• Le doyen de la presse Européenne

Festival Lektos du 5 au 9 juillet

Littérature et musique

Festival Lektos du 5 au 9 juillet
Littérature et musique


Originalité du festival Lektos de Bastia il offre des lectures musicales pour tous les âges et tous les goûts. Parmi les manifestations littéraires il est le seul à associer lettres et musiques. Lecteurs ou lectrices et musiciens ou musiciennes.


Le festival gravite autour de l’église Saint Charles, cœur et âme du vieux Bastia. Lieu intime et convivial. La première édition de la manifestation, en 2022, a emporté un vif succès. Les festivités se déroulent dès le matin quand les séances s’adressent aux enfants ou qu’il s’agit de rencontres, de débats, de découvertes d’auteurs. Elles se poursuivent en soirée en deux temps généralement (21 h et 22 h) avec parfois un prélude à 18 heures. Elles n’hésitent pas non à des échappées dans les médiathèques de l’île.

Lektos, pourquoi ce curieux intitulé ? L’inventeur-organisateur de la manifestation, Jacky Le Menn, répond : « Pour sa sonorité, pour son sens en grec ancien qui signifie élection, choix, rassemblement, des mots qui conviennent bien à notre propos ». Quand cette idée de festival peu banal lui est-elle venue ? « En 2010, en écoutant une lecture musicale donnée par Christian Ruspini dans le sud. J’ai été séduit par la simplicité, l’efficacité, la légèreté de cette formule et j’ai mûri ma réflexion ».

Le thème de Lektos 2023 est le corps et la littérature. Le corps sous ses aspects physiologiques, physiques. Le corps territoire de joie et de souffrance. Le corps espace politique. Le corps terrain de questionnements. Le corps dans sa dimension contemporaine d’interrogations sur genre. Le corps et la littérature tel un fil rouge pour des écoutes plurielles.

En partenariat avec EmmaLab de Balagne, Lektos nous invite à découvrir un écrivain allemand, Rainald Goetz et son livre, « Rave », dont Elsa Comelli, animatrice de l’association balanine, a fait traduire tout spécialement des passages. Ils seront lus par Cécile Casenaccompagnée par Piero Geiger.

Nouveauté cette année, deux premiers romans sont inscrits au programme. Deux romans au féminin : « Ceci est mon corps » d’Agathe Charnet dont des extraits seront lus par l’auteure sur une musique de Cora Laba ; « Et d’abord le regard », de Laure Giappiconi, lecture de Pierre Le Bloa, musique de Jordan Large.

Le festival a bien naturellement réservé une soirée hommage à Christian Ruspini, le comédien si sensible et talentueux, qui nous a brusquement quitté et qui nous manque tant !

Lektos nous propose encore un karaoké littéraire pour que le public s’exerce à lire sur des notes ainsi que des ateliers d’écriture et de lectures musicales gratuits.

Que la fête commence !


La programmation intégrale est sur www. Lektos.info et au 06 22 61 11. Renseignements et inscriptions au 06 20 14 18 84.

ENTRETIEN AVEC JACKY LE MENN

De quelle manière s’effectue le choix du musicien ou de la musicienne qui accompagne la lectrice ou le lecteur ?
On demande à la personne qui va lire si elle a envie de travailler avec un musicien en particulier ou on se charge de cette mission. On choisit alors un musicien qui joue plutôt de l’acoustique, plutôt de l’électro, plutôt du percussif.

Comment faites- vous pour qu’il y ait concordance entre eux ?
Il faut que musicien et lecteur soient à l’aise dans leur association. L’an dernier cela s’est bien passé. Mais on a eu une surprise : on s’était adressé à un batteur pour jouer sur un texte de Christian Ruspini et … il a décidé de l’accompagner à la guitare !

Pourquoi choisir pour Lektos le parvis de l’église Saint Charles, de la place Vattelapescaet du passage de l’usine à pâtes
Parce que ces lieux rassemblent toutes les qualités patrimoniales et qu’ils sont peu utilisés. Parce qu’ils correspondent à une dynamique de quartier où il y a beaucoup de travaux de réhabilitation et de nouveaux arrivants. Parce que la confrérie est active et ouverte d’esprit. Parce qu’une toute nouvelle association vient de s’y créer : E Sette Scale. Ces lieux n’en font d’ailleurs qu’un tant ils sont proches les uns des autres. Le passage de l’usine à pâtes assez récemment rénové relie le boulevard Gaudin à la Rue Droite.

Dans votre programmation on remarque une lecture musicale pour les petits de six mois à six ans. Proposition audacieuse ?
C’est une innovation 2023. Le public des très jeunes est souvent oublié. Or, dès six mois les bébés apprécient sonorité de la musique et celle des mots. La compagnie nantaise, « Les poux symphoniques », s’est spécialisée dans ce type de spectacle. Elle tourne beaucoup et plusieurs médiathèques insulaires vont l’accueillir comme nous. On est très curieux et impatient de découvrir son travail.

Lektos travaille avec plusieurs associations. Est-ce parce que vous partagez le même feeling ?
La volonté de Lektos est de créer des passerelles avec le milieu associatif local. Nous travaillons avec des associations d’insertion telle ISAITIS, basée à Furiani qui récolte des objets, des jouets et qui nous fournit en mobilier, frigo, chaises ; telle ANT, structure d’appui en comptabilité pour les intermittents du spectacle. Côté culturel Lektos collabore avec Mostra Teatrale, qui organise un festival de théâtre au Nebbio et qu’anime Clément Cerabedian. On leur a donné une carte blanche pour une lecture sur le livre, « Et d’abord le regard ». On a invité une programmatrice de Grenoble, Carine D’Inca afin qu’elle nous donne son avis sur notre festival. Elle doit aussi participer à une table ronde. Comme autres partenaires qui comptent on a la Falep, EmmaLab de Balagne, Una Volta, E Sette Scale.

« Histoires et grenadine » l’intitulé d’une de vos propositions est un brin mystérieux. Qu’en est-il ?
C’est une bibliothèque de rue à destination des enfants, qui se cache sous ce libellé. On l’installe passage de l’usine à pâtes. Una Volta nous fournit les livres. « Lire et faire lire » de la Falep se charge de l’animation. Au milieu de la séance nous servons de la grenadine et des gâteaux… pour le plus grand plaisir des pigeons !

Vous avez aussi lancé « Lektos in giru ». Présentez-nous cette initiative ?
Elle répond à un choix stratégique, celui de faire voyager les lectures musicales dans des villages où il y a des lieux dédiés à la culture avec des gens dynamiques. Pour cette action nous avons le soutien de la Collectivité de Corse. Nous avons déjà organisé des séances à Petreto-Bicchisano qui dispose d’une médiathèque et à Volpajola dotéed’une jolie salle dont s’occupe des acteurs culturels. Nous sommes allés au centre pénitencier de Casabianda, à la prison de Borgo. J’aime ces rencontres où il y a des gens qui font vivre la culture et où l’écoute du public est forte.

Depuis quand vous passionnez-vous pour la guitare ?
La guitare est mon instrument. Ma passion c’est la composition et d’écrire des chansons et ce depuis vingt ans. Ado comme beaucoup j’ai été dans un groupe qui jouait du James Brown et de l’Otis Redding.

Pourquoi être devenu bibliothécaire ?
C’est une idée tardive. Certes adolescent j’aimais fréquenter les bibliothèques. J’étais attiré par leur accessibilité et leur gratuité. En fac j’ai suivi un cursus d’histoire, apprenant qu’il existait une filière de préparation au concours de bibliothécaire je m’y suis inscrit. Diplômé,on m’a proposé plusieurs affectations, j’ai opté pour Corte. Le Breton que je suis ne le regrette pas !

Compositeur, parolier, musicien, bibliothécaire, promoteur de Lektos, comment vous organisez-vous ?
A la bibliothèque de l’université de Corse je suis maintenant à mi-temps. J’anticipe, je planifie mes projets culturels. Cet été je reprend ma casquette de musicien.

Qu’avez-vous prévu avec le Jackez Orkeztra que vous avez fondé ?
Nous avons des concerts programmés avec notre répertoire de chansons françaises aux tonalités poétiques, humoristiques, festives. Nous reprenons aussi notre spectacle de ciné-concert, « Cosmolitude ».

Propos recueillis par M.A-P



Partager :