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L' antisémitisme, caricature de la bêtise

Qu’on cesse de s’étonner : l’antisémitisme n’est pas une opinion, c’est le signe irréfragable de la bêtise

L’antisémitisme, caricature de la bêtise



Qu’on cesse de s’étonner : l’antisémitisme n’est pas une opinion, c’est le signe irréfragable de la bêtise.
Il ne traduit pas une pensée, mais une défaillance.
Le Juif, dans la bouche de l’antisémite, n’est pas un homme : c’est un paravent commode, un exutoire pour masquer son propre vide.
Car l’antisémite ne pense rien : il ressasse des clichés, il geint contre le réel, il s’indigne de l’existence d’autrui.
Bref, il est bête — bête ontologiquement.


La haine importée

Mais le pire, aujourd’hui, est que cette bêtise ne se contente plus de surgir d’elle-même.
Elle s’importe.
Comme si la bêtise autochtone ne suffisait pas, voilà qu’on y greffe celle des peuples belliqueux du Proche-Orient, incapables de digérer leurs défaites et de regarder en face leur propre impuissance.
Ici, dans les anciens pays colonisateurs, cette haine importée sert de masque : au lieu d’assumer leur condition, certains préfèrent s’offrir le luxe d’une révolte fantasmée contre le Juif, éternel bouc émissaire, plus commode à conspuer que leur propre néant.

La trahison des faibles

Cette bêtise importée est aggravée, car elle n’est plus seulement ignorance : elle est trahison.
Elle allie la rancune ethnique au reniement national.
Elle déserte le terrain du réel, refuse d’en admettre les conséquences et s’enferme dans la jalousie et l’envie.
Elle traduit la conscience honteuse de se savoir minuscule, stérile, sans avenir.
Et comme toujours chez les faibles, cette conscience ne produit ni œuvre ni grandeur, mais seulement rage et aigreur.

Les prophètes du néant

Et ses hérauts ?
Rien que des oracles de banlieue, des prêcheurs clochards, au verbe déboussolé par la jalousie, l’envie et la honte de se savoir si laids.
Ces prophètes de carton n’enseignent rien, n’élèvent rien, n’inventent rien : ils éructent, ils bavent, ils emplissent le vide de leurs têtes par un vacarme de slogans.
Ils s’enivrent de leur propre nullité.
On les écoute une minute, on les oublie aussitôt : ce sont des rats d’égout qui s’imaginent rossignols.

La grimace de la pensée

Voilà la vérité nue : l’antisémitisme n’est pas seulement la bêtise, il en est la caricature.
Non pas une erreur, mais une trahison.
Non pas une pensée, mais une grimace.
Non pas une position, mais un crime.
Et le plus ironique est qu’en croyant humilier le Juif, l’antisémite ne fait que s’exposer lui-même, exhibant à la face du monde son indigence et son impuissance.

Les vaincus qui s’ignorent

L’histoire l’a prouvé mille fois : ceux qui crient contre le Juif ne font qu’avouer qu’ils n’ont rien d’autre à crier.
Leur haine est le masque de leur insignifiance.
Ils ne sont que cela : insignifiants, stériles, grotesques.
Des vaincus qui s’ignorent et qui, faute d’avenir, se cramponnent à leur rancune comme à un hochet.

Le visage le plus abject de la bêtise

Oui, l’antisémitisme est le signe irréfragable de la bêtise.
Mais plus encore : il en est le visage le plus abject, le plus dégradé, le plus minable.
Et ses porteurs, loin d’être des penseurs, ne sont que des silhouettes d’ivrognes au coin de la rue : ils vocifèrent, ils gesticulent, ils s’agitent — et ne laissent derrière eux que la preuve éclatante de leur propre nullité.
J’y ajouterai le spectacle désolant de faces grimaçantes, quand il eût été si préférable d’apercevoir des visages comme vestiges d’une humanité passée.
Prions derechef pour qu’il ne se trouve chez nous, dans nos villages et nos villes, aucun coucou municipal pour venir y déposer des œufs d’une aussi puante bêtise.

Jean Paravisin Marchi d’Ambiegna
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