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L'art de faire du neuf avec du vieux

Gérald Darmanin reste en place avec de surcroît la gestion des territoires

L’art de faire du neuf avec du vieux



La nomination de Gabriel Attal comme Premier ministre ne change en fait pas la donne pour ce qui concerne la Corse. La plupart des responsables nationalistes ont tenté de se réconforter en soulignant son caractère affable, sa bonne connaissance du dossier eut égard à une présence familiale dans la région ajaccienne. En fait, le dossier corse continuera d'uniquement dépendre des rapports de force entre la majorité et le couple droite - extrême droite. Gérald Darmanin reste en place avec de surcroît la gestion des territoires.

Quand le Ve République radote…


Emmanuel Macron semble privé d’imagination. Alors qu’on l’attendait sur des projets nouveaux en matière d’emploi, de logements il s’attache à des gadgets de présentation. Il débarque Élisabeth Borne touchée par la date de péremption pour mettre en tête de gondole le petit génie de la classe. Il présente bien, il parle bien. Il devrait faire l’affaire. L’art de paraître faire du neuf avec du faux ancien. À l’heure où cet article est écrit, la composition du nouveau gouvernement n’est pas connue. Mais qui peut croire un instant que le président de la République va se débarrasser de ses mammouths : Darmanin, Lemaire… Gabriel Attal est là pour damer le pion Bardella. Jeune contre jeune afin de limiter la catastrophe annoncée pour les élections européennes de juin. C’est tout. La République est à bout de souffle et toutes les précédentes ont connu cette agonie qui s’est à chaque fois achevée dans les bras d’un homme fort : Napoléon, Napoléon III, Pétain, de Gaulle… Or pour l’heure, le nouveau Bonaparte manque à l’appel.

Une Corse sans grande importance

On peut toujours trouver mille qualités au tout j
eune premier ministre. Il n’est jamais que l’avatar du Président de la République et il ne fera rien sans son aval. La question corse n’est pas une chausse-trappe en soi. Mais elle le devient dans le contexte politique actuel : majorité relative, droite et extrême droite en embuscade, une gauche tellement divisée qu’elle finit par ne plus jouer que les forces d’appoint. En fait, la situation n’a guère évolué depuis la première période de la proposition autonomiste. Nous avons d’un côté un pouvoir fracturé qui ne prendra guère le risque de subir une nouvelle défaite en rase campagne. De l’autre, la droite se raidit sur ses fondamentaux craignant d’ouvrir une brèche par laquelle le Rassemblement national s’engouffrerait. Il ne fait aucun doute que le Conseil constitutionnel va retoquer la plupart des articles de la loi immigration qui la rendait acceptable par le couple droite extrême droite. La manœuvre de désistement en direction du Conseil opérée par la majorité va amener la droite à durcir sa position interdisant tout compromis à venir sur des sujets brûlants. Or la Corse en est un en ce sens que l’autonomie voulue par les nationalistes remet fondamentalement en cause le sacro-saint centralisme. De plus, les nationalistes ont commis l’erreur de glisser la fameuse clause de revoyure qui laisse entendre que d’ici quinze ans, ils pourraient aller vers l’indépendance. Qui peut croire une seule seconde que les élus de la République voteront une telle mesure ?

Se préparer à une mesure en quart de teinte


Risque-t-on d’aller vers le néant total ? Vraisemblablement pas. Car alors ça serait pour Gérald Darmanin mais surtout pour le président de la République l’aveu d’une nouvelle défaite. Il y a tout lieu de croire qu’ils vont glisser dans une loi nouvelle un peu de normatif peut-être acceptable par le Congrès. Et encore cela dépendra de l’état des rapports de force entre majorité et oppositions. Le débat entre parlementaires a bien des chances de parler de bien des choses en somme sauf peut-être de la Corse tout au moins comme sujet central du débat. Fin janvier, les élus de Corse vont rendre une copie qu’on conçoit mal comme le fruit d’un désir commun. Cor'in fronte peut difficilement continuer à faire galop commun avec Femu si celui-ci s’éloigne de la motion votée par 70 % des élus. Cor'in fronte devra alors marquer fermement ses distances avec le parti de Gilles Simeoni peut être venu sur la position de la droite insulaire c’est-à-dire celle de Laurent Marcangeli. En cas de désunion, il appartiendra au président de la République de trancher. Il y a peu de chances qu’il mette son nouveau premier ministre en difficulté quand bien celui-ci passerait ses étés sur notre terre. Il faudra alors se contenter d’une loi en demi voire en quart de teinte incluant à la marge des possibilités de changer la loi dans certains domaines bien précis. Tamanta strada !

GXC
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