• Le doyen de la presse Européenne

Encore et toujours sur la violence comme légitime défense

Les discours lénifiants du pouvoir macronien à propos de la violence finissent par devenir inopérents à force de contradictions.

Encore et toujours sur la violence comme légitime défense


Les discours lénifiants du pouvoir macronien à propos de la violence finissent par devenir inopérants à force de contradictions. S’il est vrai qu’il devrait être inopportun de se battre contre les forces de l’ordre, il faut admettre que l’histoire nous apprend que l’usage de la violence est autrement plus compliqué que les petites leçons de morale administrées par les ministres en place.


Défendre un ordre établi


La violence est un outil rien de plus. C’est l’outil le plus commun utilisé par toutes les formes prises par la vie. On peut l’appeler prédation, guerres, répression ou encore terrorisme ou résistance, il s’agit toujours de l’usage de la violence. Existe-t-il une différence entre la violence légitime et la violence légale ? Bien entendu. Quand la police pétainiste réprimait les actions des opposants, elle était légale, mais non légitime.
Quand la police française tua des centaines d’Algériens français à Paris en octobre 1961 puis des opposants à la guerre d’Algérie l’année suivante à Charronne, cette violence était policière, légale, mais totalement illégitime. Son ordonnateur était Maurice Papon qui en 1942, obéissant à la loi, déportait des Juifs vers les camps de la mort. Plus près de nous, les gendarmes défendent aujourd’hui les mégabassines. Mais sait-on que le principe même a été condamné par le Conseil d’État ? Que des écologistes ont été matraqués pour s’en être pris à une mégabassine qui avait été déclarée illégale par la justice ? Où est alors la limite entre légalité et légitimité ?

Au nom du peuple ou contre le peuple


Puisqu’on parle de légitimité, de légalité, de violence, peut-on considérer comme la norme démocratique un régime dont la réforme est condamnée par les neuf dixièmes du peuple dont il se réclame ? La véritable démocratie ne consisterait-elle pas à remettre le pouvoir au bon vouloir de ce peuple en usant d’un référendum voire même de nouvelles élections ? La violence populaire n’est pas un bon plaisir d’excités, mais la réponse désespérée à cette nouvelle aristocratie qui ne veut rien entendre et rien voir. Alors oui la violence est légitime à défaut d’être légale. Elle devient même la condition sine qua non pour que la démocratie redevienne démocratique.

La pauvreté : une violence sociale insupportable


Mais allons plus loin dans la réflexion. Désormais, nous le savons : nous sommes en train de nous suicider. Nous ne détruisons pas la planète qui elle s’en remettra. Mais nous massacrons des centaines de milliers d’espèces et qui, plus est, en détruisant l’écosystème dont nous dépendons nous laissons au mieux à nos descendants un héritage proprement catastrophique au pire un monde où la vie deviendra insupportable.
Et aujourd’hui, une infime minorité de décideurs nous expliquent que cette jeunesse sacrifiée n’aura comme seul droit que celui de se taire. Quand elle descend dans la rue et s’affronte aux forces de l’ordre, utilisée comme les chiens de garde d’un système assassin, ce sont eux qu’on traite de violents. Mais qui sont les violents sinon ceux qui en un demi-siècle ont mené l’humanité vers sa propre perte, qui en France ont multiplié la dette par deux provoquant des fleuves de misère et de désespoir ? N’a-t-on pas le droit de considérer la pauvreté de millions de gens comme une violence suprême infiniment plus grave que celle qui consiste à se heurter aux forces de l’ordre pour défendre les libertés, l’égalité et la fraternité ? Et puis qu’on me pardonne, mais si policiers et gendarmes, traités comme les larbins armés d’un ordre odieux, réfléchissaient un peu à leur sort et à celui de leurs enfants, ils devraient être bien sûr dans la rue, mais aux côtés des manifestants.

Légitime défense au nom de la survie de notre espèce


Je parlais plus haut des menaces qui pèsent sur notre espèce du fait d’un système entièrement basé sur le profit maximum, qui condamne par avance toute forme de sobriété économique. Les échéances fatales approchent. N’est-il pas légitime de considérer que lorsqu’une minorité de personnes s’arrogent le droit de confisquer ce bien commun et vital qu’est l’eau pour gagner plus, il est non seulement légitime, mais civique de les en empêcher.
Nous le savons maintenant : les ultimes guerres que l’homme mènera contre l’homme auront pour origine l’eau. Des peuples vont s’affronter pour capter des fleuves, empêcher des barrages d’être construits. Et il serait illégitime d’empêcher quelques agriculteurs de vider les nappes phréatiques pour faire pousser du maïs ? Il serait illégitime d’en empêcher d’autres de détruire les forêts primaires pour cultiver des végétaux utilisés pour le bio carburant ? À quand l’illégitimité de la vie au nom du profit ? Désolé, mais quand il y a danger de mort on a le droit de se défendre fut-ce en étant violent puisqu’il semblerait que les États ne soient sensibles qu’à cette musique.

GXC
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