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Assemblée de Corse : Une session sur le phénomène mafieux prévue cet automne

L'organisation de cette sesion a fait l'objet d'une question orale posée par Core in Fronte

Assemblée de Corse : Une session sur le phénomène mafieux prévue cet automne

La session spéciale consacrée à la dérive mafieuse dans l’île devrait se dérouler à l’automne prochain à l’Assemblée de Corse. Son organisation a fait l’objet d’une question orale dans l’hémicycle posée par Core in Fronte lors de la dernière séance.




Le sujet date de l’ancienne mandature et est sur la table depuis 33 mois. Réclamée de longue date notamment par les deux collectifs antimafia, la session spéciale sur le phénomène mafieux dans l’île n’a jusqu’à présent jamais pu se tenir sur les bancs de l’Assemblée de Corse. Cela devrait changer.
“Il y aura très rapidement une session spéciale de l’Assemblée de Corse consacrée à ce sujet“, a affirmé dans l’hémicycle Gilles Simeoni, jeudi 30 juin, répondant à une question orale du groupe Core in Fronte posée par Jean-Baptiste Arena.

Une demande qui intervient moins d’une semaine après l’assassinat de Jean-Christophe Mocchi, tué par balles le 24 juin à Propriano. “De nouveau la Corse est endeuillée par un meurtre, a exposé l’élu indépendantiste en introduction de sa question. Cet assassinat, comme tant d'autres, pose la lancinante question de l'état réel et profond de la société corse. Il interpelle quant à la place et au rôle, en Corse, de ce que l'on nomme traditionnellement, avec euphémisme, "le milieu". Sa dimension organisationnelle, financière, sociale et économique marque son évolution vers un nouveau système de type mafieux.“

“Je crois que j'ai toujours été extremement clair dans mes mots et dans mes actes pour dénoncer les dérives et les emprises mafieuses sur la société corse“, a rétorqué le président de l’Exécutif tout en revenant sur l’organisation de cette session spéciale : “Nous nous y étions engagés, à mon initiative, au lendemain de l’assassinat de Massimu Susini en septembre 2019.Nous souhaitons l’organiser cette session dans les délais les plus brefs délais. Cela peut être cet automne, probablement en octobre."


“Refus de l’État“


Crise du covid, élections Territoriales, assassinat d’Yvan Colonna. Autant d’événements qui, selon Gilles Simeoni, avaient à chaque fois repoussé sa tenue, envisagée depuis près de trois ans. "Il est évident que nous aurions souhaité qu’elle puisse se tenir avant mais un certain nombre d’éléments de conjoncture ont empêché sa tenue, explique-t-il. Cette succession d’éléments extérieurs ne vaut pas excuse absolutoire. Elle impose aujourd’hui, et nous en sommes tous d’accord à l’unanimité, que cette session se tienne."
Faute d’avoir pu l’organiser, des travaux avaient cependant été engagés pour la préparer. Notamment un cycle de consultations avec des élus, anciens élus, représentants des collectifs antimafia, d'associations de l’environnement, de la ligue des droits de l’Homme. Un cycle d’auditions auquel “l’État et ses représentants avaient refusé de participer“, dixit Gilles Simeoni, qui ajoute : “Il nous appartiendra ensemble de décider si nous sollicitons à nouveau l’État et certains de ses représentants ou si nous décidons de rester en l’état de ce refus de participer aux travaux de l’Assemblée de Corse et du Conseil exécutif."


Satisfaction du Collectif Massimu Susini


L’annonce de la tenue prochaine de cette session extraordinaire a « satisfait » les membres du Collectif Massimu Susini. Présents devant les grilles de l’Assemblée de Corse pendant la séance du 30 juin, ils voulaient eux aussi en “connaître la date“. Reçus ce même jour par le président de l’Exécutif et ceux des différents groupes, ils retiennent le côté « positif » de sa future organisation. “Nous sommes très contents qu’il y ait enfin l’annonce de cette réunion que nous attendons depuis 33 mois, a confié Jérôme Mondoloni à France 3 Corse ViaStella. Nous sommes très contents qu’elle puisse avoir lieu. On nous a dit qu’il y aurait un temps de préparation d’environ deux mois.“

D’ici octobre, de nouvelles auditions pourraient être réalisées pour venir compléter et actualiser celles déjà effectuées en vue de cette session sur la dérive mafieuse.

A.S
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