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Un été sous le signe de l'austérité

Après un mois de juillet morose, les touristes sont arrivés
Un été sous le signe de l'austérité

Après un mois de juillet morose, les touristes sont arrivés. Si on en croit les chiffres officiels, la saison actuelle serait donc un peu moins bonne que l’année passée, mais bien meilleure que 2019. Et pourtant, les professionnels font grise mine.


Un bilan portuaire stable ou presque


Pour le mois de juillet, les six infrastructures portuaires ont enregistré une baisse du nombre de passagers de 4,2 % ce qui n’a rien de catastrophique. Ainsi, cette année, entre le 1er et le 31 juillet, 741 565 passagers ont transité dans l’ensemble des ports de commerce de Corse, hors croisiéristes. En juillet 2022, ils avaient été 773 718. Dans le détail, à Ajaccio, la fréquentation a diminué de 17,9 % passant de 185 878 passagers à 152 663. Une baisse également pour Porto-Vecchio, mais plus sévère celle-là puisqu’elle atteint 22,1 % passant de 46 584 à 36 285 passagers. Ailleurs, on constate une stabilité voire une augmentation comme à Propriano, augmentation de +76,2 % passant de 11 330 à 19 958 passagers. Entre janvier et juillet 2023, les six ports de commerce de l’île ont donc accueilli 1 993 655 passagers. Un chiffre en légère hausse comparé à la même période en 2022 (+3,1 %), où 1 933 654 passagers avaient transité dans ces infrastructures insulaires.

Un bilan aérien identique


Entre le 1er et le 31 juillet, 714 492 passagers ont transité dans l’ensemble des aéroports de Corse. Le chiffre est en baisse de 5 % comparé au mois de juillet 2022 puisque les aéroports avaient alors accueilli 748 354 passagers. Mais il est en augmentation de 7 % comparé au mois de juillet 2019, 670 022 passagers. Dans le détail, entre 2022 et 2023, tous les aéroports de l’île affichent une baisse de fréquentation de 4 à 6 %. La plus forte baisse est enregistrée à Figari, moins 6 %. Le nombre de passagers est passé de 189 150 à 178 599. Ajaccio accuse une baisse de 5 %. De 257 110 passagers l’année dernière on passe à 245 423. Le nombre de passagers a diminué à Bastia de 4 % passant de 223 499 à 214 652 passagers. Calvi enfin accuse une baisse de 3,5 % où le nombre de passagers passe de 78 595 à 75 818. On est donc loin du ressenti catastrophique que laissait présager le début juillet. On peut même dire que compte tenu du coût du transport aérien, nous assistons à une divine surprise puisque comparé aux chiffres de juillet 2019, année du début de la crise sanitaire de la Covid, les statistiques enregistrent une hausse avec une légère exception bastiaise. Mais Calvi et Figari gagnent respectivement 22 % et 25 % de passagers. Plus synthétiquement, entre janvier et juillet 2023, les quatre aéroports de l’île ont accueilli 2 386 030 passagers. Cela représente une très légère baisse de 2 % comparée à la même période en 2022 quand 2 428 663 passagers avaient transité dans ces infrastructures insulaires.

Un pouvoir d’achat moindre


Néanmoins, cette quasi-stabilité ne devrait pas se retrouver dans les commerces de l’île. Car si les touristes ont fait le sacrifice de prix de transport onéreux, ils se restreignent sur les dépenses annexes : repas, frivolités, promenades en mer, etc. Ajoutons que les caprices climatiques déroutent des personnes qui s’attendaient à un grand bel été. Il est vrai que nous avions craint que trop de chaleur éloigne les visiteurs. En cette moitié d’août, ils affrontent plutôt la fraîcheur. Reste à régler l’épineuse question des locations non déclarées. Elles attirent des personnes qui vraisemblablement n’auraient pas les moyens de se payer l’hôtel et le restaurant. Il est vrai qu’il s’agit d’une concurrence déloyale pour les professionnels. Mais il me semble que les uns et les autres ne jouent pas dans la même cour. En tout cas, on peut d’ores et déjà abandonner le mauvais procès fait à l’exécutif mis en cause dans la baisse de fréquentation. Quand on étudie les chiffres du sud-est de la France, on constate une baisse similaire là encore causée par les deux facteurs dominants : l’inflation et donc la hausse des prix et la crainte de la canicule. Mais quand on avise le temps exécrable qui a sévi sur tout l’ouest et le nord de la France, on peut en conclure que la Corse si elle produit une campagne touristique attractive, n’aura guère de soucis à se faire pour l’année à venir. Mais il va falloir qu’elle revoie sa feuille de route après une concertation fructueuse entre le politique et le professionnel, sachant que ni les uns ni les autres ne possèdent seuls la solution miracle. Il est vraisemblable qu’il va falloir étudier des prix plus concurrentiels et surtout un étalement sur l’année entière. De l’imagination, toujours plus d’imagination, voilà le secret de la réussite. Et en Corse nous n’en manquons pas. Mais nous l’étouffons trop souvent sous les plaintes.

GXC
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