EVENTI E FATTI
À L'accorta cette semaine
Aiacciu bellu, Aiacciu più bellu
La municipalité ajacienne poursuit ses actions de végétalisation des espaces publics, de création de points de fraîcheur et d’implantation de végétaux résistant au dérèglement climatique et aux nouveaux parasites. Dernière en date des opérations engagées : la réhabilitation paysagère de la promenade Matisse. Pas une mince affaire : dessouchage de palmiers morts, implantation de 24 arbres ainsi que de 250 végétaux ornementaux adaptés au climat méditerranéen, mise en place de ganivelles (barrières en bois de protection des espaces végétalisés), installation d’un arrosage économe). La municipalité ajacienne a par ailleurs récemment confirmé l’achèvement en février 2026 du grand chantier comprenant l’extension du parking souterrain Diamant et le réaménagement de la place éponyme. Dès les premiers jours de décembre, le parking sera progressivement ouvert à l’ensemble du public. Ses aménagements anciens auront été modernisés (nouvelle signalétique, nouveau marquage des places, installation de capteurs de repérage des places libres...), il comptera 200 places supplémentaires (capacité totale ainsi portée à 835 places) et disposera d’un accès de plus (avenue de Paris). Entre ces prochains jours et février 2026, seront réalisés les travaux du réaménagement structurel et paysager de la place. Le pavement et l’aménagement des espaces végétalisés débutent ces jours-ci. Va suivre le début de la construction d’un miroir d’eau de plus de 1000 m². Le point d’orgue sera la réinstallation de l’ensemble sculptural en bronze représentant Napoléon 1er et ses frères que les Ajacciens surnomment « L’encrier ». Ayant été relifté et son socle en pierre ayant été restauré, il sera orienté vers la mer, sa configuration d’origine. Aiacciu bellu, Aiacciu più bellu.
Crédit photo : Cità d’Aiacciu
Syvadec : ouverture de la mini-recyclerie de Calenzana
Depuis début juillet, cette nouvelle mini-recyclerie offre aux habitants de Calenzana et d’autres communes du territoire de la Communauté de Communes de Calvi-Balagne, un lieu de tri de proximité essentiellement dédié aux encombrant. Réalisé à l’initiative du Syvadec, cet équipement dont la réalisation a coûté 250 000 € (Syvadec 70 %, ADEME 30 %°), devrait très vite contribuer à améliorer le taux de recyclage en simplifiant l’accès au tri. Cerise sur le gâteau, il est possible gratuitement d’y déposer ou prélever des objets destinés à la réutilisation. La mini-recyclerie de Calenzana est la huitième des mini-déchetteries mises en place sur notre île par le Syvadec. Lors de son inauguration étaient notamment présents, Don-Georges Gianni, président du Syvadec, Pierre Guidoni, maire de Calenzana, François-Marie Marchetti, président de la Communauté de Communes Calvi-Balagne. Par ailleurs, il y a quelques jours, a été mis en ligne le numéro d’été de « Femu per Dumane », le magazine du Syvadec, avec des articles consacrés : au tri et recyclage du papier ; à comment faire de la place chez soi en faisant un geste pour la planète ; aux mini-recycleries rurales permettant de se défaire des encombrants sans de longs déplacements ; au chantier de construction du centre de tri et de valorisation des déchets de Monte ; aux familles engagées dans l’édition 2024 du « Défi des familles » du Syvadec qui ont réussi à produire de 4 à 18 fois moins d’emballages et d’ordures ménagères que la moyenne corse ; à la victoire du collège de Vicu qui a remporté les Écodéfis 2025 (challenge créatif et écoresponsable organisé entre les collèges et lycées engagés dans les dispositifs pédagogiques du Syvadec) ; à l’analyse 2024 du contenu de nos poubelle noires. Plus d’infos : https://www.syvadec.fr/
Crédit photo : Syvadec
Bunifaziu fait son trou à Sperone
Après des mois de négociations, la commune de Bunifaziu a réussi à s’imposer comme partie prenante dans de la gouvernance du Golf de Sperone. La municipalité devra désormais être informée et consultée, et disposera d’un droit de veto et d’un droit de préemption. C’est clair, Bunifaziu fait son trou à Sperone. Jean-Charles Orsucci, le maire de la commune, a précisé dans un post Facebook : que l’équipe municipale suivait attentivement l’évolution du dossier Golf de Sperone depuis qu’il se disait que l’actuel propriétaire, Georges Dewez, avait l’intention de vendre, et qu’ayant été informée d’un projet de rachat, elle avait immédiatement agi. Dans ce même post, l’intéressé a aussi expliqué les objectifs et le sens de cette « municipalisation » : « À travers cette forme de municipalisation du Golf, obtenue sans dépenser un euro d’argent public, nous mettrons fin à toute ambition spéculative à Sperone, empêcherons tout changement de contrôle du capital et permettrons de sauvegarder un équipement structurant pour Bonifacio et plus largement pour la Corse. Après la reprise du port de Cavallo et l’interdiction de toute nouvelle construction de résidences secondaires, en agissant cette fois au-delà de ses prérogatives, la commune poursuit sa stratégie de maîtrise et de régulation de son territoire, et continue de s’engager pour le bien commun ».
Belle victoire
A priori, Patriotti in lotta, collectif d'anciens prisonniers politiques corses proche de Core i Fronte, a remporté une belle victoire. Après une occupation des locaux du Trésor public à U Borgu avec le soutien de nombreux militants nationalistes, il a arraché une première et significative avancée dans le combat pour l'effacement des amendes auxquelles ont été condamnés d'anciens prisonniers politiques. En effet, il a obtenu gain de cause concernant un cas particulier et des raisons de croire à une issue positive globale. Antoine Marchini auquel était demandé 180 000 € d’amende près d'un quart de siècle après sa condamnation à 12 ans de détention pour sa participation à des actions du FLNC, et 12 ans après sa libération, se voyait imposer des prélèvements d'office . Un plan d'aménagement a été acté avec l'administration fiscale prévoyant un arrêt des saisies, un échéancier de 70 € par mois sur 15 ans, 50 000 € de remise gracieuse, ainsi qu'un engagement de future remise gracieuse pour le reliquat. Cet accord est jugé décisif par Patriotti in lotta : « La question des amendes est enfin considérée par le gouvernement comme partie intégrante de la solution politique. Nous irons au bout de notre démarche pour obtenir l'effacement total des amendes. »
Atout ou boulet alsacien ?
Dans les Dernières Nouvelles d'Alsace, un article a récemment exhorté les députés et sénateurs des deux départements alsaciens à « Passer enfin de de la communication politique à l’action politique » en se servant du dossier Corse pour arracher une restauration de la Région Alsace et une attribution à celle-ci d’un statut spécifique. Méthode préconisée : le chantage politique. Lisez-plutôt : « Le Parlement devrait être saisi de différents projets de loi relatifs au statut de la Corse (Loi organique et révision de la Constitution). La majorité requise pour leur adoption paraît précaire et le gouvernement sera sensible aux demandes qui lui seront présentées pour parvenir à faire voter ces réformes. Dans ce contexte, les députés et sénateurs alsaciens qui ont récemment écrit au Président de la République devraient adresser un courrier au Premier ministre pour « mettre dans la balance leur soutien avec le dépôt d’un projet de loi visant au démantèlement de la Région Grand Est et l’attribution d’un statut spécifique à une nouvelle Région Alsace. » Atout pour le dossier Corse si ce chantage réussit, boulet si cela alimente et crédibilise l’argumentation alarmiste de ceux qui assurent que « donner satisfaction aux Corses » provoquera une « contagion » de revendications régionales et une de ce fait une menace pour l’indivisibilité de la République.
Lui, c’est sûr, c’est un boulet !
Au micro d’Europe 1, Frédéric Bierry, président de la Collectivité européenne d’Alsace, après avoir rappelé que la fusion des deux Conseils départementaux alsaciens (Haut-Rhin, Bas-Rhin) avait été réalisée et que cela était selon lui « exemplaire », a exprimé le souhait des Alsaciens « de retrouver une collectivité unique qui fusionnerait à la fois départements et région » Rien à redire. En revanche, la suite des propos de l’élu alsacien n’a rien de vraiment sympa pour nous autres Corses car elle ne peut que rendre plus hostiles envers nous les jacobins de l’Assemblée Nationale et du Sénat, et est même de nature à contribuer à grossir les rangs de ces derniers : « Ce qui nous a fait réagir, c'est qu'aujourd'hui, on parle d'autonomie de la Corse. Ce n'est pas ce qu'on souhaite pour l'Alsace, on veut simplement être une collectivité unique, départements- région. Et nous, les Alsaciens, peut-être parce qu'on est plutôt légitimistes, gentils et travailleurs, on passe à la trappe. Et ça, c'est inacceptable ». Lui, c’est sûr, c’est un boulet !
Bougival envoyé valser ?
Le congrès du FLNKS (Front de libération nationale kanak et socialiste) qui débutera quelques heures après la parution du présent article pourrait bien envoyer valser - pardon Manuel Valls - le document signé le 12 juillet signé à Bougival (communément dénommé « accord de Bougival » auquel beaucoup de décideurs et d’observateurs politiques ont imprudemment attribué une dimension « historique ». En effet, du côté de l’Union Calédonienne, principal parti indépendantiste, composante du FLNKS, le vent est d’ores et déjà au rejet. « Bougival, c’est fini » a en effet estimé un des membres de la délégation FLNKS qui a participé aux discussions à huis-clos dans la petite ville de la région parisienne, à la suite de la réunion, le 26 juillet dernier, du comité directeur de l’Union Calédonienne. Cette instance a en effet considéré que l’accord de Bougival est « un projet d’accord d’intégration à la France » alors que ce qui importe à ses militants et au peuple kanak « c’est le droit à l’autodétermination, pas d’obtenir une nationalité de papier ». Le 1er août, à Bastia, à la veille de l’ouverture des Ghjurnate Internaziunale à Corti, lors d’une conférence de presse organisée par Nazione, Christian Tein - un des responsables de l’Union Calédonienne qui avait été mis en examen puis transféré et incarcéré dans l’Hexagone à la suite de la révolte insurrectionnelle kanak du printemps dernier, et qui a récemment été libéré mais reste sous contrôle judiciaire et interdit de rentrer en Nouvelle Calédonie - est allé dans le sens du comité directeur de son parti. En effet, après avoir dénoncé les conditions dans lesquelles ont, selon lui, été obtenues les signatures des membres des délégations : « La pression qui a été exercée sur les uns et les autres pendant cette période de discussions, elle a été terrible », il a annoncé : « Individuellement, je suis contre cet accord parce qu’il ne répond pas à nos attentes». Le 3 août, à la tribune des Ghjurnate Internaziunale, lors du débat « Corse-Kanaky : deux nations sous domination française à décoloniser », le représentant du FLNKS a d’abord lui aussi critiqué les conditions de la réunion de Bougival en indiquant qu’Emmanuel Macron avait refusé la participation de Christian Tein aux négociations. Puis, il a relativisé la dimension du document signé à Bougival en précisant que les délégués kanak n’avaient pas mandat pour signer, que « l’accord » ne valait qu’acception de poursuite des négociations et enfin que le comité directeur de l’Union Calédonienne avait retiré leurs délégations de négociateurs aux signataires étant membres du parti.