Le sacre de l'Empereur Trump et la fin à la << mondialisation heureuse >>
Désormais place aux nationalismes agressifs
Le sacre de l’Empereur Trump et la fin à la « mondialisation heureuse »
Le sacre impérial du président Trump n’est que l’apparat d’une véritable révolution conservatrice qui envahit une humanité angoissée en recherche de certitudes et qui met fin au cycle désigné comme « la mondialisation heureuse ». « Nous sommes le prédateur dominant » a clamé un soutien de Trump. Désormais place aux nationalismes agressifs.
Le continent où naissent les mutations bonnes et mauvaises
Si le soleil se lève à l’est, c’est de l’ouest que nous viennent les grandes mutations de l’espèce humaine tout au moins durant la période moderne. Les États-Unis d’Amérique n’ont pas trois cents ans et c’est là-bas qu’ont poussé bien des innovations qui ont changé notre vie, jeunesse oblige. Depuis le paratonnerre, le pont suspendu, le télégraphe, le papier hygiénique, le téléphone, le gratte-ciel, la pellicule photographique, le gramophone, l’aspirateur, la climatisation, le poste de radio, la télévision, l’ordinateur, les satellites, le téléphone mobile jusqu’à Internet, tout cela nous vient de l’oncle Sam. Ajoutons-y la fast food, le rock, l’industrie cinématographique (le cinéma est français), la criminalité à échelle internationale, la bombe atomique. Bref, nous avons intérêt à ausculter de près les séquences américaines. Nous savions cette nation composée de nombreux peuples formidablement complexe à tous les points de vue. Elle avait d’une certaine façon inventé la démocratie moderne. Et voilà qu’elle nous envoie un message essentiel : la démocratie peut accoucher d’un néo-fascisme appuyé sur deux jambes. La première est l’assentiment démocratique et la seconde la ploutocratie c’est-à-dire le pouvoir des plus riches. Et que voyons-nous autour de nous ? Un espace de plus en plus réduit pour ce que nous pensions être la démocratie c’est-à-dire la confrontation pacifique des idées et l’acceptation du fait majoritaire. Le nationalisme américain s’affirme comme le carnivore planétaire face à celui de la Chine. Et tant pis pour l’Europe et sa civilisation trop faible pour se défende
Les deux faces d’une même intransigeance
L’Amérique semble en revenir à ses débuts quand le puritanisme religieux guidait la vie sociale. Les Américains sont dans leur majorité persuadés d’être le peuple élu, progégé par une divinité qui ne les laissera jamais tomber. Ce puritanisme possède une double face. Celle aujourd’hui en déclin, d’un wokisme débridé qui n’a de cesse de découper l’humanité en tranches toujours plus fines selon le genre, le genre du genre, la couleur de peau, l’origine même de la personne, tissant ainsi un fil où se croise à l’infini un bien curieux génome humain divisé à l’extrême au lieu de viser à une certaine unité. De l’autre, en réaction au wokisme, une Amérique hyper conservatrice, déiste jusqu’à l’absurde rassemblée par son messianisme et ses détestations, désireuse de redonner de la voix à ce qu’elle estime être son peuple premier : ségrégationniste, blanc et protestant, pressée de se débarrasser de ses immigrés. C’est cette Amérique qui a remporté la victoire avec Trump. Elle se croit investie par Dieu d’une mission planétaire ce qui lui permet de jeter aux orties la bataille pour le climat. Qu’importe que la périphérie de Los Angeles continue de brûler, que la sécheresse détruit des régions entières. America First.
Les fascismes déguisés
Néanmoins le trumpisme ne saurait faire oublier qu’aujourd’hui la démocratie, celle qui est née sur le vieux continent est en train de perdre pied un peu partout sur la planète. L’Inde vit sous la coupe du parti hindouiste qui ne cache pas son racisme et son conservatisme. La Chine communiste vit une dictature impitoyable qui étouffe toute dissidence. Il en est de même pour la Russie, pour Israël. En Europe même les tentations illibérales gagnent du terrain. On ne saurait évidemment comparer le XXIe siècle et la première moitié du siècle précédent ne serait-ce que parce qu’à l’époque existait l’illusion communiste. Mais il faut reconnaître qu’au détour de menaces réelles ou supposées, de peurs spontanées ou suscitées, les libertés publiques reculent. Qui plus est les principaux moyens de communication dopée par l’Intelligence artificielle sont aux mains des soutiens trumpistes. Et ce, malheureusement, avec l’aval des peuples apeurés et à la recherche d’un seigneur de guerre qui pourra les protéger. L’exemple américain qui vient en soutien de tous les mouvements néo-fascistes européens met en danger économique et idéologique la vieille Europe qui risque fort de devenir un terrain de chasse pour les exportations chinoises et américaines. Si on ajoute à ces périls les mafias qui se concentrent sur notre vieux continent, oui il y a des raisons de s’inquiéter. Rome brûle tandis que Babylone triomphe et nous sommes incapables de mesurer l’immensité du danger civilisationnel qui nous guette. Au fond peut-être méritons-nous le sort qui nous est promis.
GXC
Photo : D.R