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Aprés tout , pourquoi pas ?

La présence du président Macron à la réunion présidée par Gérard Darmanin est de bon augure.....

Après tout, pourquoi pas ?


La présence du président Macron à la réunion présidée par Gérard Darmanin est de bon augure un an tout juste après l'assassinat d'Yvan Colonna. Pourquoi se serait-il déplacé si ce n’est pour, au bout des discussions, annoncer des mesures positives ?
C’est pourquoi aujourd’hui, il serait fou et irresponsable de ne pas aller dans le sens de l’exécutif corse. Cela ne signifie pas qu’il faille abandonner la prudence et exiger des élus qu'ils précisent leur pensée. Mais l’enjeu est trop important pour faire la fine bouche alors même que les incendies criminels se multiplient en Corse sans qu'on sache s'il s'agit d'actes de la criminalité organisée ou d'actes à vocation protestataire.


Une divine surprise


Il faut avouer que Gilles Simeoni et les députés de Corse donnent le sentiment de bien mener leur barque. On ne sait rien des conciliabules secrets tenus dans les coulisses de la négociation. Mais ils ont visiblement porté leurs fruits. Le président Macron ne s’est jamais rendu en personne aux réunions concernant la mère de ses réformes : les retraites. Il ne l’a pas fait parce qu’il préférait sa Première ministre mener le combat en avant-garde et, éventuellement, prendre les coups. Il aurait pu agir de la même façon avec le ministre de l’Intérieur. Mais il est venu. Il ne reste plus qu’à espérer que ne se cachait pas derrière sa présence une obscure manœuvre visant à neutraliser le groupe parlementaire de la LIOT dont le nombre risque d’être déterminant au moment du vote final. Quoi qu’il en soit, la bonne marche des discussions est en quelque sorte une divine surprise pour la Corse.

Que peut-il en sortir ?


Le bilan de la majorité est un échec et les quelques min ivictoires obtenues notamment en matière de DSP ne l’ont été que grâce à l’énergie et la bonne volonté des autorités étatiques. Des bien maigres compétences pour exiger une autonomie dont on ne sait toujours quasiment rien. Mais pourquoi pas ? Espérons seulement que l’exécutif saura mettre sur le papier en six mois ce qu’il n’a pas été capable de faire en six ans. Ce qui est clair — parce que ça a été martelé par le président et son ministre — c’est qu’il n’y aura pas de statut de résident, un statut qui par ailleurs ne réglerait rien en matière d’accession à la propriété. S’il y a inscription de la Corse dans la Constitution, l’important est de connaître le contenu de la nouveauté. La reconnaissance de notre peuple ? Il faudrait que le président soit très motivé, mais surtout qu’il dispose d’une puissance de vote qu’il ne possède pas. Même constat pour la langue.

Que reste-t-il alors ?


Peut-être une sortie de la Corse du droit commun en matière fiscale et économique. Il est possible que soit envisagée une sorte de zone franche qui satisferait à coup sûr le patronat corse, les entrepreneurs, peut-être même les artisans, mais laisserait sur le côté les salariés. L’État peut abandonner ses prérogatives dans les domaines de l’éducation et de la santé. Il faut en peser les conséquences sur l’emploi territorial, son coût et sur les retraites à venir. L’autonomie signifie certes une gestion plus vaste, mais avec un budget décidé à l’avance et sans possibilité de rallonge. Faut-il rappeler que le budget néo-calédonien et celui de la Polynésie sont en déficit chronique et ne doivent de surnager qu’à la générosité métropolitaine. Quant au savoir-faire de la région en matière d’éducation et de santé, on peut avoir des doutes quand on constate le bilan de la région concernant les domaines qui lui sont impartis.

La vie quotidienne des Corses


Notre société connaît déjà plusieurs vitesses. L’autonomie, la Constitution n’ont d’intérêt que si la vie quotidienne de nos compatriotes change. Sinon, les réformes ne serviront qu’à flatter l’ego déjà surdimensionné de nos élus. Malheureusement, les domaines totalement absents des discussions sont ceux qui touchent au pouvoir d’achat, au coût de la vie. Mais il faut jouer le jeu en espérant qu’une fois de plus dans l’histoire de notre île, ça ne sera pas une certaine catégorie sociale, les notables, qui profiteront du changement oubliant alors qu’il existe des citoyens qui n’ont pas la chance de connaître leur confort. Sans une véritable justice sociale, les difficultés vont s’accumuler et nous savons que chez nous elles empruntent facilement les voies de la violence : violence mafieuse, violence politique, violence domestique. D’autant que la planète aborde une étape difficile de son évolution. Les nuages s’accumulent à l’horizon de l’humanité.
Les défis sont immenses : climatiques, démographiques. La guerre gronde à deux mille kilomètres de nos côtes, sur le sol européen. Des vagues migratoires sans précédent provoquées par le climat sont à prévoir. Il va nous falloir une classe politique intrépide et surtout capable. La seule carte à jouer est celle d’une alliance solide entre la Corse et l’État. C’est donc avec une certaine appréhension, mais sans hésitation qu’il faut soutenir l’exécutif corse dans sa démarche parce qu’il n’y a pas d’autre choix.

GXC
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