• Le doyen de la presse Européenne

O tempora o mores !

Ah oui , vraiment quelle époque et quelles moeurs
O TEMPORA O MORES

Ah oui vraiment quelle époque et quelles mœurs ! Même un vieux militant de gauche comme moi finit par en perdre son latin. Tandis que la situation se tend en France parce que le président de la République refuse obstinément de retirer sa foutue réforme dont personne ne veut sinon un quarteron de politiciens à la recherche d’une image, Emmanuel Macron, part en Chine convaincre ce pays de rembourser une partie de la dette africaine. Bonjour, le néocolonialisme refilé comme une patate chaude au géant asiatique. Il parle avec tout le monde sauf avec son propre peuple. Il va même jusqu’à donner une longue interview à Pif Gadget tandis que Marlène Schiappa expose sa féminité dans Play Boy et que Dussopt, le ministre du travail, va à confesse dans Têtu pour dévoiler son homosexualité.

Une France à la dérive


Ça n’est pas le moindre paradoxe de nos dirigeants que de prétendre que les grévistes contre la réforme des retraites abîment l’image de la France et de se livrer à de tristes pitreries dans une presse pour le moins marginale. Que diable au corps a-t-il pris à Marlène Schiappa, sous ministricule à je ne sais plus quoi, de poser pour Play Boy dont il est difficile d’affirmer que c’est l’organe majeur du féminisme engagé. Quant à Dussopt il n’a fait qu’emprunter le chemin du président Macron qui lui-même avait cédé au charme du magazine pour homosexuel. Il est vrai que le bougre était apparu avec un groupe de chant plus ou moins transgenre et avec un rappeur à la mode. Encore qu’on doive se poser une question légitime : si Play Boy dit de Schiappa une sexualité féminine dans les clous, si Têtu parle de l’homosexualité de Dussopt, que nous dit Pif Gadget des tendances macroniennes ? Il y a certes Pif et Gadget. Peut-être est-ce là une ligne à étudier ?

Et une bien étrange Grande-Bretagne


Ceux qui me connaissent savent mon rejet de toute forme de xénophobie ou de racisme. Mais,, à mon grand âge, on devient conservateur qu’on le veuille ou non. Je suis étonné sans être choqué d’une Grande-Bretagne qui après avoir expulsé ses immigrés souvent européens Brexit oblige, s’est trouvé un Premier ministre britannique d’origine pendjabi et hindou convaincu et un Premier ministre écossais d’origine pakistanaise et de religion musulmane. Il n’y a rien à dire sur la forme d’un tel choix. L’un et l’autre sont nés sur le territoire britannique, parlent un anglais parfait (avec même un fort accent écossais pour le second). Mais il m’est tout de même difficile (et je m’en veux d’une telle étroitesse d’esprit) d’imaginer un musulman d’origine pakistanaise parler avec des trémolos dans la voix des combats de William Wallace, les tourments du peuple écossais provoqués par la dictature anglaise comme j’ai du mal à imaginer notre pendjabi hindou vanter les mérites de l’éternelle Angleterre anglicane. Je sais : c’est médiocre, mais je dis avec honnêteté ce que je pense. J’appartiens à une génération qui connaissait l’origine des individus à leur patronyme et bien qu’étant profondément laïque, ne peut s’empêcher de croire en les racines chrétiennes de l’Occident.

Une réalité du peuple


Il est au moins une réalité qui dépasse le cap des différences et des décennies : le caractère révolté des Français qui alterne de façon déconcertante avec leur côté moutonnier. Car aujourd’hui, ce peuple français se montre sous son plus bel aspect : celui de la conscience sociale, de l’injustice et le sens du combat. Personne ne peut dire comment s’achèvera ce rapport de force. Il est étonnant que Macron n’ait pas compris que l’art de la politique consistait aussi à reculer quand le besoin s’en faisait sentir. Car le 14 de ce mois, le Conseil constitutionnel va rendre son avis. Il est vraisemblable que l’âge de 64 ans sera conservé, mais lui tout seul, sans les artifices « sociaux » rajoutés sous forme de cavaliers pour enrober le cœur amer. Les syndicats, s’ils veulent survivre à cette bataille, vont devoir se lancer sans hésitation dans la confrontation physique. S’ils perdent, ils ouvriront la voie à la violence sans frein et aux coordinations éphémères. Ils vont devoir gagner. Mais ça sera au prix d’un combat frontal avec un Président à qui il ne restera plus qu’une arme : la dissolution. Mais alors la générosité de la lutte solidaire pourrait bien se transformer après un passage dans les urnes en une victoire apparente du RN. Apparente parce qu’elle ne réglera rien du tout. O tempora, o mores.

GXC
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