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Rentrée 2025 : quelques changements

La rentrée scolaire 2025 en Corse se déroule dans un contexte de transformations sociales et économiques.

Rentrée 2025 : quelques changements



La rentrée scolaire 2025 en Corse se déroule dans un contexte de transformations sociales et économiques. Entre spécificités insulaires, préoccupations budgétaires des familles et enjeux identitaires, cette période marque un nouveau départ pour les élèves et un moment clé pour la société.

Rythmes scolaires

En Corse, la rentrée scolaire reste décalée. Les élèves reprennent le chemin de l’école mardi 2 septembre 2025, alors que le continent rentre la veille. Cet aménagement local vise à mieux répondre aux contraintes insulaires. Disposer d’un jour de vacances supplémentaire permet aux familles de mieux planifier la transition entre l’été et l’école, d’ajuster leurs congés et de prolonger certaines gardes ou activités de fin d’été, et de jongler avec des dates de rentrées différentes, si les enfants sont scolarisés dans plusieurs établissements. Les transports scolaires et certains services municipaux adaptent leurs plannings à ces dates spécifiques. Cette organisation locale, validée chaque année par concertation entre rectorat et collectivités, témoigne d’une forte capacité d’adaptation aux réalités insulaires. Les particularités ne s’arrêtent pas au calendrier. Des associations de parents revendiquent un système éducatif adapté à la réalité méditerranéenne, insistant sur la nécessité d’intégrer davantage la langue corse comme langue d’enseignement dans d’autres disciplines et de garantir des moyens humains, pédagogiques et matériels adaptés. Enseignement bilingue français/corse, contenu des programmes et affirmation culturelle sont au centre du débat. La question de la place de la langue corse demeure un enjeu, reflet d’une société attachée à son identité.

Chère rentrée

En 2024, le marché scolaire a généré 6,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires. La rentrée représente un fort enjeu commercial et un poste de dépenses important pour les familles. La rentrée représente un budget moyen de 409 € par enfant en Corse, selon une enquête Cofidis (contre 323 € sur le continent). Ce montant, en baisse par rapport à 2024, reste lourd : 66 % des familles déclarent devoir faire des sacrifices financiers. Cela reflète à la fois l’inflation persistante et l’élargissement du périmètre des achats liés à la rentrée. Vêtements, chaussures, équipements sportifs, fournitures scolaires, mais aussi outils numériques, services éducatifs ou soins de santé : les familles arbitrent, comparent, et commencent leurs achats très tôt. Près de 80 % d’entre elles s’y mettent dès l’été, et plus d’un tiers dès le mois de juin, en privilégiant les points de vente traditionnels. Les aides, comme l’allocation de rentrée versée aux familles éligibles dès le 19 août, soulagent une partie des ménages, mais ne compensent pas la hausse des prix. Son montant varie selon l’âge de l’enfant : 423,48 euros (6-10 ans), 446,85 euros (11-14 ans) et 462,33 euros (15-18 ans). En Corse, 11 995 foyers sont concernés par ce versement. La Caf de Corse-du-Sud recense 5 460 bénéficiaires pour 7 670 enfants, pour un montant total de 3,63 millions d’euros. En Haute-Corse, 6 555 foyers recevront l’allocation, couvrant 9 207 enfants, pour une enveloppe globale de 4,34 millions d’euros. La rentrée marque aussi le début de la campagne de demande de bourse des collèges. Le montant annuel varie de 120 € à 516 €.

Nouveautés sociales

Septembre marque aussi l’entrée en vigueur de plusieurs mesures sociales. Le Pass Sport est reconduit pour les jeunes, et même élargi. Il s’adresse aux jeunes de 6 à 18 ans et bénéficie aux familles, notamment monoparentales qui peuvent en bénéficier individuellement en cas de garde alternée. Il aide à la prise en charge partielle des frais d’inscription aux activités sportives, ce qui facilite l’accès au sport pour les jeunes et allège le budget des familles. Une réforme importante concernera le prélèvement à la source : pour les couples, les taux d’imposition seront individualisés par défaut. Cette mesure vise à améliorer la transparence et l’équité fiscale, mais nécessite une adaptation dans la gestion du budget familial. L’augmentation du SMIC, qui concerne environ 17,3 % des salariés du secteur privé en Corse, participe à atténuer la pression sur les ménages modestes, sans totalement compenser les défis liés au coût insulaire de la vie et à l’inflation. Ces réformes visent à soutenir les familles, inciter à la pratique sportive chez les jeunes, et améliorer la justice fiscale.

Maria Mariana

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