• Le doyen de la presse Européenne

Sarkozy condamné, "L'homme est la mesure de toute chose "

Le philosophe grec Protagoras avait énoncé que l'homme est la mesure de toutes choses , ce qui a pour conséquence de relativiser la dimension métaphysique de l'environnement conceptuel dans lequel se circonscrit l'action humaine.

Sarkozy condamné


Le philosophe grec Protagoras avait énoncé que l'homme est la mesure de toutes choses , ce qui a pour conséquence de relativiser la dimension métaphysique de l'environnement conceptuel dans lequel se circonscrit l'action humaine. La conception tragique de l'existence est illustrée par l'épreuve que subit le héros tragique aux prises sur la scène au déchaînement funeste du destin, dont la causalité lui échappe parce qu'il n'est que le jouet de la compétition et de la rivalité des dieux entre eux. Sur la scène, le héros souffre et meurt pour le plus grand plaisir du public, le choeur, venu pour l'aider à accomplir sa passion, parce qu'il est essentiel pour sa signification que le héros soit vu accomplir la finalité de son destin. Le spectateur est donc l'acteur principal du drame qui se joue sur la scène.

C'est ce qui arrive à Nicolas Sarkozy, l'opinion publique et la presse jouant le choeur tragique, tandis que se déroule la farce judiciaire dont l'absolu manque de sérieux de l'argumentation souligne à l'envi la dimension tragicomique.

La bouffonnerie, jusqu'au costume judiciaire est évidemment indissociable du récit pour en souligner l'absurde et obtuse logique, car le héros doit mourir pour remplir son destin, c'est la logique de l’amor fati.

Humaine, terriblement humaine, trop humaine eût dit le philosophe Frederic Nietzsche, l'institution judiciaire dans le costume du bourreau sentencieux et injuste joue à merveille ce rôle de messager des dieux. Ce n'est qu'un début, les leçons de morale vont suivre. Diafoirus prendra la suite, pathos et langue de bois sont la fin programmée du festin que le démos offre au vulgaire. (Plus grec tu meurs). Heureusement qu'on n'y croit pas , c'est le Molière des Femmes Savantes que ce charabia qu'on nous impose et le martyre du héros nous indispose, car on en connait malheureusement l’issue, la sainte expiation du coupable désigné ! La pièce est connue, elle a été si souvent jouée, jusqu’à la nausée, les procès publics des personnages illustres sont toujours des farces obscènes dont la dupe est l’électeur. Il reste que la victime principale, le héros, reste promis au sacrifice, pauvre bouc émissaire des péchés collectifs, raison d'être excuse et illustration de l'exécution d'un texte pré-écrit par convention sociale, Sarkozy, Danton, Robespierre ou Louis XVI, tous coupables, tous boucs.

On connait la fin, Oedipe sera rendu aveugle après avoir épousé sa mère et assassiné son père pour la plus grande joie des dieux manipulant en coulisse la piétaille humaine trop mortelle pour être honnête.

Le paradoxe de la fable c’est que personne n’y croit et que tout le monde est au courant de l’imposture. Des journalistes savants aux commentateurs de la télévision, tout le monde bien entendu sait tout, à commencer par la victime elle-même aux prises avec un jeu qui tient du rébus et de la charade à partir d’enregistrements illégaux des conversations téléphoniques entre un avocat et son client. J’ai parlé de bouffonnerie, on peur aller plus loin, c’est Ubu roi.

Les juges aujourd’hui se sont fait le visage des médecins de Molière.
-Le poumon vous dis-je-

Cet épisode pourrait être désopilant s’il n’était si amer. Qui voudrait d’ un pareil brouet?
Il existe, nous le savons, dans notre histoire, des décisions judiciaires qui sont devenues légendaires par l’iniquité dont elles ont témoigné.
Il en est ainsi quand la passion aveugle ses rédacteurs jusqu’à leur faire oublier les principes essentiels d’impartialité et de hauteur qui sont la caractéristique principale de la charge qu’ils incarnent.

Comment ne pas citer à cette occasion le grand avocat Moro Giafferri qui s’était exclamé :
« L’opinion publique ? Chassez-là cette intruse, cette prostituée qui tire le juge par la manche. C’est elle qui au pied de la croix tendait des clous au bourreau et criait «crucifie-le» ; c’est elle qui, d’un geste de la main renversée, immolait le gladiateur agonisant dans l’arène ; c’est elle qui applaudissait aux autodafés d’Espagne comme au supplice de Calas.»



Jean-François Marchi
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