai que l’électorat corse a quelque chose de moutonnier. Il râle, il exige beaucoup dans les bars, parfois dans la rue. Mais il peine à s’organiser pour avancer à son tour des revendications collectives. L’état joue sur ces carences. Il a bien compris que, dans notre île, les campagnes durent ce que durent les roses : quelques jours tout au plus. Regardons en arrière et constatons combien les slogans ont ici quelque chose d’éphémère. Nous agissons affectivement par coups de gueule ou de colère. Mais nous avons du mal à structurer nos révoltes. Faire participer le peuple serait pourtant une condition sine qua non pour que la situation évolue dans le bon sens.
Une maison de verre dont il faudrait parfois nettoyer les vitres
Jusqu’alors les partis nationalistes sans exception ont fait appel aux citoyens quand ils en avaient besoin, c’est-à-dire en période électorale. Or, comme toutes les régions du monde, nous allons affronter des questions primordiales pour notre survie : la sécheresse donc l’eau, le carburant donc les transports, la crise économique donc l’augmentation des prix alimentaires. Si les responsables nationalistes pensent qu’ils pourront se débrouiller seuls, ils se trompent lourdement. Leur force jusqu’à maintenant n’a pas été leur génie politique et gestionnaire, mais l’absence de concurrents sérieux. Mais cela peut avoir une fin. En définitive ce ne sont pas les réunions avec le gouvernement qui changeront quoi que ce soit sinon d’augmenter la charge de l’assistanat (ce qui est tout de même un peu paradoxal avec les prétentions nationalistes). La vraie victoire, si elle doit avoir lieu, se passera en Corse même dans la relation des responsables avec leurs administrés. Sans elle, nous continuerons à jouer ce jeu étrange qui veut qu’on stigmatise l’état tout en lui demandant toujours plus.
GXC