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Exposition à l'Arsenale, Pirates d'hier et d'aujourd hui !

Dans la citadelle de Bastia, L’Arsenale est voué aux expositions de photographies. Thème développé, cette année, par l’association Sguardi, fondée par le photographe, Christian Buffa : « Pirates de l’imaginaire au réel ».

Exposition à L’Arsenale   : Pirates d’hier et d’aujourd’hui !

Dans la citadelle de Bastia, L’Arsenale est voué aux expositions de photographies. Thème développé, cette année, par l’association Sguardi, fondée par le photographe, Christian Buffa : « Pirates de l’imaginaire au réel ».



Les pirates de l’imaginaire par Stéphane Lavoué nous renvoient au romans de flibuste et aux BD de corsaires qu’on pouvait adorer enfant, histoire de prendre le large et d’échapper aux contraintes scolaires. Les pirates photographiés par l’artiste sont le fruit de reconstitutions minutieuses entreprises par des groupes, qui sur la côte atlantique sont en quête d’une redécouverte de l’authentique… sous le déguisement. Costumes et armes d’époque aux détails près. Visages aux expressions menaçantes ou simplement volontaires. Silhouettes fières sur fond souvent estompé. Figures au masculin et même – une fois – au féminin avec en ponctuation cinglante des marines aux vagues tempétueuses.

Le travail de Véronique de Viguerie nous parachute en un présent la plupart du temps occulté sauf lorsque l’actualité le happe dans son viseur. La photojournaliste parcourt les quatre coins du globe pour les plus grands médias écrits. C’est ainsi qu’elle nous embarque au Nigéria, le plus peuplé des pays d’Afrique, aux rentes pétrolières énormes. Elle braque son objectif dans le delta du fleuve, Niger, où depuis plus de 50 ans les multinationales du pétrole ont converti cet Eden en enfer. Eden autrefois aux mangroves poissonneuses, à la faune et la flore paradisiaques, traversé par les multiples bras du fleuve, miracle d’équilibre écologique. Cet Eden là faisait vivre des peuples qui n’étaient ni mendiants ni trafiquants ! Survint l’or noir et ce fut l’enfer !

Des milliers de kilomètres carrés de terres souillées, polluées par des forages innombrables et des pipelines vite attaqués par la corrosion avec pour seul but le profit immédiat. Torchages de gaz à tout va causant des dégâts à l’environnement. Dégazages invraisemblables dans le fleuve anéantissant la ressource halieutique. En bout de course du pétrole partout rendant l’eau non potable.

Les images de Véronique de Viguerie nous montrent des combattants du MEND (Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger) qui se sont insurgés contre les pratiques mafieuses des Shell et autres Chevron et qui ont subi une sévère répression de l’armée régulière aidée de « conseillers » américain. Du MEND subsiste des reliquats, quant aux gens dont l’environnement a été saccagé ils recourent au système D pour survivre en récupérant du brut qu’ils raffinent avec des moyens de fortune. Leur pétrole ils le vendent à la bouteille ou au jerricane. Il n’est qu’à faire la route de Lagos (Nigéria) à Cotonou (Bénin) pour voir ces marchands sur les bas-côtés… Comme quoi l’économie du pétrole n’enrichit pas les pauvres !

Les photographies si extraordinaires de la photoreporter il faut savoir les lire et non s’en tenir au conformisme intellectuel. Son approche est identique en Somalie dans la corne de l’Afrique où les pêcheurs traditionnels ont opté pour la piraterie manière de contrecarrer la pêche industrielle qui pillent les eaux de la mer d’Aden.

Les images de Véronique de Viguerie sont exceptionnelles, elles disent tout le malheur du monde !

Michèle Acquaviva-Pache
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