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Près de 1400 corses en pélerinage à Rome !

A l'occasion du jubilé de l'Espérance, près de 1400 corses parmi lesquels des écoliers ou collégiens de l'île
Près de 1400 corses en pèlerinage à Rome !


À l’occasion du jubilé de l’Espérance, qui avait été initié en décembre dernier par le Pape François, et qui s’est déroulé durant trois jours à Rome, près de 1400 corses parmi lesquels de nombreux confrères, prêtres et diacres, aumôniers, écoliers ou collégiens de l’île, ont participé au pèlerinage ponctué dimanche par l’intronisation, sur la place Saint-Pierre, du Pontificat du Pape Léon IV…


Jeudi 15 mai dernier, 19.00 sur le port de Bastia. Des centaines de Corses-près d’un millier au total-sont déjà en place afin d’embarquer à bord du Costa Esmeralda de la Corsica Ferrie pour un moment que beaucoup considéreront, trois jours plus tard, comme unique dans leur vie. Une trentaine de prêtres, quelques diacres et aumôniers de l’île sont à bord, tout comme des dizaines de confrères et consœurs ainsi que des écoliers et collégiens venus d’Ajaccio (Saint-Paul, Saint-Joseph) mais aussi de Serra di Ferru, Ghisonaccia ou de Balagna. Sans oublier, bien sûr, des centaines de pèlerins de toute la Corse. Tous, dans le navire, ont obtenu le précieux sésame pour partir à Rome, au terme d’un interminable période de pré-inscription. Les fidèles sont placés sous la houlette du diocèse de Corse, chargé de l’organisation du déplacement avec, comme chef de file, le vicaire général, l’abbé Frédéric Constant. Si la plupart sont sur le bateau et doivent répondre à une programmation minutieuse à respecter à la lettre, d’autres (près de 400) ont décider de rejoindre Rome par leurs propres moyens. L’ambiance reste très chaleureuse autour du partage et des échanges inter-générationnels. « C’est la troisième fois que je pars à Rome, précise Brigitte, j’ai fait le précédent jubilé en 2000 et j’y suis allée à l’âge de 15 ans. Cette fois-ci, nous serons plus de 1000 pèlerins, c’est extraordinaire. »

Un peu plus loin, Eva, dame prieur de Haute-Corse dans l’ordre des Templiers du devoir. « C’est fabuleux, souligne-t-elle, un long pèlerinage sacré, ponctué par l’intronisation du nouveau pape, dimanche, on est dans la lumière. »


Messe dans les quatre basiliques majeures de Rome

Pour le millier de pèlerins présents sur le bateau, le programme est établi : la basilique Saint-Jean de Latran, l’une des quatre basiliques majeures de la ville et premier monument chrétien d’Occident édifié à partir de 320, le matin, la basilique Sainte Marie Majeure l’après-midi, avec un temps de recueillement sur la tombe du pape François, la somptueuse basilique Saint-Paul hors les murs le samedi matin, une basilique édifiée au IVe siècle sur la tombe supposée de l’apôtre Paul et pour finir le dimanche la prestigieuse basilique Saint-Pierre, en plein coeur du Vatican, un bijou qui est le fondement architectural et symbolique de l’église catholique. C’est ici que sera intronisé, deux jours plus tard, le Pontificat du Pape Léon IV. Le tout entrecoupé, dans un timing à chaque fois court, de quartier libre, le temps de visiter quelques-uns des plus beaux monuments de la ville, tous témoignant de l’immense passé architectural, patrimonial et historique de la ville.


Un temps de prière quotidien sur le bateau et dans les cars

Le navire accoste le vendredi 16 mai à 7.00 au port de Civitavecchia, situé à une heure et quart de Rome. Les Corses sont pèlerins avant de songer à faire du tourisme. Chaque matin et soir, l’abbé Constant rappellera le sens spirituel de ce voyage et invitera la délégation corse à un temps de prière. Une vingtaine de cars sont prévus pour déposer les pèlerins, rejoints par d’autres corses et bien sûr notre évêque le Cardinal Bustillo déjà sur place, lequel va célébrer la messe pour 1400 corses. Vers dix heures, premier temps fort à la basilique Saint-Jean de Latran, le passage devant la première porte sainte- une dans chacune des basiliques- point d’orgue avant la messe chantée par de nombreux confrères. Dans son homélie, le cardinal bustillo mettra en exergue « le caractère unique de ce jubilé placé sous le signe de l’espérance, nous sommes tournés vers le Christ pour aller vers lui. Cette basilique date du IVe siècle, nous sommes au début du Christianisme. Après la persécution, vient une période de paix... »

Cette messe sera également l’occasion pour Rémy Soulier, jeune séminariste ayant fait tout spécialement le déplacement, de dire oui à trois reprises et de poursuivre son chemin de foi. « C’est important d’être là, soulignera-t-il, et de montrer qu’il y a des vocations et qu’il y a des jeunes capables, dans cette nouvelle dynamique, de porter un nouveau souffle. »

Au cours de cette messe, la classe de CM2 de l’école Saint-Joseph d’Ajaccio interprétera le chant de communion. A la fin de cette célébration, Martine, évoque son passage devant la porte sainte, synonyme de vœux. « C’est un signe de Foi intense. Nous avons été des centaines à franchir cette porte, on a une pensée très forte pour tous ceux qui sont faibles, qui souffrent et n’ont pu faire ce déplacement. »

Recueillement à Sainte-Marie Majeure

Après un court moment pour déjeuner-timing oblige- la délégation corse, reconnaissable à son foulard blanc arborant « Jubilé de l’espérance, Rome 2025, Eglise de Corse » s’est rendue en début d’après-midi à la basilique Sainte-Marie Majeure où une nouvelle messe a été célébrée par le Cardinal Bustillo après un temps de recueillement devant la tombe du Pape François. L’occasion, pour les nombreux fidèles insulaires, de franchir une deuxième porte sainte synonyme de vœux. « Je suis venu plusieurs fois à Rome, précise Jan-Michel, venu de Bastia, mais c’est la première fois avec le diocèse de Corse. Nous sommes en famille avec mon épouse et nos deux enfants, c’est un grand moment de foi, inoubliable. »


Retour en musique

Il est près de 18.00 quand la délégation corse doit s’apprêter à reprendre le car en direction du port de Civitavecchia. Dans l’un d’eux, le père Vincensini va se muer en professeur d’histoire et raconter comment on été bâti certains de ces édifices. Dans certains cars, le retour s’effectue en musique. Une heure plus tard, tous remontent à bord et s’apprêtent à se restaurer après le rituel suggéré par l’abbé Frédéric Constant, omniprésent tout au long du pèlerinage. « Sachez faire preuve de charité et de bienveillance, martèlera-t-il, nous sommes en période de jubilé qui, ne l’oublions pas, est marqué du sceau de l’espérance. »

Vers 23.00, les lumières s’éteignent peu à peu même si quelques passagers déambulent encore. La première journée du pèlerinage s’achève. Mais le plus reste encore à venir…

Philippe Peraut
Photo : Ph.P / Paule Santoni
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