Eventi e Fatti di a Settimana
A l'accorta cette semaine
Eventi è fatti di a settimana
Loi sur la fin de vie : quatre abstentions
L’Assemblée nationale a adopté en première lecture la proposition de loi créant un droit d’aide à mourir : un patient pourra demander s’administrer une substance létale ou se la faire administrer par un médecin ou un infirmier (s’il n’est pas physiquement capable). Pour être éligible, il devra notamment : être majeur ; être atteint d’une affection grave et incurable engageant le pronostic vital, en phase avancée ou terminale ; présenter une souffrance physique ou psychologique constante, jugée insupportable et réfractaire aux traitements ; être apte à exprimer sa volonté de façon libre et éclairée. La procédure sera strictement encadrée : demande auprès d’un médecin ; collège d’au moins un soignant et un spécialiste de la maladie du patient disposant de 15 jours pour décider ; décision négative contestable par le patient devant le juge administratif ; si décision favorable, patient disposant d’un délai de réflexion d’au moins 2 jours pour confirmer sa volonté ou se rétracter ; professionnels de santé s’étant déclarés volontaires bénéficiant d’une clause de conscience leur permettant in fine de renoncer.
Les députés corses se sont abstenus. Michel Castellani a invoqué l’insuffisante prise en compte d’éventuels abus qui pourraient concerner des personnes fragilisées moralement et physiquement. Xavier Lacombe a estimé ne pouvoir trancher entre écouter sa conscience et contribuer à décevoir des attentes. Paul-André Colombani a considéré qu’en tant que médecin, il lui était difficile d’intégrer qu’un soignant devra accompagner jusqu’à son terme la procédure, d’autant que des personnels administrant des soins palliatifs, lui avaient indiqué que si les moyens adéquats de combattre la douleur sont mis en œuvre, cela réduit fortement la demande d’aide à mourir. Enfin, François-Xavier Ceccoli a déclaré qu’après avoir beaucoup consulté (y compris des acteurs favorables au texte, notamment les représentants corses de la MGEN, photo ci-dessous) et avoir songé voter pour le texte gouvernemental afin de ne pas faire obstacle à un droit auquel aspirent certains patients, il avait été poussé à s’abstenir par l’adoption d’amendements qui selon lui tendaient à banaliser la fin de vie.
Crédit photo : Journal de la Corse
Scuse (*) et umagiu à un tamantu patriottu è sindicalistu maiò
Grande figure de la Lutte de Libération Nationale (LLN) et du syndicalisme, Jacky Rossi n’est plus. Au début des années 1980, il a contribué aux conditions de mise en place d’un syndicalisme corse voulu par le FLNC, en créant un « associu naziunalistu » de salariés au sein de la Société autonome des autobus ajacciens. Il a été un des fondateurs en mai 1984 et le secrétaire général à la fin des années 1990 - alors qu’Étienne Santucci, secrétaire général en exercice, avait été emprisonné - du Sindicatu di i Travagliadori Corsi (STC). Il a activement participé à toutes les luttes sociales des salariées corses des années 1980 et 1990, et été un des artisans de l’accession du STC en pôle position du syndicalisme de salariés dans l’île. Il a aussi été animateur et président de l'Associu di i ritirati corsi réunissant d'anciens militants du STC dans la défense des retraités corses. Jacky Rossi a également été un des premiers militants clandestins. Selon Pierre Poggioli, étant alors militant du FPCL (Fronte Paesanu Corsu di Liberazione), Jacky Rossi a participé aux discussions de cette organisation avec Ghjustizia Paolina en vue de créer le FLNC. Au début des années 1990, lors de l’éclatement du FLNC et des ruptures et antagonismes au sein des organisations de la Lutte de Libération Nationale, il s’est politiquement rangé aux côtés du MPA, tout en œuvrant à conserver l’unité du STC et à le préserver d’une emprise partisane. Et a refusé d’entrer dans des logiques d'affrontement. La Corse vient de perdre un défenseur de ses droits nationaux et des droits fondamentaux de ses salariés. Ripusate in santa pace Jacky Rossi. Duglianze cummosse à tutti i vostri. (*) Une erreur regrettable de copier-coller a affecté le présent article qui avait été publié dans notre précédent numéro, le respect nous conduit à republier, ndlr.
Crédit photo : STC
Portivechju : jusqu’à 10000 €
Le Conseil Municipal de Portivechju a dernièrement, à l’unanimité, adopté l’instauration d’une Prime Communale d’Aide à l’Accession à destination de résidents de la Cité du sel désireux de devenir propriétaires. Le dossier a particulièrement été porté par le premier adjoint Michel Giraschi. La mesure s’inscrit dans une politique d’ensemble dictée par un des engagements forts du programme défendu par la liste de Jean-Christophe Angelini lors des dernières élections municipales, dont l’objet est de permettre un droit réel au logement, en location ou en accession, pour tous les porto-vecchiais. Cette politique d’ensemble a déjà donné lieu à plusieurs actions relevant d’un plan intitulé « Accasà si ! » (accession maîtrisée, lotissements communaux, Bail Réel Solidaire…) Elle conditionne aussi une disposition de mixité sociale incluse dans la révision du Plan local d’urbanisme (PLU) qui contraindra les promoteurs à produire jusqu’à 80% de logements réservés à la résidence principale (Servitude de Résidence Principale, disposition de la Loi Le Meur du 19 novembre 2024 offrant la possibilité aux communes, par révision simplifiée des documents d’urbanisme, de créer des zones où 100% du logement produit sera réservé à la résidence principale). Sont éligibles à la Prime Communale d’Aide à l’Accession, nouvelle action « Accasà si ! », des personnes seules (4000 €), des couples sans enfant (6000 €), des familles monoparentale ou des couple avec enfants (10 000 €) selon les mêmes conditions de ressources que celles requises pour le prêt à taux 0. L’attribution de la prime est soumise à l’engagement de respecter des clauses anti-spéculatives : logement situé sur le territoire communal, utilisation du logement à titre personnel pour une durée d’au moins quinze ans, impossibilité de transformer la destination du logement (ni résidence secondaire, ni meublé de tourisme). L’enveloppe globale affectée à l’action Prime Communale d’Aide à l’Accession est cette année d’un montant de 160 000 €. Son financement provient de la taxe sur les résidences secondaires et d’autres différents dispositifs qui ont été mis en place sur la commune pour réguler le logement.
Boulets rouges
Dans les pages de la version en ligne de « Terre Corse », le journal insulaire de son parti, le secrétaire régional du Parti communiste français en Corse (PCF) tire à boulets rouges sur le « Rapport sur l’avenir institutionnel de la Corse » rendu dernièrement public par l’Assemblée Nationale. En effet, Michel Stefani dénonce un texte « hors sol » car ignorant « l’urgence sociale ». Selon l’intéressé, dans le rapport, ne sont évoqués ni les problèmes structurels auxquels sont confrontés les Corses : « Cherté de la vie, bas salaires, retraites de misère, protection sociale, logement social, réduction des inégalités et de la pauvreté, domination économique et sociale du consortium des patrons corses et du groupe Rubis pour les carburants », ni les réalités affectant directement et quotidiennement des dizaines de milliers de foyers ou d’individus modestes ou démunis : « 9000 demandes de logements sont insatisfaites, mais il n’est nullement question dans ce rapport de politique publique de logement social pour garantir ce droit au plus modestes. 45% des ménages en Corse ne possèdent pas leur résidence principale, la priorité devrait être affirmée en faveur de la construction massive de logements sociaux type HLM. Le parc locatif social est de moins de 15 000 unités. Pour maintenir l’offre de santé à la hauteur des besoins de la population permanente et touristique, il faut construire l’hôpital neuf à Bastia et le confirmer de manière incontestable et cela ne nécessite pas de réécrire la Constitution ». Selon l’intéressé ne figure « aucune proposition susceptible de remettre en cause le libéralisme à l’origine d’une situation particulièrement pénible pour les retraités, les ménages les plus modestes et les plus démunis ». Selon l’intéressé, n’est pas traitée la question des inégalités « alors que la Corse, de ce point de vue, se situe à la seconde place des régions métropolitaines pour l’écart entre les plus riches et les plus pauvres, alors que par ailleurs la croissance a incontestablement évolué de 1997 à 2011, puis de 2015 à aujourd’hui avec un PIB à 9.4 milliards, inversement la pauvreté s’est aggravée mais tout le monde n’est pas dans ce cas il existe une minorité qui s’est enrichie par la captation d’une partie de la solidarité nationale. » Ce tir de barrage permet d’augurer que s’il est consulté par les parlementaires communistes lors des débats concernant la réforme constitutionnelle, Michel Stefani ne leur conseillera pas chaudement de voter pour.
Désespérant
La maison de famille de l'ancien maire de Carbini (il n’est plus maire depuis la fin des années 1990) a récemment été la cible de dégradations assorties de menaces et une voiture garé à proximité appartenant à l’intéressé, a fait l’objet d’une tentative de destruction par incendie. En effet, par « bombage », il a été inscrit en lettres rouges sur la bâtisse l’injonction « Fora» accompagnée d'une croix, et après qu’une de ses vitres ait été fracturée, il a été tenté d’incendier le véhicule. Les motivations du ou des auteurs ne sont connues. Mais peu importe au fond. Quels qu’ils soient, les actes commis relève du désespérant et s’ajoutent à bien trop d’autres.
Matière à espérer
Il est heureusement des initiatives qui créent matière à espérer. À l'initiative du compositeur et producteur Pierre Gambini, la « Festa di a musica corsa » a été lancée, ce qui est inédit, sur les réseaux sociaux, et devrait un jour prendre place dans nos rues et sur nos places. L’initiateur entend créer une dynamique nouvelle, originale, pérenne et populaire pour « célébrer l'union et la culture corses » en instaurant un rendez-vous annuel qui fédérera les artistes professionnels, les amateurs, la population, les associations et les collectivités. Voir page « A Festa Di a Musica Corsa » sur Facebook.