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Les Ponce Pilate de l'Assemblée

Condamnation avec des arguments qui relèvent de l'hypocrisie politique......

Les Ponce Pilate de l’Assemblée



Après les attentats commis contre les mairies d’Appietto et d’Afa revendiqués par la GCC au moyen d’un communiqué non-authentifié, les nationalistes toutes tendances confondues ont refusé de condamner ces actes avec des arguments qui relèvent de l’hypocrisie politique. C’est donc la motion proposée par Un soffiu novu de Jean-Martin Mondoloni qui, elle condamne sans ambiguïtés les attentats qui a été votée par défaut. Celle présentée par Gilles Simeoni également votée apportait son soutien aux maires sans toutefois condamner les attentats. Une façon comme une autre d’enrober un petit pas de deux qui ne fait qu’ajouter de la confusion à la confusion.


Des arguments boiteux


Évacuons d’abord la position étonnante des groupes indépendantistes. Paul Félix Benedetti avec son talent oratoire bien connu a tenu à préciser que Cor'in Fronte refusait de voter la condamnation des attentats parce que, a-t-il affirmé sans trembler « historiquement on n’a jamais rien condamné » ajoutant « Il peut y avoir des arrestations et on peut avoir la surprise ou la fausse surprise (sic) de découvrir que ce sont nos enfants qui sont au quotidien avec nous, qui sont de braves gens aussi, et nous aurons alors ce dilemme de la défense de l’exigence de leur libération, ne serait-ce pour que l’on puisse continuer un processus politique qui ne soit pas entravé par des logiques d’action-réaction. »
Franchement PF Benedetti nous avait habitués à une dialectique plus intelligente.
Que nous dit-il  ? Premièrement qu’il y a beaucoup de chances que la GCC soit composée de jeunes nationalistes. Deuxièmement qu’il est impossible de les condamner parce que ce sont peut-être nos enfants. Avec un raisonnement pareil, on se retire sur son Aventin et on se tait. Qu’est-ce qui prouve à Benedetti que le trafiquant de cocaïne ou le mafieux arrêté demain ne sera pas quelqu’un de sa famille ? Alors il se taira, lui qui dénonce le trafic de drogue et la mafia comme des maux majeurs ? Il affirme qu’il préfère se taire plutôt que d’entraver le processus de dialogue, un processus bien malade on le reconnaîtra. Mais surtout on ne comprend pas très bien la logique, car si demain un jeune nationaliste est arrêté, il le défendra qu’il ait condamné ou pas les attentats. De surcroît, et l’argument vaut pour Gilles Simeoni, on ne condamnant pas des actes parfaitement condamnables, ces politiques offrent à l’État une bonne raison d'arrêter tout dialogue. Enfin Paul Félix Benedetti a oublié les années de plomb quand chaque groupe nationaliste condamnait les actes des autres groupes, quand, ensembles militants de l’ANC nous demandions une opération Mane Pulite, quand nous dénoncions à boulets rouges d’abord « la dérive mafieuse du MPA-Canal habituel » puis celle de la Cuncolta-Canal historique. Il a oublié sa condamnation après l'assassinat de Robert Sozzi revendiqué par le FLNC, et celui de Christophe Garelli. Il a oublié les condamnations en veux-tu en voilà des répressions aux quatre pôles de notre planète. Et ses condamnations étaient la plupart du temps justifiées. Mais qu’il ne vienne pas aujourd’hui affirmer que ne pas condamner est une question de principe.

Et la position de l’exécutif


Ponce Pilate jusqu’au bout des ongles, l’exécutif a voté une motion qui exprime son soutien aux maires et élus » des deux communes et « réaffirme solennellement son refus des logiques de tension et son engagement en faveur de la construction de la paix » mais refusent de condamner sinon les auteurs du moins les actes. Néanmoins, les membres de l’exécutif, à la demande de Gilles Simeoni, se sont abstenus sur la motion de Soffiu novu afin qu’elle soit votée. Triste neutralité qui dessine d'un geste toute une politique face à la violence qui monte. Condamner les actes était une façon de signifier à ces jeunes clandestins qu’il est des symboles qu’on doit respecter. Sans les mairies, sans les communes, la Corse ne sera plus que la caricature d’elle-même.
Et puis cette violence désordonnée ouvre la porte au chaos. Dans une île où les contradictions se règlent trop souvent par la violence, il était du devoir de ceux que le peuple a placés à la direction des affaires publiques de montrer l’exemple dans l’unité. Ils ne l’ont pas fait vraisemblablement pour ne pas déplaire à une partie de leur clientèle électorale jouant sur une ambiguïté qui ne les sauvera pas du naufrage du processus de discussion et qui les dévalorisera aux yeux d’une partie du peuple qui leur faisait confiance.
Aujourd'hui quelques gamins déboussolés mènent par le bout du nez des militants âgés et tout aussi déboussolés. C'est le chemin assuré vers une situation que plus personne ne maîtrisera, une dérive de cité de banlieue. Triste époque ! A pultichedda n’a jamais été une façon de mener un peuple vers sa maturité.

GXC
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