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2023 : l'année de tous les chantiers

L'année 2023 va être l'occasion de rattraper tous les retards accumulés durant les années précédentes.

2023 : l'année de tous les chantiers



L'année 2023 va être l'occasion de rattraper tous les retards accumulés durant les années précédentes. Tamanta strada pourrait répéter Gilles Simeoni mais cette fois-ci sans aucune nuance d'autosatisfecit, car ils sont nombreux les chantiers à achever quand ça n'est pas à entamer.


Régler la question des déchets


La Corse produit environ 250 000 tonnes de déchets par an et cette quantité augmente chaque année. Les capacités d'enfouissement sont désormais quasiment combles et il va bien falloir trouver une solution pérenne. Pour des raisons qui restent mystérieuses, si ce n'est la crainte d'une mainmise par la mafia insulaire, l'exécutif n'a eu de cesse de refuser l'incinération alliée à la méthanisation. Les déchets coûtent de plus en plus cher au contribuable à tel point que la taxe idoine devient de plus en plus un outil de sélection sociale. Là, comme ailleurs, il va falloir que l'exécutif tranche et rapidement.

Quelle énergie pour la Corse


Le débat sur l'énergie en Corse tient du roman à épisodes. En théorie nous aurons tout utilisé depuis le fuel lourd jusqu'au carburant végétal en passant par le fuel léger, le gaz etc. Concrètement, la moitié de notre production en est toujours au fuel lourd. Il faut tout de même rappeler encore et encore que la centrale du Vazzio devait disparaître il y a vingt-trois ans et que la centrale du Ricanto promise par EDF en 2027 (après que cette date ait changé un nombre incalculable de fois) n'est pas même entamée. En raison d'une absence d'accord entre la ville d'Ajaccio (là encore un refus incompréhensible) et GDF, 15 000 foyers risquent de passer au tout électrique entraînant un surplus de consommation électrique en plus de celle générée par l'augmentation démographique et la généralisation du froid en été. Question toute simple : pourquoi ne pas chercher du côté de la géothermie, des sources d'eau chaude nombreuses dans notre sous-sol et des calories maritimes ? Mystère et boules de gommes à croire que nous adorons procrastiner et nous créer des problèmes supplémentaires.

Des transports indispensables


L'exécutif a eu raison de signer pour une DSP de sept ans en mettant sous le boisseau le serpent de mer de la compagnie régionale. Cette idée est absurde quand on sait qu'elle ne changerait pas grand-chose à l'existant sinon de plomber un peu plus les finances régionales, de nous mettre en porte-à-faux avec Bruxelles tout cela pour satisfaire un orgueil nationalise d'apparence et seulement d'apparence. Soyons conscients qu'aujourd'hui le transport est un exercice coûteux qui ne peut exister qu'avec les subventions nationales ou internationales. Les low coasts eux-mêmes ne vivent que grâce à la manne européenne et favorisés par des salaires misérables octroyés aux employés. Sans l'argent de la France et de l'Europe, Corsica Linea, la Meridione et Air Corsica n'existeraient tout simplement pas. Telle est la vérité qu'aucune rodomontade de communication ne peut changer.

Mais aussi améliorer les transports à l'interne


Néanmoins la question des transports ne saurait se résumer à ceux qui nous relient avec le continent. Il faut l'étendre aux relations intercommunales. Et force est de constater qu'ils sont, dans ce cas, particulièrement déficients. Est-il simplement normal que la rive sud d'Ajaccio ne soit reliée à la ville que par un service de bus totalement déficient ; que celui de la ville d'Ajaccio accuse le plus souvent des retards insupportables ? Comment alors s'étonner que les Corses préfèrent utiliser leurs véhicules personnels quitte à affronter des bouchons permanents et à payer le prix fort en essence ?

Redonner un centre de décision à la Corse


L'exécutif a souffert de deux handicaps majeurs : il a donné le sentiment d'avoir créé dans l'île un jacobinisme aussi insupportable qui celui qui sévit sur le continent. Les communes ont été reléguées au second plan et ressemblent à un décor uniquement entretenu pour donner le change. L'autre souci est que trop souvent et malgré un caporalisme de mauvais aloi, l'exécutif offre le spectacle d'un organisme obèse qui peine à prendre des décisions opérationnelles. À la tête d'une armée bureaucratique largement sous-utilisée, il est comme un cerveau microcéphale qui ne parvient pas à faire parvenir ses décisions pertinentes en temps et en heure.

Reprendre le dialogue avec l'État


Nul ne peut prédire les décisions de justice relatives à Alessandri et à Ferrandi. Mais il faudra bien reprendre les discussions avec l'État. Non pour faire la paix alors qu'il n'y a jamais eu la moindre guerre entre la Corse et la France, non pas pour résoudre une question politique qui aux dires des nationalistes le serait avec une autonomie dont les principaux demandeurs n'ont pas réussi à définir le contenu, mais tout simplement parce que notre bien-être dépend financièrement du budget national. Tant que cette réalité première ne sera pas intégrée nous continuerons de penser comme des enfants gâtés insatisfaits par nature.

GXC
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