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Le retour de la Fashion Week

Les maisons ont redoublé d'imagination pour prouver l'intérêt de la couture dans cette période instable.
Le retour de la Fashion Week

Alors que les semaines de la Mode européennes s’annonçaient incertaines, les maisons ont redoublé d’imagination pour prouver l’intérêt de la couture dans cette période instable. Monde de demain, distanciation sociale, digitalisation, retour aux sources… Entre Milan et Paris, focus sur « le jour d’après ».


La Fashion Week milanaise du mois de février 2020 avait été au coeur de l’actualité, au tout début de l’épidémie : l’Europe n’y croyait pas encore, mais l’Italie avait déjà pris les devants. Certains shows avaient eu lieu à huit clos, à l’instar de celui de la maison Armani, pour soutenir les premières annonces sanitaires. Plus de six mois plus tard, Milan a réveillé sa mode et Paris aussi.


Durant cette semaine milanaise, Versace a présenté une collection printemps/été 2021 dans un monde imaginaire appelé Versacepolis. Dans cette ville antique et sous-marine, les mannequins ont défilé avec des vêtements aux couleurs chatoyantes, imprimées du motif « Trésors de la mer » créé par Gianni Versace, frère disparu de Donatella, l’actuelle directrice artistique de la maison. Une plongée au coeur d’un décor imaginaire, où les vêtements sont lumineux, joyeux.

Si Versace a organisé un événement physique, l’heure était à la digitalisation pour Prada. Pour le premier défilé du créateur Raf Simons en collaboration avec Miuccia Prada, c’était en ligne, sur les réseaux sociaux et le site de la marque, que le show se passait, un rendez-vous ouvert à tous. On a pu y voir un retour au nylon, cher au coeur de la griffe.

Pour Marni, l’exercice a été tout autre : les pièces de la collections ont été portées par 48 personnes dans le monde entier. Filmées, elles ont ensuite fait l’objet d’un film aux scènes de la vie de tous les jours, pour replacer le vêtement au centre du quotidien.


A Paris
, Maria Grazia Chiuri pour Dior a opéré quelques transformations. Seulement moins d’un tiers de personnes présentes dans les rangs des invités pour respecter une distanciation nécessaire.
Le défilé était aussi retransmis en direct sur TikTok, une première mondiale. La collection a montré une allure féminine pour un vestiaire d’intérieur, pour « s’habiller comme chez soi ». Reflet de l’actualité, le luxe aussi souhaite d’implanter dans la réalité, à l’heure où le domicile est le lieu de vie principal. A cela, rien de morose : les couleurs acidulées et les motifs floraux ont apporté toute la poésie à cette collection aussi enveloppante qu’élégante.

Pour Balmain et Olivier Rousteing, les créations ont été dévoilées devant une assemblée constituée de convives physiques et digitaux. Les deux premiers rangs étaient investis par des écrans comme si les participants étaient dans une conversation en visioconférence. Anna Wintour, Jennifer Lopez, Usher, Cara Delevingne ou encore Kris Jenner étaient filmées depuis chez elles. Elles ont alors apprécié les looks sophistiqués, des costumes taillés à la perfection, des robes extravagantes, des épaules bien présentes et le retour du logo PB créé par Pierre Balmain en 1970. La rencontre du passé et du présent.

Pour Isabel Marant, la fête était de mise, avec le collectif de danseurs La Horde qui a rythmé le show. Musique électro, jeux de lumières et vêtements lamés ont exprimé les envies de la créatrice éponyme, la légèreté de l’être, un espoir de liberté retrouvée pour l’été prochain ? Affaire à suivre.


J.S.
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