Résister à la consommation
Et si on arrêtait de consommer à tout va en 2025 ?
Résister à la consommation
Et si on arrêtait de consommer à tout va en 2025 ? Le « No buy challenge » fait partie des bonnes résolutions de début d’année à avoir le vent en poupe. L’objectif ? Tenter de ne pas acheter le moindre objet non essentiel du 1er janvier jusqu'au 31 décembre. Une façon de repenser son rapport au shopping, alors que les soldes battent leur plein jusqu’au 4 février. Il peut être difficile de résister à la tentation, car la pression sociale et les influences des réseaux sociaux peuvent compliquer la tâche.
Une année sans shopping ?
Le No Buy Challenge consiste à s'engager à ne pas acheter d'articles non essentiels pendant une période déterminée, souvent un an. Ce mouvement, prisé sur les réseaux sociaux, vise à lutter contre l'oniomanie, ou addiction aux achats. Face à la pression publicitaire et à une consommation omniprésente, de plus en plus d’insulaires adoptent cette pratique pour prendre conscience de leur impact environnemental et réduire leurs dépenses. Ils aspirent à une consommation responsable, privilégiant l'expérience plutôt que la possession matérielle. Ce défi sensibilise les participants à leurs habitudes de consommation et vise à diminuer les dépenses superflues. Les objectifs incluent la réduction de l'endettement et la promotion d'un mode de vie durable. Le mouvement prend de l'ampleur en Corse, avec des influenceurs et des groupes sur les réseaux sociaux partageant leurs expériences et incitant d'autres à participer. Dans un contexte de consumérisme croissant et de shopping en ligne, beaucoup cherchent des moyens de minimiser leur empreinte écologique. Les influenceurs et blogueurs corses se mobilisent pour promouvoir le défi du non-achat et encourager une consommation réfléchie.
Traquer le non essentiel
Les participants au No Buy Challenge s'efforcent de vivre avec moins en se concentrant sur l'essentiel et en évitant les achats impulsifs. Pour réussir, il est crucial de traquer le non essentiel. Cela commence par dresser une liste des achats nécessaires et s'y tenir, tout en prenant conscience de ses habitudes de consommation. Il est utile de lister les articles rarement utilisés et qui n'apportent aucun bonheur. Les participants peuvent également se fixer des règles, comme éviter les achats impulsifs ou établir un budget mensuel. La première étape pour freiner les dépenses inutiles consiste à définir clairement ses priorités financières. Identifier des objectifs à court et long terme, comme un voyage ou un achat important, aide à résister aux tentations. Les bénéfices de cette approche sont nombreux : meilleure gestion des finances, réduction du stress lié à l'argent et prise de conscience accrue des besoins réels. Certains spécialistes recommandent des stratégies comme la règle des 4 jours ou des 45 minutes. En cas d'envie d'achat, attendre au moins une semaine aide souvent à réaliser que le besoin n'était pas réel. Pour les achats en ligne, il est également conseillé de supprimer les informations de paiement enregistrées, de se désabonner des newsletters promotionnelles et d'éviter les soldes ou événements promotionnels.
Lutter contre l’oniomanie
Selon une enquête d'UFC-Que Choisir, 5 % des Français souffrent d'oniomanie, ou d'achat compulsif. Ce trouble, caractérisé par une envie incontrôlable d'acheter, peut avoir des conséquences graves sur la santé mentale et les finances. Parmi les participants au No Buy Challenge, certains cherchent à réduire leur endettement. En Corse, le taux de surendettement est élevé, en partie à cause des coûts immobiliers et des dépenses de consommation. La Banque de France gère plus de 500 dossiers par an, avec un endettement médian (hors immobilier) dépassant 17 000 euros, soit 1 % de plus que la moyenne nationale. Laurent Fustec, directeur départemental de la Banque de France, souligne que « La Corse est particulièrement touchée par les situations de fragilité financière », avec un ratio de 185 dossiers de surendettement pour 100 000 habitants. Chaque dossier est examiné pour évaluer la situation financière et les capacités de remboursement. Les conséquences de l'effacement de dettes peuvent inclure une interdiction de souscrire de nouveaux prêts et une inscription au FICP (Fichier National des Incidents de Crédits aux Particuliers). Avant d'atteindre de telles extrémités, il est essentiel de trouver des alternatives à la consommation et de combler le vide laissé par la surconsommation pour mieux résister à la tentation.
Maria Mariana
Photo : Maria Mariana