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Quand les riches s'enrichissent toujours plus

Les cinq plus grandes fortunes sur la planète ont vu leur patrimoine doubler depuis 2020.....

Quand les riches s’enrichissent toujours plus


Les cinq plus grandes fortunes sur la planète ont vu leur patrimoine doubler depuis 2020, a dénoncé l’ONG Oxfam avant la réunion annuelle du Forum économique mondial à Davos. « Nous ne pouvons pas continuer avec ces niveaux d’inégalités obscènes », a estimé le directeur d’Oxfam International par intérim, Amitabh Behar, ajoutant que « ce capitalisme est au service des ultrariches ». L’un des résultats les plus évidents et créateur d’un sentiment d’injustice planétaire est que les élites sont aujourd’hui devenues une oligarchie qui domine le monde et s’autogénère comme les aristocraties d’autrefois.


Des fortunés de plus en plus fortunés.

La fortune des cinq hommes les plus riches au monde est passée entre 2020 et 2023 de 405 milliards de dollars à 869 milliards de dollars, et celle des milliardaires a augmenté de 3 300 milliards de dollars à commencer par le fondateur d’Amazon, Jeff Bezos, parmi les hommes les plus riches de la planète. Oxfam dénonce avec courage dans son rapport titré Multinationales et inégalités multiples cette inégalité jamais encore constatée dans l’histoire de l’humanité : « En faisant pression sur les travailleurs et les travailleuses avec des salaires qui augmentent moins vite que l’inflation, en évitant l’impôt, en privatisant l’État et en participant grandement au réchauffement climatique, les grandes entreprises creusent les inégalités ». Et les états n’ont eu de cesse de multiplier les cadeaux envers les plus riches. Depuis 1980, l’impôt sur les sociétés a ainsi été divisé par plus de deux au sein des pays membres de l’OCDE, pour tomber à 23,1 % en 2022.

La pauvreté génère les absolus sécuritaires

L’inégalité est source de pauvreté grandissante et la pauvreté profite aux partis qui promettent la sécurité et jouent de la xénophobie pour s’attirer les voix des citoyens. Rodrigo Duterte avait été élu président des Philippines en 2016 après une campagne sécuritaire outrancière, promettant d’éradiquer le trafic de drogue aux Philippines en faisant abattre des milliers de délinquants. Au moins 6181 personnes ont été tuées lors de plus de 200 000 opérations antidrogue menées depuis juillet 2016, selon les dernières données officielles publiées par les Philippines.
Les procureurs de la CPI estiment le nombre de morts entre 12 000 et 30 000. Mais la drogue a disparu des trottoirs de Manille. Au Salvador, en réponse à une flambée des violences en mars 2022 provoquée par les maras, qui avait fait 87 morts en moins d’une semaine, le président Bukele a lancé une « guerre » contre les gangs en déclarant l’état d’urgence, une mesure critiquée par les organisations de défense des droits humains. Depuis, quelque 73 000 gangsters présumés ont été arrêtés.
En Équateur, pour lutter contre le narco trafic, le gouvernement du nouveau président Daniel Noboa suit la même route. Les cartels sont une nouvelle forme de fascisme qui utilise l’argent de la drogue pour payer de pauvres gens comme tueurs et passeurs. Quand la terreur atteint un certain niveau, le peuple qui subit en première ligne la violence, exige des mesures qui inévitablement bafouent les droits de l’homme sans que personne ne propose d’autres solutions efficaces.

Les élites en mode incestueux

Les classes sociales ont tendance à se reproduire entre elles. En France par exemple, l’aristocratie de sang a été remplacée par une classe notabilaire qui s’enrichit et s’agrandit en mode incestueux qu’elle soit de droite ou de gauche. En 2022, 6 % seulement des parlementaires sont des ouvriers alors qu’ils représentent 19 % de la population active. 4,5 % des députés sont employés pour 26,2 % de la population active. À l’inverse près de 70 % sont des cadres supérieurs pour 21,6 % de la population active. C’est dire si le parlement est peu représentatif de la réalité sociologique française. Et ce décalage est tout aussi vrai dans les régions à commencer par la Corse. Et c’est ce sentiment de dépossession politique qui était à l’origine du mouvement des Gilets jaunes, mais aussi de la poussée de l’extrême droite.

Des remèdes jamais appliqués

La pire des réponses est celle de la gauche et de la droite cherchant à ostraciser l’extrême droite sans jamais apporter de réponses aux questions posées par cette ascension générale en Europe. Et c’est bien là le dilemme de la gauche qui se pense toujours incarnation du peuple qui est désormais minoritaire dans toutes les catégories socioprofessionnelles et presque toutes les tranches d’âge à commencer par la jeunesse. Or la politique consiste à convaincre et non à excommunier à moins d’exiger l’interdiction des partis qualifiés de factieux. Et dans ce domaine gauche et droite ont pris des années de retard en pensant instaurant un plafond de verre qui n’existe plus. Tout est à repenser ou à se retirer dans sa tour d’ivoire.

GXC
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