• Le doyen de la presse Européenne

L'ombre de Sampiero

Que de sottises en ce début d'année.........
L’ombre de Sampiero

C'est incroyable ce que les sottises peuvent pleuvoir en ce début d’année. Nous en sommes rendus à force d'ignorance de notre histoire à ânonner les pauvretés idéologiques de notre malheureux tuteur qui perd progressivement les repères qui avaient fait de lui ce que les allemands du 18 ème siècle avaient appelé « la grande nation ». A force de morale réductiviste, telle celle que Nietzsche avait baptisée « moraline », qui est à l’honneur et à la pensée ce que la boue est à l'eau claire des sources de nos montagnes, la France s'est recroquevillée sur sa caricature sartriste (cette grenouille !) jusqu’à n'inspirer aux peuples qu'elle avait dominés de son aura apollinienne, que le mépris qui accompagne les maîtres déchus aux yeux de leur Sganarelle d’hier. Ô Jouvet dans le rôle de Mosca du Volpone d'Harry

Baur! Le propre des bêtises que l'on ressasse, c'est qu'on finit par y croire. Ainsi de la dérisoire litanie droits-de-l'homme et poussins réunis qu'accompagnent les vapeurs du woke bouilli au parfum d’écologie. Que d'Aigles desailés que tous ces pauvres naigles, le bec démantibulé d'avoir tant proféré d'insanités !

Et la Corse ferait l'aumône d'abandonner la définition de son peuple altier à tant de renoncement, pour le plaisir suiviste d'emboiter le pas à qui dit faux, à qui pense faux, au mépris des morts glorieuses qu'elle a vouées à qui lui paraissait incarner au mieux sa protection et sa sauvegarde (car tout n'est jamais parfait et les promesses s'envolent au premier vent, comme le dit Rutebeuf). Le lâchage d'Israël quand celui -ci fait face à l'ignominie de la barbarie que nos ancêtres avaient rêvé d'éliminer par le fer, certes, mais aussi par l’école, est une saumâtre tragédie. Steti dritti e stichiti, o frateddi, senza mai ripentenza.
L'avene chi s'apri è pienu di speranza pà u populu verù,
u nosciu di prima, e micca un antru. Soyons plus clairs encore. Le choix de notre avenir a été fait dès Sampiero, compte tenu des forces en présence en Méditerranée, mais n'a jamais comporté que nous devions pour autant disparaître, ni partager les illusions globalisantes d'un tuteur choisi pour sa force et le rayonnement de sa gloire, pas pour ses états d’âme. La Corse est malheureusement posée comme un confetti sur le chemin des vents de l’histoire, face à qui nie son âme, parce que justement l'histoire nous a fait non seulement chrétiens, mais juifs, comme le sont les parents de Jésus, ses frères et les apôtres. Vers qui nous tourner, trois cent mille que nous sommes à peine ? Tout retour en arrière est impossible, le calice doit être bu.

En s'attaquant à sa langue, le français, pure merveille de la ciselure des concepts et des idées, comme l'ont démontré tant d’auteurs, dont au premier chef Paul Valery, d'Erbalunga et de Brando, ses adversaires qui sont aussi les nôtres s'emploient à rendre floues les références, l'histoire et la littérature, car ils misent sur l’ignorance, la confusion, la paresse et le mélange. Soyons aussi les enfants de Sparte, d'Athènes et de Rome, c'est le choix qu'on fait nos pères, en optant pour les guelfes. Il n'y a pas d'autre choix ce jour que de soutenir la raison, l'Occident derrière l'état d’Israël. Le temps presse.

L'histoire de la corse moderne commence avec Sampiero Corso. C'est ce que démontrent les études historiques qui se font sur le fondement de l'émergence de la conscience d'une identité nationale. Ça se vérifiera de plus en plus que les recherches porteront sur la diplomatie secrète des grands acteurs de l’époque. Il est le père en somme de Paoli comme de Bonaparte, sans oublier Theodore, ce précurseur, injustement calomnié par les mêmes esprits mesquins qui ont voulu effacer Napoleon III.

L'oeuvre de destruction systématique de ce qui fut grand et utile, pour la Corse comme pour la France, tuteur altier et souvent traître à ceux qui le servaient, révèle que l'écriture mensongère du tracé de l'histoire

fausse le regard que l'on porte à ses origines. J'ai bien dit origines, car depuis Sampiero les rapports de la Corse et de la France se sont inscrits, nolens volens, comme une histoire au parfum familial, c'est l'amour/haine de la fratrie, base de toute psychologie des rapports de voisinage, inceste et jalousie comprises. C'est dire la force spartiate des 300 000 que nous avons toujours été, au mieux.

Là est notre étiage, là sont nos racines.

Contrairement à une légende, la Corse n'a pas tant usé son génie à "fabriquer des corses" qu'à les exporter. De tous temps. C'est son destin, sa gloire et sa beauté. Sa signature.


Jean-François Marchi
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