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Face à l'islamisme : en finir avec la bien pensance et oser l'exigence

Sans une mobilisation et une implication des musulmans, et bien sûr un appui ferme et massif de l’Etat et de la société à ceux qui s’engageront, il sera impossible de parvenir à ce que l’Islam soit préservé de l’islamisme.
L’attentat a eu lieu en région parisienne. Il ne peut laisser indifférent.

Les principaux responsables politiques corses en sont d’ailleurs conscients. Ils ont condamné l’acte et manifesté avec les enseignants. Ceci est plus que compréhensible.
La Corse n’a certes jamais été touchée pat la violence islamiste. Pourtant, elle est directement concernée. Elle appartient à l’ensemble européen et méditerranéen qui subit des attaques depuis plusieurs années. Elle compte des dizaines de milliers d’habitants de confession musulmane.
Depuis quelques temps, il s’y développe des signes ostentatoires d’appartenance à un communautarisme inspiré par un Islam offensif. D’Ersa à Bunifaziu, les communautés musulmanes qui ont traditionnellement vécu avec l’Islam sont désormais noyautées par des groupes ou des individus qui vivent de l’Islam et pour l’Islam. Ce qui ressemble à l’évolution qui s’est produite, il y a quelques années, dans l’Hexagone et a créé les conditions de nombreux événements dramatiques.

Après l’attentat de ces derniers jours, Emmanuel Macron a invoqué l’unité nationale et affirmé sa détermination : « J'appelle l'ensemble de nos compatriotes à faire bloc (…) Vous pouvez compter sur ma détermination. » Faire bloc, faire preuve de détermination, certes, mais comment ? Ce type de discours avait déjà été tenu par François Hollande mais, à ce jour encore, le combat contre l’islamisme n’est pas à la hauteur des crimes de ses terroristes et du projet politico-religieux de ses inspirateurs. Nous sommes individuellement, collectivement, institutionnellement, idéologiquement et spirituellement impuissants face à des groupes et des individus dont l’objectif proclamé est d’instaurer un ou des califats en commettant les pires atrocités pour instiller la peur, en abattant les institutions, en détruisant l’ordre social, en faisant disparaître les valeurs et les lois, en brûlant les livres, en réduisant en poussière ou en cendre les témoignages de civilisations passées, les églises et les temples.

Alors, que faire ?

Les fleurs, les bougies, les nounours et les marches blanches soulignent notre impuissance.
Condamner à mort les auteurs s’ils ont survécu ou prendre aveuglément à parti les communautés de ces derniers ne serviraient qu’à attiser la haine et susciter de nouvelles vocations djihadistes. Bombarder ou pourchasser les groupes de combattants islamistes au Mali, en Somalie ou en Irak ne s’est pas avéré efficace.
Alors, que faire ? Il serait de bonne politique de ne plus être influencé par la bien-pensance et de faire preuve d’exigence. La crainte de ne pas être bien-pensant conduit à considérer qu’exceptés quelques fanatiques, tout le monde serait beau et tout le monde serait gentil. Cette vision simpliste est fausse. Il apparaît trop souvent - cela vient d’ailleurs d’être à nouveau constaté à Éragny-sur-Oise - que les actes des tueurs et les prêches des prédicateurs islamistes sont attendus, admis ou approuvés par certains de leurs familiers et une partie de leur communauté. Ce dernier point n’a d’ailleurs rien de surprenant.

Un récent sondage a révélé que si 72% des interrogés s’étant déclarés français et musulmans condamnent l’attentat contre Charlie-Hebdo, 29% (plus de 40% chez les plus jeunes) considèrent que l’Islam est incompatible avec les valeurs de la République. Oser faire part de ce sondage haut et fort et même y revenir souvent, et ainsi en finir avec la bien-pensance qui se tait au nom de la tolérance, de la repentance ou de l’antiracisme, signifierait aussi commencer à réfléchir aux réponses à apporter.

Toutefois, renoncer à la bien-pensance ne saurait suffire. Il importe aussi de passer à l’exigence. Il est en effet grand temps de faire comprendre aux musulmans qui se réclament d’un « Islam tranquille » que trop peu d’entre eux - et ces derniers prennent de grands risques quand ils le font à la mosquée, sur un plateau TV ou dans les banlieues - osent d’une part, condamner ouvertement l’islamisme ; d’autre part, appeler à la création d’un Islam représentatif et organisé qui s’engagerait à respecter les lois de la République et reconnaîtrait le droit au libre arbitre et à la libre expression.
J’en suis persuadée, sans une mobilisation et une implication des musulmans, et bien sûr un appui ferme et massif de l’Etat et de la société à ceux qui s’engageront, il sera impossible de parvenir à ce que l’Islam soit préservé de l’islamisme.


Alexandra Sereni
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