Un été problématique
Par quelque bout qu'on veuille l'aborder , le bilan estival n 'est pas bon.......
Un été problématique
Par quelque bout qu'on veuille l'aborder, le bilan estival n’est pas bon pour les professionnels. La tendance touristique est à la baisse à cause de nombreux facteurs qui pour beaucoup dépendent de nous et de la gestion que nous avons de la manne touristique.
Une tendance à la baisse
Si on en croit les chiffres donnés par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Corse les aéroports corses ont accusé une chute de 10 % par rapport à l’année précédente. Pour ce qui concerne le maritime, elle se limiterait à moins 2 %. C’est donc une confirmation d’une chute lente, mais certaine déjà dévoilée par l’INSEE puisque l’écart entre 2022 et 2023 était en négatif de 8 %. Si l’indéniable coût du transport est en cause, ça n’est pas le seul facteur qui explique cette désagrégation qui pèse lourd dans l’économie insulaire.
Un coût de la vie de plus en plus élevé
Selon l’INSEE le coût de la vie en Corse serait en moyenne de 7 % supérieur à celui du continent ce qui ne veut pas dire grand-chose, car il faudrait comparer la Corse à ses équivalents continentaux. Il n’en reste pas moins que nous avons tous noté que les super et hypermarchés avaient la fâcheuse tendance d’augmenter leur prix dès le mois de juin afin de profiter de l’aubaine touristique. En d’autres termes le touriste qui a déjà investi une forte somme dans le transport se retrouve matraqué à son arrivée. De plus, en Sardaigne, les prix n’ont rien à voir avec ceux pratiqués en Corse. Or le tourisme est aujourd’hui beaucoup plus opportuniste qu’il y a simplement une décennie et il calcule ses dépenses.
Des coûts d’exploitation supérieurs à la moyenne nationale
Dans une enquête fouillée, le Point cite une enquête du cabinet Goodwill-Management, diligentée à la demande de la chambre de commerce et d’industrie de Corse qui estime que les coûts d’exploitation seraient, selon les secteurs d’activité selon supérieurs de 14 à 25 % à la moyenne nationale. L’explication serait l’insularité. C’est à voir car jusqu’à nouvel ordre la Sardaigne ou la Sicile sont également des îles et ne souffrent pas de ce mal. Il faudrait donc chercher les causes dans la législation française en rappelant que la France est le pays qui possède le plus fort taux de taxes au monde. Mais comme le souligne Le Point il y en Corse plus de 9 000 entreprises recensées comme « touristiques » et pas moins de 39 % du PIB selon l’Insee, contre 7,5 % pour l’ensemble français. Les professionnels de l’hôtellerie remettent l’accent sur les locations appelées « meublés de tourisme ». Les Grandes Maisons Corses estime leur nombre 37 500 meublés, moitié plus qu’en 2019 soit environ 14 % du parc de logements insulaire. L’explication est la spéculation immobilière. Des acheteurs, Corses ou continentaux, achètent des appartements pour les louer le plus souvent clandestinement, espérant ainsi payer les emprunts avec l’argent des loyers. La Corse n’est pas la seule région touchée. Une ville comme Paris est gangrenée par de tels agissements.
Des décisions incompréhensibles
La Corse est en grande partie dépendante de l’argent du tourisme. Comment expliquer par exemple que désormais les gros yachts n’ont plus le droit de s’arrêter dans nos ports ? Les associations ont emporté la décision de la préfecture maritime en mettant en avant la dévastation des champs de posidonies. Il a été proposé des caissons d’amarrage, proposition qui sur le continent à l’aval des écologistes. Pas en Corse. Par conséquent ce sont des millions d’euros qui voguent vers la Sardaigne. Tout donne le sentiment d’une île dirigée par des fonctionnaires ou para fonctionnaires qui n’auraient aucun souci de l’intérêt collectif et n’agiraient que par un idéologisme catastrophique.
Penser une feuille de route
Le tourisme peut rapporter gros, mais aussi coûter très cher. Avec la sécheresse qui chaque année s’accentue, il va falloir penser en termes de sobriété sur tous les plans. Sobriété énergétique comme l’a demandé l’EDF. La climatisation dévore l’électricité et nous dépendons de plus de l’électricité italienne ce qui ne manque pas de piment quand on sait qu’autrefois on a refusé le câble ICO avec le continent au nom de l’indépendance énergétique. Les barrages souffrent du manque hydrique et la production d’électricité s’en ressent. Car depuis une décennie, la consommation électrique de la Corse subit une croissance moyenne annuelle de 3,6 % tandis qu’on continue d’attendre la nouvelle centrale du Ricanto qui n’a toujours pas émergé du sol. La programmation pluriannuelle de l’énergie, validée en 2015 par l’Assemblée de Corse avec l’ambition d’une « autonomie énergétique » de l’île à l’horizon 2050, est devenue une chimère. Il faut donc tout mettre sur la table et créer une nouvelle feuille de route faute de quoi nous allons droit dans le mur.
GXC