<< U ci impiderete mai di parlà a nostra lingua >>
Dans les réactions, même si certains silences aussi bien à droite qu'à gauche incitent à se poser des questions, il s'est dégagé un message fort.
« Ùn ci impiderete mai di parlà a nostra lingua »
Dans les réactions, même si certains silences aussi bien à droite qu’à gauche incitent à se poser des questions, il s’est dégagé un message fort.
La lettre adressée à Elisabeth Borne, la ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, a été daté du 11 juin dernier. La date mérite d’être indiquée et soulignée car y avait belle lurette qu’une telle diatribe contre la langue corse et son enseignement n’avait plus été à déplorer. Claude Perrin, le président de la Fédération des Conseils de Parents d’Élèves de la Corse du Sud, a incontestablement fait fort. Il a mis en cause la politique, volontariste et faisant quasiment consensus, de Rémi-François Paolini, le Recteur de l’académie de Corse, en fustigeant le volet « Faire de la langue corse un savoir fondamental » du projet académique Scola 2030, prévoyant notamment l'ouverture de 70 nouvelles classes immersives dans le primaire. En ce sens, il a invoqué que ce projet : mettrait de facto fin à la cohabitation des filières Enseignement standard et Enseignement bilingue ; priverait les familles de la liberté de choix et du principe d’égalité dans le service public en leur ôtant la possibilité d’inscrire leurs enfants en « filière d’enseignement standard » ; contraindrait certaines familles à chercher un établissement hors secteur ; créerait des obstacles supplémentaires pour les élèves en difficulté ; instaurerait une « co-officialisation de fait » corse et français ; marquerait une rupture fondamentale au sein de l’Éducation nationale en Corse.
Excusez du peu. Sans doute pour faire bonne et peut-être même, qui sait, excellente mesure, Claude Perrin a aussi dénigré la langue corse en regrettant que le projet académique Scola 2030 la considère comme étant « un savoir fondamental ». Et sans doute pour être bien compris, Claude Perrin a conclu en demandant à la ministre qu'il soit « mis fin à cette démarche » et que soit « restauré le libre choix pour les familles ». Si l’on considère ce qui avait précédé, il est évident qu’il ne pouvait demander moins. Il est même surprenant qu’il n’ait pas demandé le départ de Corse de Rémi-François Paolini. À l'heure d'une volonté affichée du Premier ministre et d’une grande partie de la classe politique corse de parvenir à un consensus et une issue favorable concernant la réforme constitutionnelle et une évolution institutionnelle significative devant permette à la Corse de disposer d’une plus grande autonomie, Claude Perrin a jeté un pavé dans la mare. En effet, il a relancé un débat dont on pouvait croire qu’il était clos ou au moins plongé dans un profond sommeil.
En effet, il a brandi l’idéologie centraliste, encore très vivace en France, préconisant une défense intransigeante de l’unité linguistique dans le droit fil de « l’ordonnance générale sur le fait de la justice » édictée en août 1539 par François 1er à Villers-Cotterêts et dont les articles 110 et 111 n’ayant jamais été abrogés, imposent encore aujourd’hui le français dans tous les actes à portée juridique de l'administration et de la justice ; de l’école de la Troisième République ; de l’alinéa de l'article 2 de la Constitution énonçant : « La langue de la République est le français. » Il a remis sur le tapis la suspicion imprégnant encore une partie de la gauche, concernant le particularisme linguistique (tout comme d’ailleurs d’autres particularismes), au motif que le reconnaître serait potentiellement source de divisions et d'inégalités car impliquant des traitement particuliers pour des communautés au détriment d’autres communautés. Dans les réactions, même si certains silences aussi bien à droite qu’à gauche incitent à se poser des questions, il s’est dégagé un message fort pouvant ainsi être résumé : « Ùn ci impiderete mai di parlà a nostra lingua ».
Réactions particulièrement énergiques et incisives
Les réactions de simples citoyens ont été nombreuses et souvent très virulentes. Sur les réseaux sociaux, Claude Perrin a été taxé de tenir des propos assimilables à ceux de certains membres de la défunte Corse Française et Républicaine (groupe anti-nationaliste des années 1980). Il a fréquemment été souhaité que la porte d’entrée de son logis soit propulsée au fond du salon ou que sa voiture soit transformée en œuvre de Paul Belmondo. Enfin, l’intéressé a été mille fois sommé de faire sa valise. Les réactions du Recteur et d’acteurs politiques de tous bords ont été plus policées dans la forme, mais ont néanmoins été particulièrement énergiques et incisives. Rémi-François Paolini, le Recteur de l’académie de Corse, a communiqué que le courrier adressé à la ministre était « révélateur d'une méconnaissance surprenante du cadre juridique comme des actions menées depuis plusieurs années par l'académie en faveur du développement de l'enseignement de la langue corse ».
A droite, Xavier Lacombe, le député de la première circonscriptopn de la Corse du Sud, a clairement affiché son soutien au volet langue Corse du projet Scola 2030 : « Le projet Scola 2030 constitue une avancée majeure. Il vise à structurer l’apprentissage du corse, à affirmer notre identité » et à la valorisation de la langue corse : « J’ai toujours défendu la langue corse : elle est un pilier de notre culture, un marqueur fondamental de notre histoire collective. Elle n’est pas un simple supplément d’âme, mais un savoir à part entière, désormais reconnu comme fondamental. Elle mérite à ce titre d’être enseignée avec exigence, rigueur et respect. »
A droite également, Christophe Mondoloni, adjoint au maire d'Aiacciu, notamment en charge de la langue corse, a dénoncé « une attaque frontale contre l'enseignement du corse, truffée de propos mensongers, méprisants et rétrogrades ». Les partis nationalistes ont bien entendu donné de la voix. Les réactions du Partitu di a Nazione Corsa (PNC), de Nazione et de Core in Fronte ont été tranchantes et signifiantes politiquement.
Le PNC et Nazione ont ajouté que le projet Scola 2030 représentait une avancée encore insuffisante mais bien réelle. Le PNC a dénoncé « une attaque ignominieuse et inacceptable contre l’enseignement de la langue et de la culture corse » et souligné que s’il est encore loin d’être satisfaisant au vu de la revendication nationaliste, Scola 2030 représente un réel progrès : « Même si le projet ne répond pas encore aux attentes et aspirations portées par notre histoire, en termes de généralisation, il s’inscrit cependant dans une trajectoire dynamique intéressante […] Tout en rappelant le sens historique de notre combat au service de la reconnaissance officielle de la langue vernaculaire et de son rôle majeur dans la construction de la Corse de demain, dans la transition, nous prenons acte favorablement du plan proposé par l’Académie de Corse. » Nazione a rappelé la place centrale du combat pour la langue corse dans le combat nationaliste : « La Langue Corse n’est pas une langue régionale comme le mentionne Monsieur Perrin, mais une Langue Nationale […] Le bilinguisme à l’école, de même que l’enseignement immersif, sont des revendications historiques, justes et légitimes [...] C’est le droit d’un peuple à parler sa langue .»
Le parti indépendantiste a lui aussi reconnu quelques mérites à Scola 2030 : « La politique linguistique du Recteur Paolini s’inscrit dans le droit fil de ce qui avait déjà été acté en 2016 lors de la signature de la convention Etat-région avec la généralisation de l’enseignement bilingue et immersif dès la maternelle. Il s’agit d’une avancée dans son application tardive, et en dépit que les comptes n’y sont pas encore, certains efforts ont été consentis en inscrivant la langue corse comme un axe prioritaire au même titre que d’autres savoirs fondamentaux. »
Core in Fronte a dénoncé une tentation de retour en arrière colonial sur fond de « colonisation de peuplement » et de « communautarisme français » rendus possibles par l’échec de la gestion nationaliste et certains acteurs politiques corses : « Stu spiritu culuniale ci porta 45 anni nanzu, à tempu di a CFR in Corsica, quandu certi sindicati francesi tenianu stu listessu discorsu. Oghje, ùn hè sparitu, risorge. Si face sente di più in più prufitendu di u fiascu puliticu, dipoi 10 anni, di i naziunalisti à u putere […] S'appoghja nant’à una certa Diritta corsa reazziunaria chì vole ripiglià a suprana in Corsica. Piglia forza nant’à a diffusione di l'idee ghjacubbine francese di a Strema Diritta è di una Manca ripublicana, in u nostru paese, è nant’à a culunisazione di pupulamentu in Corsica incù 5000 pinzuti chì scalanu in Corsica ogni annu ».
Politique linguistique en berne.
Quid de Femu a Corsica ? Le parti siméoniste a certes condamné la teneur de la lettre adressée à la ministre car voyant une régression aux antipodes des valeurs et revendications du parti : « Sta visione retrograda hè cuntraria à e valore d’emancipazione, di ghjustizia linguistica è di prugressu educativu ch’è no difindimu per a Corsica .» En revanche, tout comme Core in Fronte d’ailleurs, pas un mot concernant Scola 2030. Peut-être faut-il y voir que le projet académique est jugé comme un concurrent de la démarche associative Scola Corsa dont le parti siméoniste et celui de Paul-Félix Benedetti sont des soutiens actifs, et rappelle à la majorité territoriale siméoniste que, comme l’a dernièrement souligné le collectif Femula Campà, le contrat de Plan État-Collectivité de Corse 2021-2026 qui doit définir la politique linguistique en matière d'enseignement de la langue corse reste à signer et que la politique linguistique de la Collectivité de Corse est en berne.
Pierre Corsi
Illustration : Battì (Battì Manfruelli)
Photo : Journal de la Corse
Dans les réactions, même si certains silences aussi bien à droite qu’à gauche incitent à se poser des questions, il s’est dégagé un message fort.
La lettre adressée à Elisabeth Borne, la ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, a été daté du 11 juin dernier. La date mérite d’être indiquée et soulignée car y avait belle lurette qu’une telle diatribe contre la langue corse et son enseignement n’avait plus été à déplorer. Claude Perrin, le président de la Fédération des Conseils de Parents d’Élèves de la Corse du Sud, a incontestablement fait fort. Il a mis en cause la politique, volontariste et faisant quasiment consensus, de Rémi-François Paolini, le Recteur de l’académie de Corse, en fustigeant le volet « Faire de la langue corse un savoir fondamental » du projet académique Scola 2030, prévoyant notamment l'ouverture de 70 nouvelles classes immersives dans le primaire. En ce sens, il a invoqué que ce projet : mettrait de facto fin à la cohabitation des filières Enseignement standard et Enseignement bilingue ; priverait les familles de la liberté de choix et du principe d’égalité dans le service public en leur ôtant la possibilité d’inscrire leurs enfants en « filière d’enseignement standard » ; contraindrait certaines familles à chercher un établissement hors secteur ; créerait des obstacles supplémentaires pour les élèves en difficulté ; instaurerait une « co-officialisation de fait » corse et français ; marquerait une rupture fondamentale au sein de l’Éducation nationale en Corse.
Excusez du peu. Sans doute pour faire bonne et peut-être même, qui sait, excellente mesure, Claude Perrin a aussi dénigré la langue corse en regrettant que le projet académique Scola 2030 la considère comme étant « un savoir fondamental ». Et sans doute pour être bien compris, Claude Perrin a conclu en demandant à la ministre qu'il soit « mis fin à cette démarche » et que soit « restauré le libre choix pour les familles ». Si l’on considère ce qui avait précédé, il est évident qu’il ne pouvait demander moins. Il est même surprenant qu’il n’ait pas demandé le départ de Corse de Rémi-François Paolini. À l'heure d'une volonté affichée du Premier ministre et d’une grande partie de la classe politique corse de parvenir à un consensus et une issue favorable concernant la réforme constitutionnelle et une évolution institutionnelle significative devant permette à la Corse de disposer d’une plus grande autonomie, Claude Perrin a jeté un pavé dans la mare. En effet, il a relancé un débat dont on pouvait croire qu’il était clos ou au moins plongé dans un profond sommeil.
En effet, il a brandi l’idéologie centraliste, encore très vivace en France, préconisant une défense intransigeante de l’unité linguistique dans le droit fil de « l’ordonnance générale sur le fait de la justice » édictée en août 1539 par François 1er à Villers-Cotterêts et dont les articles 110 et 111 n’ayant jamais été abrogés, imposent encore aujourd’hui le français dans tous les actes à portée juridique de l'administration et de la justice ; de l’école de la Troisième République ; de l’alinéa de l'article 2 de la Constitution énonçant : « La langue de la République est le français. » Il a remis sur le tapis la suspicion imprégnant encore une partie de la gauche, concernant le particularisme linguistique (tout comme d’ailleurs d’autres particularismes), au motif que le reconnaître serait potentiellement source de divisions et d'inégalités car impliquant des traitement particuliers pour des communautés au détriment d’autres communautés. Dans les réactions, même si certains silences aussi bien à droite qu’à gauche incitent à se poser des questions, il s’est dégagé un message fort pouvant ainsi être résumé : « Ùn ci impiderete mai di parlà a nostra lingua ».
Réactions particulièrement énergiques et incisives
Les réactions de simples citoyens ont été nombreuses et souvent très virulentes. Sur les réseaux sociaux, Claude Perrin a été taxé de tenir des propos assimilables à ceux de certains membres de la défunte Corse Française et Républicaine (groupe anti-nationaliste des années 1980). Il a fréquemment été souhaité que la porte d’entrée de son logis soit propulsée au fond du salon ou que sa voiture soit transformée en œuvre de Paul Belmondo. Enfin, l’intéressé a été mille fois sommé de faire sa valise. Les réactions du Recteur et d’acteurs politiques de tous bords ont été plus policées dans la forme, mais ont néanmoins été particulièrement énergiques et incisives. Rémi-François Paolini, le Recteur de l’académie de Corse, a communiqué que le courrier adressé à la ministre était « révélateur d'une méconnaissance surprenante du cadre juridique comme des actions menées depuis plusieurs années par l'académie en faveur du développement de l'enseignement de la langue corse ».
A droite, Xavier Lacombe, le député de la première circonscriptopn de la Corse du Sud, a clairement affiché son soutien au volet langue Corse du projet Scola 2030 : « Le projet Scola 2030 constitue une avancée majeure. Il vise à structurer l’apprentissage du corse, à affirmer notre identité » et à la valorisation de la langue corse : « J’ai toujours défendu la langue corse : elle est un pilier de notre culture, un marqueur fondamental de notre histoire collective. Elle n’est pas un simple supplément d’âme, mais un savoir à part entière, désormais reconnu comme fondamental. Elle mérite à ce titre d’être enseignée avec exigence, rigueur et respect. »
A droite également, Christophe Mondoloni, adjoint au maire d'Aiacciu, notamment en charge de la langue corse, a dénoncé « une attaque frontale contre l'enseignement du corse, truffée de propos mensongers, méprisants et rétrogrades ». Les partis nationalistes ont bien entendu donné de la voix. Les réactions du Partitu di a Nazione Corsa (PNC), de Nazione et de Core in Fronte ont été tranchantes et signifiantes politiquement.
Le PNC et Nazione ont ajouté que le projet Scola 2030 représentait une avancée encore insuffisante mais bien réelle. Le PNC a dénoncé « une attaque ignominieuse et inacceptable contre l’enseignement de la langue et de la culture corse » et souligné que s’il est encore loin d’être satisfaisant au vu de la revendication nationaliste, Scola 2030 représente un réel progrès : « Même si le projet ne répond pas encore aux attentes et aspirations portées par notre histoire, en termes de généralisation, il s’inscrit cependant dans une trajectoire dynamique intéressante […] Tout en rappelant le sens historique de notre combat au service de la reconnaissance officielle de la langue vernaculaire et de son rôle majeur dans la construction de la Corse de demain, dans la transition, nous prenons acte favorablement du plan proposé par l’Académie de Corse. » Nazione a rappelé la place centrale du combat pour la langue corse dans le combat nationaliste : « La Langue Corse n’est pas une langue régionale comme le mentionne Monsieur Perrin, mais une Langue Nationale […] Le bilinguisme à l’école, de même que l’enseignement immersif, sont des revendications historiques, justes et légitimes [...] C’est le droit d’un peuple à parler sa langue .»
Le parti indépendantiste a lui aussi reconnu quelques mérites à Scola 2030 : « La politique linguistique du Recteur Paolini s’inscrit dans le droit fil de ce qui avait déjà été acté en 2016 lors de la signature de la convention Etat-région avec la généralisation de l’enseignement bilingue et immersif dès la maternelle. Il s’agit d’une avancée dans son application tardive, et en dépit que les comptes n’y sont pas encore, certains efforts ont été consentis en inscrivant la langue corse comme un axe prioritaire au même titre que d’autres savoirs fondamentaux. »
Core in Fronte a dénoncé une tentation de retour en arrière colonial sur fond de « colonisation de peuplement » et de « communautarisme français » rendus possibles par l’échec de la gestion nationaliste et certains acteurs politiques corses : « Stu spiritu culuniale ci porta 45 anni nanzu, à tempu di a CFR in Corsica, quandu certi sindicati francesi tenianu stu listessu discorsu. Oghje, ùn hè sparitu, risorge. Si face sente di più in più prufitendu di u fiascu puliticu, dipoi 10 anni, di i naziunalisti à u putere […] S'appoghja nant’à una certa Diritta corsa reazziunaria chì vole ripiglià a suprana in Corsica. Piglia forza nant’à a diffusione di l'idee ghjacubbine francese di a Strema Diritta è di una Manca ripublicana, in u nostru paese, è nant’à a culunisazione di pupulamentu in Corsica incù 5000 pinzuti chì scalanu in Corsica ogni annu ».
Politique linguistique en berne.
Quid de Femu a Corsica ? Le parti siméoniste a certes condamné la teneur de la lettre adressée à la ministre car voyant une régression aux antipodes des valeurs et revendications du parti : « Sta visione retrograda hè cuntraria à e valore d’emancipazione, di ghjustizia linguistica è di prugressu educativu ch’è no difindimu per a Corsica .» En revanche, tout comme Core in Fronte d’ailleurs, pas un mot concernant Scola 2030. Peut-être faut-il y voir que le projet académique est jugé comme un concurrent de la démarche associative Scola Corsa dont le parti siméoniste et celui de Paul-Félix Benedetti sont des soutiens actifs, et rappelle à la majorité territoriale siméoniste que, comme l’a dernièrement souligné le collectif Femula Campà, le contrat de Plan État-Collectivité de Corse 2021-2026 qui doit définir la politique linguistique en matière d'enseignement de la langue corse reste à signer et que la politique linguistique de la Collectivité de Corse est en berne.
Pierre Corsi
Illustration : Battì (Battì Manfruelli)
Photo : Journal de la Corse