Oui ! la Corse possède d'innombrables talents !
Un talent pour la maniaco-dépression......
Oui ! la Corse possède d’innombrables talents !
Il semblerait que la mode bien française qui consiste à se fustiger, à se battre la coulpe en toute occasion, à se considérer « comme un pays de merde » ait largement pris dans notre petite société corse qui ajoutée à sa schizophrénie un frénétique talent pour la maniaco-dépression.
« Un pays de merde » ?
Franchement, les lamentations incessantes qu’on entend à longueur de journée en Corse commencent à franchement m’énerver. Tous les ans c’est le même lamentu : c’est moins bien qu’avant… Ah si vous aviez connu l’époque de Pasquale Paoli ! Les touristes ne viennent plus chez nous ou, variante, ils ne dépensent pas assez ces salauds ! Les couplets examinent toutes les situations, mais le refrain reste le même : statu francesu assassinu tout en lui demandant toujours d’argent. La dernière trouvaille de nos fiers nationalistes est d’exiger une rallonge de la continuité territoriale, un hôpital à Bastia, un moratoire sur les dettes, etc. Et tout ça en même temps. On m’avouera que la chanson est difficilement compréhensible. Neuf ans de gestion nationaliste frisent l’exception tragique puisque tous les problèmes essentiels apparaissent parfois injustement d’ailleurs comme suspendus à un temps immobile. Le tourisme ? L’ATC produit sur son site un bilan qui tout en étant honnête, ne traduit pas le désarroi des professionnels qui estiment eux que le compte n’y est pas. Encore et toujours le fameux décalage entre le réel et le ressenti. Le problème est quand la gestion de la cité le ressenti est le plus souvent plus essentiel que le réel. C’est justement tout le travail des politiques que de bâtir des passerelles entre les deux. Or visiblement c’est cet échelon qui fait défaut.
Un pessimisme de mauvais aloi
Le plus inquiétant est que désormais beaucoup de Corses se délectent de l’autoflagellation. Nous ne serions capables de rien. U baccalà pà a Corsica. La Corse ne connaîtra jamais le bonheur… J’entends en boucle répéter par des Corses : « Quel un pays de merde ». Telle est l’apparence : un mélange de schizophrénie et de bipolarité essentiellement dépressive. Nous tendons la main droite pour quémander toujours plus d’argent et, en même temps, nous tenons prêt le gourdin pour fracasser le crâne du donateur, cet état coupable de ne nous priver de liberté. Et le lendemain nous gémissons que nous sommes la région la plus pauvre de France et que nous sommes bien à plaindre. Cependant, jamais nous ne proposons de solutions qui nous permettraient de déjà réaliser ce qui est dans nos possibilités. Pourtant notre île est riche d’excellences dans des domaines aussi variés que l’agriculture, l’élevage, les nouvelles technologies, l’hôtellerie, l’ingénierie. Nous possédons une nature superbe. Alors pourquoi ce pessimisme masochisme et cette incapacité à faire fructifier nos talents ?
Il faut mettre en place une synergie vertueuse
La Corse est rongée par son mal endémique : la désunion provoquée par ces instincts mesquins que sont la jalousie et l’envie. La réussite n’est pas perçue comme un gage de richesse pour le collectif, mais comme un défi indécent lancé à ceux qui ne l’ont pas encore atteinte. Le talent est trop souvent nié et soupçonné de piston abusif, de calculs de réseaux bref de tout sauf de l’authenticité. L’idéologie prend le dessus sur la nécessité d’œuvrer ensemble. Nous sommes un peuple, mais certainement pas une nation c’est-à-dire un ensemble qui pense de concert et recherche une même voie qui mène à une forme de bonheur collectif. Que nous manque-t-il sinon une forme de confiance en nous-mêmes. Après la défaite de Ponte Novu, la quasi-totalité des notables paolistes ont rejoint le parti français qui pour un titre nobiliaire qui pour une fonction administrative. Aujourd’hui nous devons être convaincus que l’autonomie va se faire de fait sinon en droit. Il va nous falloir apprendre à nager seuls ou presque. Il faut donc créer des synergies vertueuses tournées vers le positif et non contre l’autre. Si nous ne parvenons pas à être habité par une forme de spiritualité indispensable à tout peuple qui possède la fierté de se réaliser, alors nous allons de plus en plus devenir des mendiants non plus orgueilleux, mais prétention. Tout est là sur la table : des Corses formidables dotés de talents étonnants pour un peuple de petite taille. J’irais même jusqu’à dire que les volontés existent uniquement bridées par la peur d’être mis au pas, une fois de plus, par des politiques soucieux de ne pas laisser se développer une puissance supérieure à la leur. C’est cela qu’il faut parvenir à dépasser pour permettre à nos talents de pleinement s’exprimer. C’est tout au moins ce que je pense parce que je crois sans exagération que nous pourrions étonner le monde et dire sans craindre le ridicule : oui, notre Corse est bourrée de talents.
GXC