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Retour sur Art'é Gustu : << Une édition 2023 à marquer d'une pierre blanche >>

Valérie Hermé revient sur la manifestation qui semble s'installer dans la durée

Valérie Hermé : « Une édition 2023 à marquer d’une pierre blanche »


Le festival culinaire « Art’è gustu » 2023 vient de fermer ses portes. Une manifestation de grande envergure qui semble s’installer dans la durée et sur laquelle revient Valérie Hermé, sa présidente...



Le festival Art’è gustu vient de s’achever. Quelle analyse en faites-vous ?

Il faudra attendre la fin du mois pour en tirer des enseignements assez précis. À chaud, je dirais que c’était véritablement une très belle manifestation. Le public a été au rendez-vous puisque l’on a noté 5000 entrées de plus que l’an dernier, ce qui n’est pas rien et qui porte à 15000 le nombre de personnes présentes sur les deux jours. C’est énorme et surtout une très grande réussite. Une édition à marquer d’une pierre blanche.


Qu’en est-il des ateliers et animations ?

Dans la lignée de l’engouement que le festival a suscité, ils ont été très appréciés. Les nouveautés comme l’espace sucré « art’è zuccheru » ont très bien marché avec les pâtisseries de Vincent Guerlais ou les glaces de Pierre Geronimi qui avait tout spécialement concocté de nouveaux parfums. L’espace « street-food » est aussi un succès tout comme l’ensemble des restaurants où l’on a noté 260 à 300 couverts par jour. Sans oublier dans un aspect beaucoup plus pédagogique, celui-là, la présence de nombreux jeunes venus du centre de formation du campus de Groisy (Haute-Savoie) afin d’échanger. Sans oublier notre fil rouge, à savoir le veau et l’amande qui étaient à l’honneur cette année et, bien sûr, un très beau coup de projecteur sur le Liban.


Quel est, justement votre sentiment sur la venue de producteurs libanais ?

C’était une nouveauté pour le public et la volonté de l’équipe organisatrice que je dirige, celle d’inviter chaque année, un pays ou une région de Méditerranée. Je dois dire que pour une première, ce fut une très grande réussite. Les producteurs libanais sont venus échanger et partager leur cuisine avec les bénévoles et les exposants, le tout dans une ambiance très chaleureuse. Le maire de Biblos, ville libanaise partenaire était présent et cette communauté a véritablement apporté quelque chose de nouveau au festival. Cette initiative sera, bien sûr, renouvelée chaque année avec un lieu différent.


Envisageriez-vous un échange plus culturel, voire musical à travers cet échange avec la Méditerranée ?

On ne s’interdit rien avec « Art’è Gustu » ! Ceci étant, la manifestation est avant tout un festival culinaire. Y ajouter un volet exclusivement musical sous la forme d’un atelier spécifique, je n’y crois pas trop. Créer une ambiance musicale qui resterait bien sûr festive et dans le fil de ce que nous recherchons, pourquoi pas…


« Ce concept, qui vise à associer des produits d’exception à des chefs d’exception, constitue le label d’« Are è Gustu » »




Les chefs présents ?


Comme chaque année, ils se sont beaucoup investis pour le bien de la manifestation. Avoir de telles personnalités à nos côtés ajoute indéniablement un plus au festival. Ils sont d’une très grande humilité et tous ont contribué à faire de ces deux jours, une grande fête culinaire.


Qu’en est-il de toutes les recettes concoctées ?

Elles sont propriétés d’« Art è gustu » mais utilisables, bien sûr. On les distribue et elles sont libres de droits. Ce concept, qui vise à associer des produits d’exception à des chefs d’exception, constitue le label d’« Are è Gustu ». Cette année, par exemple, le veau et l’amande de Corse ont été présents sur toutes les tables, concoctés par des chefs de renom. Quelle plus belle promotion pour la Corse ?


La Cité des Falaises semble s’imposer pour accueillir la manifestation. Qu’en pensez-vous ?

C’est bien sûr de par son aspect patrimonial et historique une certitude. Nous avons trouvé, avec le maire Jean-Charles Orsucci, et son équipe municipale, des personnes qui se donnent à fond à nos côtés. Nous avons une démarche commune, celle de la mise en valeur du potentiel dont nous disposons en matière de produits du terroir. Grâce à cette équipe, nous avions, cette année, deux accès, l’un par la rue Saint-Dominique, l’autre par la caserne Montlaur, ce qui a apporté plus de fluidité dans la circulation. Avec les travaux qui vont être effectués l’an prochain, le site sera encore plus vaste, il y aura des lieux supplémentaires. Il reste encore quelques détails à revoir mais dans l’ensemble, nous avons trouvé nos marques à Bonifacio et l’on espère, bien sûr, s’y inscrire dans la durée.


Peut-on dire de la manifestation qu’elle est pérenne ?

Difficile à évoquer à ce jour. Chaque année, nous repartons de zéro et c’est à travers ce qui a été réalisé lors de l’édition précédente que nous savons si nous pouvons bâtir une nouvelle édition. Le budget d « Art’è gustu » et de l’ordre de 300000 euros avec des aides institutionnelles (municipalité, ATC) et des sponsors privés. Mais nous n’avons jamais, quand bien même la manifestation connaît une grande réussite, de réelle certitude.


Le festival « Art’è gustu » peut-il , à terme, un exemple pour d’autres thématiques ou d’un point de vue économique ?

Nous sommes une association loi 1901 et notre objectif, à ce titre, n’est pas de réaliser du chiffre mais de promouvoir l’île à travers les produits de son terroir. Ceci étant, si l’on peut susciter quelques idées sur d’autres thématiques et dans le même esprit, ce pourrait être une bonne chose.


Planchez-vous déjà sur l’édition 2024 ?

Bien sûr ! D’ici la fin mai, nous aurons une totale visibilité sur l’édition 2023. nous allons « débrifer » la manifestation en juin, voir les améliorations éventuelles que nous pouvons apporter. Ensuite, toute l’équipe, que je tiens à remercier pour son implication, ceux qui composent l’association et les 167 bénévoles de cette année, profiteront de vacances bien méritées. Et dès septembre, nous serons sur le pont pour préparer 2024.


Quelques idées ?

Je vais proposer, toujours dans le concept salé-sucré, trois thèmes différents mais ils restent encore secrets. Pour ce qui est de la Méditerranée, nous avons trois possibilités entre Israël, le Maroc et la Grèce. Réponse d’ici septembre.


Interview réalisée par Philippe Peraut
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