L'égalité salariale en peine
La crise sanitaire a mis en exergue les métiers de première et deuxième ligne, souvent exercés par des femmes, donc peu rémunérés.
À partir du 4 novembre, 16 h 14, les femmes en France ont commencé à travailler bénévolement jusqu’à la fin de l’année, du fait des inégalités salariales. L'égalité salariale existe dans le droit depuis 1973 et pourtant, selon Eurostat, l’écart de salaires à travail égal entre les femmes et les hommes est de l’ordre de 15,5 % en France.
#4Novembre16h16
Pour soutenir un mouvement de prise de conscience de cette inégalité salariale, le hashtag #4Novembre16h16 a été lancé.
La date du 4 novembre a été calculée en rapportant l’écart de salaire entre les femmes et les hommes en France (Eurostat 2020) au nombre de jours ouvrés en 2020, 253. Le résultat de ce calcul a permis d’obtenir la date du 4 novembre à 16 h 16 et 48 secondes, moment où les femmes pourraient toutes s’arrêter de travailler en France du fait des inégalités de salaire. Si l’on se base uniquement sur les chiffres, on ne peut pas dire que l’on a progressé.
En 2016, l’écart de salaire était de 15,1 %, et la date fixée était le 7 novembre 16 h 34.
Quatre ans après, l’écart a peu ou prou stagné. À ce rythme, il faudra attendre 2234 pour arriver à l’égalité salariale. Et la Corse n'est pas mieux lotie, puisque pour un temps de travail équivalent, une femme gagne en moyenne 16 % de moins qu'un homme à temps plein, 22 % tous contrats confondus. Si les écarts de salaires sont légèrement plus faibles en Corse que sur le Continent, un homme dans l'île touchera en moyenne 4 000 € de plus par an qu'une femme, pour l'équivalent d'un emploi à temps plein.
Plan de relance économique féministe
En 2019, sur 153 pays étudiés, la France se classait en 15e position sur la parité dans le monde, selon le Forum économique mondial. La France est notamment très en retard dans le domaine de la « participation et des opportunités économiques » des femmes (65e), et plus particulièrement sur la question des salaires (127e). Pourtant, les Français soutiennent une politique du gouvernement plus accrue pour l’égalité économique entre les femmes et les hommes. Une enquête montre que 98 % des femmes et 88 % des hommes pensent que « c’est une honte » que les femmes soient moins rémunérées que les hommes. Parmi les mesures préconisées, rendre le congé paternité obligatoire, de la même durée que le congé maternité post accouchement. Même si celui-ci a augmenté, il reste plutôt inusité. Autre mesure promue, rendre obligatoire la transparence de la grille salariale au sein des entreprises pour endiguer les inégalités économiques. Et imposer un référent égalité salariale dans les entreprises.
En 2018, malgré la loi obligeant à respecter l'égalité des salaires, selon la direction du travail en Corse, seulement 23 % des entreprises de 50 à 300 salariés avaient mis en place des accords d'entreprise sur les disparités salariales entre hommes et femmes.
Index d’égalité professionnelle
Pour parvenir à l’égalité salariale entre les femmes et les hommes, la Loi pour la Liberté de choisir son avenir professionnel soumet les entreprises à une obligation de résultat en créant l’Index de l’égalité salariale femmes-hommes pour mesurer où en sont les entreprises sur le plan de l’égalité professionnelle en agrégeant plusieurs indicateurs. Aujourd’hui, toutes les entreprises d’au moins 50 salariés doivent calculer et publier cet index de l’égalité professionnelle, calculé à partir de quatre indicateurs (cinq pour les entreprises de plus de 250 salariés) : le nombre de salariées augmentées à leur retour de congé de maternité, la parité parmi les 10 plus hautes rémunérations, les écarts de rémunération femmes-hommes, de répartition des augmentations individuelles, et pour les entreprises de plus de 250 salariés, les écarts de répartition des promotions. Cette publication est obligatoire.
Les entreprises qui ne publient pas cet index s'exposent à des pénalités financières pouvant aller jusqu'à 1 % de la masse salariale. De même, celles qui seront hors des clous et qui afficheront un score inférieur à 75 sur 100 seront passibles du même type de pénalités. Enfin celles qui n'auront pas atteint l'égalité totale au terme de la troisième année seront également pénalisées.
Pour toutes les entreprises, l’objectif est d’arriver à 100 d’ici à 2022.
Maria Mariana
En savoir plus:
Écart des rémunérations entre hommes et femmes (Eurostat) : @lien
Le calcul de l’Index de l’égalité salariale femmes-hommes (site du ministère de l’Emploi): @Lien
#4Novembre16h16
Pour soutenir un mouvement de prise de conscience de cette inégalité salariale, le hashtag #4Novembre16h16 a été lancé.
La date du 4 novembre a été calculée en rapportant l’écart de salaire entre les femmes et les hommes en France (Eurostat 2020) au nombre de jours ouvrés en 2020, 253. Le résultat de ce calcul a permis d’obtenir la date du 4 novembre à 16 h 16 et 48 secondes, moment où les femmes pourraient toutes s’arrêter de travailler en France du fait des inégalités de salaire. Si l’on se base uniquement sur les chiffres, on ne peut pas dire que l’on a progressé.
En 2016, l’écart de salaire était de 15,1 %, et la date fixée était le 7 novembre 16 h 34.
Quatre ans après, l’écart a peu ou prou stagné. À ce rythme, il faudra attendre 2234 pour arriver à l’égalité salariale. Et la Corse n'est pas mieux lotie, puisque pour un temps de travail équivalent, une femme gagne en moyenne 16 % de moins qu'un homme à temps plein, 22 % tous contrats confondus. Si les écarts de salaires sont légèrement plus faibles en Corse que sur le Continent, un homme dans l'île touchera en moyenne 4 000 € de plus par an qu'une femme, pour l'équivalent d'un emploi à temps plein.
Plan de relance économique féministe
En 2019, sur 153 pays étudiés, la France se classait en 15e position sur la parité dans le monde, selon le Forum économique mondial. La France est notamment très en retard dans le domaine de la « participation et des opportunités économiques » des femmes (65e), et plus particulièrement sur la question des salaires (127e). Pourtant, les Français soutiennent une politique du gouvernement plus accrue pour l’égalité économique entre les femmes et les hommes. Une enquête montre que 98 % des femmes et 88 % des hommes pensent que « c’est une honte » que les femmes soient moins rémunérées que les hommes. Parmi les mesures préconisées, rendre le congé paternité obligatoire, de la même durée que le congé maternité post accouchement. Même si celui-ci a augmenté, il reste plutôt inusité. Autre mesure promue, rendre obligatoire la transparence de la grille salariale au sein des entreprises pour endiguer les inégalités économiques. Et imposer un référent égalité salariale dans les entreprises.
En 2018, malgré la loi obligeant à respecter l'égalité des salaires, selon la direction du travail en Corse, seulement 23 % des entreprises de 50 à 300 salariés avaient mis en place des accords d'entreprise sur les disparités salariales entre hommes et femmes.
Index d’égalité professionnelle
Pour parvenir à l’égalité salariale entre les femmes et les hommes, la Loi pour la Liberté de choisir son avenir professionnel soumet les entreprises à une obligation de résultat en créant l’Index de l’égalité salariale femmes-hommes pour mesurer où en sont les entreprises sur le plan de l’égalité professionnelle en agrégeant plusieurs indicateurs. Aujourd’hui, toutes les entreprises d’au moins 50 salariés doivent calculer et publier cet index de l’égalité professionnelle, calculé à partir de quatre indicateurs (cinq pour les entreprises de plus de 250 salariés) : le nombre de salariées augmentées à leur retour de congé de maternité, la parité parmi les 10 plus hautes rémunérations, les écarts de rémunération femmes-hommes, de répartition des augmentations individuelles, et pour les entreprises de plus de 250 salariés, les écarts de répartition des promotions. Cette publication est obligatoire.
Les entreprises qui ne publient pas cet index s'exposent à des pénalités financières pouvant aller jusqu'à 1 % de la masse salariale. De même, celles qui seront hors des clous et qui afficheront un score inférieur à 75 sur 100 seront passibles du même type de pénalités. Enfin celles qui n'auront pas atteint l'égalité totale au terme de la troisième année seront également pénalisées.
Pour toutes les entreprises, l’objectif est d’arriver à 100 d’ici à 2022.
Maria Mariana
En savoir plus:
Écart des rémunérations entre hommes et femmes (Eurostat) : @lien
Le calcul de l’Index de l’égalité salariale femmes-hommes (site du ministère de l’Emploi): @Lien