Berthe, le groupe , l'album et Camini in Corsica Sana

Berthe, le groupe, l’album
… et Camini in Corsica Sana

Berthe, un groupe de quatre musiciens qui joue de l’électro aux accents new wave en se référant au post punk. Berthe vient de sortir son premier album, « Polarité ». Initiateur du groupe, Olivier Bertholet qui s’occupe aussi de la balade musicale, « Camini in Corsica Sana » proposant du spectacle vivant de village en village.


Berthe, drôle de nom pour un groupe 100 % masculin ! Berthe, un raccourci pour Bertholet et évocation de la sœur du grand-père du fondateur de l’ensemble… une femme haute en couleurs. Berthe, c’est encore une façon de s’amuser des genres et un prénom désuet pour un groupe de musiques actuelles.

Avec Jacky Le Menn à la guitare, Laurent Gueirard à la basse, Pasqua Pancrazi aux machines, Olivier Bertholet à la voix, à la trompette et aux synths, Berthe s’est récemment produit aux Musicales de Bastia obtenant un retentissement certains auprès du public. Le groupe tranche, en effet, par sa singularité sonore. Sur scène Olivier Bertholet aime relever avec humour que Berthe réunit des « artistes émergents aux cheveux blancs » et ça décoiffe !...

Le groupe s’est constitué en 2019 pour faire éclore devant le public un long travail de composition du fondateur qui joue depuis 25 ans, saisi à l’aube du XX è siècle par l’électro tant œuvrer à l’ordinateur l’autorise à imaginer toutes les orchestrations. Les musiciens de Berthe se connaissent musicalement et humainement depuis longtemps. Même s’ils ont des influences musicales différentes, ils sont soudés. Si Bertholet compose les musiques et écrit les textes des morceaux, ceux-ci sont arrangés en équipe. Les concerts de Berthe ne se ressemblent pas puisque la longueur de interventions musicales peut varier ou passer du simple au double en durée selon l’humeur de l’instant des musiciens ou selon le public.

Berthe s’exprime en français ou en anglais suivant le ressenti de l’auteur-compositeur, suivant que l’instrumental le guide dans des contrées francophones ou anglophones. L’album, « Polarité » comporte dix titres. Sa réalisation est due à Luc Rougy. Sa distribution est à la charge du label, « Like of confidence » qui s’occupe des radios et de faire intégrer l’album aux playlists. Parmi les morceaux cet étonnant, « Baobab Bifteck », qui s’amuse en un assemblage de mots et de sons inattendus. « ¨Polarité », qui donne son nom à l’album, mise sur les forces qui s’attirent et s’opposent en faisant référence aux hémisphères du globe et à ceux du cerveau. Il y a de la fantaisie dans « Polarité » et de la profondeur. « Cannibale » offre un texte surréaliste et à tiroirs pour celui qui l’écoute en cueillant se qu’il a envie de trouver. Des mots qui dénoncent les manipulations de masse des communicants ou celles qui s’instaurent parfois entre homme et femme.

Michèle Acquaviva-Pache


                OLIVIER BERTHOLET … ET CAMINI IN CORSIA SANA


Comment se présente Camini in Corsica Sana, une production d’Art et Noces troubles
Camini in Corsica Sana n’est pas un festival, ce n’est d’ailleurs pas dans ce cadre que notre initiative est soutenue par ma Collectivité de Corse et la DRAC. C’est une balade artistique à travers l’île. Dans sept villages différents avec sept artistes en résidence nous proposons sept spectacles. Nous faisons escales à Erbajolo, Bilia (à côté de Sartene), Arbori, Girolata, Pianellu, Farinole, Levie.


Comment choisissez-vous les villages où vous faites escales ?
On a joint une cinquantaine de villages pour leur demander si notre démarche les intéressait. On a ainsi multiplié les contacts pour sécuriser notre parcours et pour savoir si les artistes pouvaient être accueillis. On s’est adressé aux villages qui n’ont pas de structures culturelles actives et qui de facto reçoivent peu de spectacles vivants. En fonction de la géographie des lieux, on va jouer dans des rues ou sur des places. Notre but est de faire découvrir le travail des artistes en résidence pour susciter des échanges entre eux et le public.


Quels critères pour retenir musiciens, chanteurs, comédiens, plasticiens ?
Tous sont des artistes qu’Art et Noces Troubles accompagne pour qu’ils développent plus facilement leurs projets. Ainsi Le Jakez Orkezestra, Nini Set, Mikanò, Teatru di l’Olmu ou Romain Carré-Mattei.


L’an dernier pour la première édition de Camini in Corsica Sana qu’est-ce qui a le mieux marché musique, théâtre, chant, improvisation ?
Franchement je m’interrogerais sur ce qui n’a pas marché ! Partout, dans tous les villages, quel que soit le spectacle on a eu de très beaux moments de partage. Cette année on amplifie notre ambition quant à la logique de développement du lien social. On offre des esthétiques artistiques dans des lieux qui ne sont pas habitués au spectacle vivant. A nous de bien préparer nos interventions afin que les gens comprennent notre démarche. Ceci acquis, on peut constater que les villageois sont prêts à ouvrir les bras aux propositions des artistes. L’été dernier on a pu vérifier que le public fonctionnait sur la logique des « pieve ». Des personnes qui ne s’étaient pas vus depuis des lustres, à l’occasion d’un concert ou d’une pièce, renouaient des contacts jusque là distendus… Et ça c’était chouette !


La participation des villageois à vos spectacles est-elle une originalité qui vous caractérise ?
Pas vraiment, car beaucoup de musiciens ou de comédiens se livrent à cet exercice. Ce qui nous caractérise c’est de faire sept spectacles avec sept artistes dans sept endroits différents. Notre fil rouge c’est la rencontre, c’est la volonté de faire découvrir aux villageois l’univers artistique de chanteurs, de comédiens, de musiciens…


Présentez-nous les groupes de musiciens de Camini in Corsica Sana ?
A Bilia le Jakez Orkeztra a l’intention de devenir l’orchestre du village. Il a prévu une veillée-cabaret à partir de textes rédigés par les habitants. Il va aussi donner son ciné-concert, « Cosmolitude ». Nini Set à Levie a pour objectif d’affiner son répertoire actuel. La formation va ouvrir une petite guiguette où seront proposées des jam sessions… auxquelles quiconque aura envie de participer sera accueilli. Berthe va interroger les habitants sur la vie du village. Le groupe va réceptionner des témoignages et des anecdotes. Il en fera un montage son qui sera intégré à son concert, entre les morceaux ou qui seront repris dans certains titres.


Quels artistes vont représenter le théâtre ? Mikanò ? Teatru di l’Olmu qui évoque un grand comédien qui nous a quitté trop tôt ?
Mikanò, est un jeu de mots… parce qu’on ne dit jamais non à l’improvisation ! A Arbori la troupe d’improvisateurs va faire le premier jour une déambulation dans le village suivie d’un spectacle. Le deuxième jour, Mikanò va animer un atelier pour faire découvrir l’improvisation. Le troisième jour va se clôturer par un spectacle dont les villageois auront retenu les thèmes. Teatru di l’Olmu de Daniel Delorme va jouer « Les mots qui me viendront », un de ses textes qui évoque la première fois d’une vie : amours, voyage, vacances, plaisir particulier… Ce spectacle va être représenté le troisième jour de la résidence de l’acteur à Farinole. Au préalable il doit récolter des témoignages des villageois qui seront insérés dans le débat qui suivra la pièce. Teatru di l’Olmu ne doit pas être confondu avec A Cumpagnia di l’Olmu qui enchanta les années 70 – 80, troupe créée par le regretté Pierrot Michelangeli.


Qui est Romain Carré-Mattei ?
C’est un jeune plasticien originaire d’Oletta. A Erbajolo dans le Cortenais il va proposer un atelier destiné aux jeunes avec pour thématique le cerf réintroduit en Corse il y a près de vingt ans. Romain, 25 ans, est connu en art contemporain pour ses installations.

Propos recueillis par M. A-P



Romain Carré-Mattei, Erbajolo, les 2 – 3 / 08.
Jackez Orkestra, Bilia, les 2 – 3 – 4 /08.
Berthe, Osani, les 6 – 7 – 8 /08.
Mikanò, Levie, les 24 – 25 – 26 /08.
Teatru di Olmu, Farinole, les 29 – 30 – 31 / 08.