• Le doyen de la presse Européenne

I puttachji di Carl' Antò

i Puttachji de la semaine
C’est la faute aux Corses et à la Corse

Juge d'instruction chez nous de 2010 à 2016, présidente, il y a encore quelques mois, de la cour d'assises du Lot-et-Garonne, jouissant de la confiance de l’actuel Garde des Sceaux, Hélène Gerhards a été mise en examen et incarcérée au titre de onze chefs d’accusation dont certains sont suggérés par l’existence de relations étroites entre l’intéressée et une personne réputée être proche de la Bande du Petit Bar. La mise en examen d'une magistrate et plus encore son placement en détention sont des décisions exceptionnelles. Un magistrat a échafaudé et livré aux médias une explication pouvant être interprétée ainsi : c’est la faute aux Corses et à la Corse. En effet, selon ce distingué membre de la magistrature : « Cette histoire dit beaucoup de la dangerosité pour les magistrats qui travaillent de la Corse» et « Ça, plus les menaces, ce n'est pas étonnant que plus personne ne veuille travailler en Corse ». Ces propos rappellent ceux d’un certain Pagès, substitut de son état, qui, au début des années 1970, avait affirmé que les Corses avaient un chromosome les poussant au crime et ceux, durant les mêmes années, de Michel Poniatowski alors futur ministre de l’Intérieur, qui avait accusé une « Union corse » d'être instigatrice du trafic de stupéfiants. Heureusement, Ludovic Friat, le président de l'Union Syndicale des Magistrats (syndicat majoritaire), a sobrement commenté : « Notre institution judiciaire fonctionne, sans exclusive, et c'est rassurant pour notre démocratie ».



Condamnation ou chance, soulagement et opportunité ?

Faute d'avoir beaucoup artificialisé leur territoire durant la dernière décennie, plusieurs villages du Centre Corse vont perdre, totalement ou presque, la possibilité d’autoriser des constructions nouvelles. Cet effet de la loi ZAN (Zéro artificialisation nette) a donné lieu au titre suivant à la une de Corse Matin : « Centre Corse : petits villages condamnés à le rester ? » Condamnation ? Ce n’est pas l’avis de tout le monde. Chance, soulagement et opportunité répondent de nombreux habitants qui se réjouissent que hameau ou village ne rimera pas un jour avec lotissement de résidences secondaires ou commune dortoir, qui se disent que protection de la nature et du paysage seront préservés du béton et du mitage, et qui espèrent que se concrétisera enfin une dynamique de la réhabilitation du bâti ancien.


« A droga» ne s’en ira pas

Affiches et bombages « A droga fora » fleurissent sur les murs de notre île. Cette campagne d’affichages et de bombages est menée par le parti indépendantiste Core in Fronte. Rien de nouveau car, depuis plusieurs dizaines d’années, le slogan « A droga fora » fait florès chez les nationalistes. Rien d’efficace non plus en perspective… Il serait alors peut-être temps que tous les intéressés prennent conscience que « a droga » ne pouvant s’en aller d’elle-même quelles que soient les injonctions, il serait plus approprié d’inviter d’une part, les dealers natifs ou allogènes à prendre la porte ; d’autre part, les consommateurs occasionnels ou festifs à ne pas se prêter intellectuellement ou commercialement au succès de stupéfiantes soirées portes ouvertes.
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