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Zone Libre : Festivale di l'Arti Sonorio , du 31/01/ au 5/02

Festivale à l'Alb'Oru, une programmation en accés libre

ZONE LIBRE
Festivale di l’Arti Sonori, du 31/01 au 5/02

5 ème édition du Festivale di l’Arti Sonori ou le son dans tous ses états et sur tous les tons. Des concerts. Des performances. Des installations. Une manifestation orientée vers le futur et les nouvelles technologies… mais pas seulement ! Des artistes d’ici et d’ailleurs dont des femmes, parité oblige ! Des rencontres. Des débats. Un forum… Une programmation en accès libre. Qui dit mieux ?



Nouveauté de l’édition 2023 le volet des propositions s’est encore agrandi avec plus d’artistes multi casquettes (son et arts plastiques) de différentes expressions. Des lieux nouveaux investis comme la salle d’exposition de « L’Arsenal », comme la « Casa di e Scenze. Celle-ci va accueillir un forum où débattront des artistes et des chercheurs, des universitaires en sciences humaines, en sciences de l’information et de la communication. Thème du forum : « Patrimoine immatériel et matériel ainsi que pratiques audio numériques, Une façon de se pencher sur « les humanités numériques » en articulant pratiques artistiques et recherche.

Chaque soir deux concerts sont à l’affiche, soit neuf en tout. Tard le soir – après 23 heures – des « Afters » se dérouleront au Minotaure, bar de la rue Favalelli, où deux platines vinyles seront l’occasion de faire ses gammes de DJ pour tout un chacun.

Il y a longtemps que Tommy Lawson, promoteur du festival, s’investit dans les phénomènes sonores qui ne se limitent pas à la seule musique mais s’intéresse à tous les sons qu’on perçoit au quotidien des rues, des maisons, des jardins, des plages et des sonorités issues du numériques. Des sons pouvant souvent se marier à du visuel. Après de premières expérimentations et le lancement de la semaine du son sur Bastia, Tommy Lawson a noué des contacts avec des artistes de Saint-Nazaire, Marseille, Paris, Tokyo, Mons, Bruxelles où il a beaucoup appris de Philippe Franck qui est désormais un de ses partenaires importants.

La programmation fait la part belle aux artistes émergents à côté d’artistes confirmés de renommée internationale. C’est là une spécificité du festival à souligner. Séduit par le concert hybride, « Soleil en Maison 5 » donné lors du festival de lecture, « Lektor » de juillet à Bastia Tommy Lawson l’a reprogrammé au festival. Cette œuvre imaginée par le poète, SefanuCesari, allie son texte aux compositions de Marc Sauveur Casta et Pierre Savalli, avec les voix de Xavier Tavera et Sabrina Saraïs.

Le jeune public n’est pas oublié puisqu’une performance / concert d’objets sonores lui est dédié les après-midis du 1 er et du 3 février à l’Alb’Oru.

Michèle Acquaviva-Pache






LES CONCERTS

31/01 ,20h30 à l'Alb'Oru :Metal Mémoire, concert-performance -installation de Philippe Foch.
1er/02, 20h30 à l’AlbOru : Clameurs, concert performance de Sarah Procissi et Jean Christophe Bournine. Supernova, concert performance audio-visuelle de Philippe Franck et Gauthier Keyaerts, guest Isa* Belle.

2/02, 20 h 30 à l’Alb’Oru : La Bulle, concert performance d’Audrey Spiteri et Deborah Lombardo. Hypnose, live d’ITI.

3/02, à 20h30 à l’Alb’Oru : Waterbowls, concert performance de Tomoko Sauvage. A/B Chromatic, concert performance audio-visuelle de Tommy Lawson et Tekyes.

4/02, 20 h30 à l’Alb’Oru : Radicants, concert performance de Lorenzo Bianchi Hoesh et Ballaké Sissoko. Soleil en maison 5, concert hybride de Stefanu Cesari.

A retenir : une foule de performance les après-midis à l’Alb’Oru, à l’Hôtel Central, au Musée.



ENTRETIEN AVEC TOMMY LAWSON

Le festival pérégrine dans plusieurs lieux de Bastia. Quels sont-ils


Cette 5 ème édition s’appuie sur les lieux où nous avons depuis le début décliné nos propositions. Ainsi le Centre Culturel Una Volta, l’Alb’Oru, le Musée, la bibliothèque centrale qui avec la médiathèque de l’Alb’Oru accueillera le jeune public pour des écoutes avec casques. Cette année nous investissons aussi L’Arsenal qui offre un espace propice aux expositions d’arts plastiques et d’arts sonores. Nous ferons également escale à La Casa di e Scenze qui recevra le forum consacré au dialogue entre artistes et chercheurs.



A Una Volta vous proposez un parcours sonore avec un dispositif hypermédia VR. Pouvez-vous expliciter ?

Ce type de dispositif combine texte, son, image. Il constitue ce qu’on dénomme les nouvelles écritures et allie VR (réalité virtuelle) et AR (réalité augmentée). Avec « An Domhan » de Gaétan Le Coarec, qui a fait sa thèse sur BD et réalité mixte à partir d’une légende celtique, nous avons un bon exemple de ce dispositif hypermédia.



Certaines créations telle « Mister Moonmilk et le Rapsode » sont labellisées « Environnement sonore ». Pourquoi ?

Parce qu’il s’agit d’une diffusion en continu. En l’occurrence Christian Vialard, le créateur de cette œuvre, est musicien, plasticien, et professeur de pratiques numériques. Il mêle dans cette pièce les réactions d’un béotien des nouvelles technologies et celles d’un rapsode de la Grèce antique. Une manière d’établir un lien entre l’ère contemporaine et les temps anciens.



Dans la plaquette de présentation du festival il y a des mots quelque peu énigmatiques pour le profane. Pouvez-vous définir ce qu’il en est de création matiériste, organique, ou celle relevant du field recording ?

Une création matiériste est issue de courants plastiques post 70, époque où les collages étaient en vogue. Elle les associe sur les surfaces d’un espace afin qu’elles deviennent résonantes à la faveur du son. Une création organique mise sur le son dans ce qu’il a de plus sensoriel. Quant au field recording c’est l’anglicisation d’enregistrement de terrain. C’est un peu de l’ethno musicalité dans laquelle puise un artiste pour en faire la matière de ses propres compositions.



Autre interrogation : qu’entendez-vous par pratiques hypermédiatiques et sonores ?

Ces pratiques mélangent vidéo, objets plastiques, collages, sculptures et son. C’est une hybridation de tous ces média afin de produire une œuvre sonore et plastique.



Dans votre programmation il y a des concerts/performances/ installations. De quoi est-il question ?

Les concerts répondent à une forme traditionnelle de se produire sur scène avec des instruments acoustiques ou avec du numérique. Performances impliquent une forme allégée avec des moments d’improvisation et donc avec des risques. Les installations sont un ensemble d’éléments construits, visibles ou dissimulés, qui permettent la diffusion des éléments sonores.



Pour vous qu’est-ce qu’un paysage numérique audiovisuel ?

C’est un univers visuel généré par la vidéo grâce à l’ordinateur.



Au sujet des créations sonores vous évoquez souvent le rôle de l’image. En quoi y a-t-il complémentarité ou dissonance ?

C’est une manière d’instaurer un dialogue entre l’image et le son pour créer une œuvre. Pour allier la dimension sensorielle du son au visuel.



Le concert « Radicants » se veut un mariage entre la kora et l’électronique. Comment cette alliance entre technologie nouvelle et très ancien instrument africain est-elle possible ?

C’est Lorenzo Bianchi Hoesch qui a eu l’idée de ce projet qu’il a titré, « Radicants ». Lorenzo est un artiste qui développe depuis longtemps un langage original d’improvisation à l’ordinateur. Lors de ce concert il va dialoguer avec les sonorités acoustiques et électroniques de la kora de Ballaké Sissoko, musicien malien.



Avec « A Luni Son » d’Isa* Belle et Paradise Now vous convoquez des voix. Pour quelles raisons ?

« A Luni Son » est une installation plastique et sonore d’artistes de Mons (Belgique). Elle offre des témoignages d’instants forts de la vie renforcés encore par des sons marquants. On écoute au casque, sous des voiles de mariées des récits de femmes qui ont rencontré le grand amour.



Parlez-nous de l’opération, « Un vélo, une vie », en partenariat avec l’association, « Adrien Lippini » ?

Cette association a pour but de sensibiliser à la pratique du vélo en toute sécurité. Elle a été créée par la maman d’Adrien, percuté et tué lors d’un accident. Tous les jours du festival six vélos électriques et un encadrement seront à disposition du public qui pourra participer à une boucle au départ de l’Alb’Oru avec arrêt à L’Arsenal, au Musée, à Una Volta, à la Maison des Quartiers sud.

Propos recueillis par M.A-P

« Un vélo, une vie », renseignements et réservation au 06 19 16 26.
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