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Bastia Ville Digitale du 11 au 18 octobre : Les secrets du numérique pour tous

Avec sa 15ᵉ édition, Bastia Ville Digitale devient la Semaine du numérique

Bastia Ville Digitale – Du 11 au 18 octobre
Les secrets du numérique pour tous


Avec sa 15ᵉ édition, Bastia Ville Digitale devient la Semaine du numérique, à destination des scolaires, des familles, des associations, des professionnels et des institutions.
Nouveauté : les Journées de la Sobriété Numérique, et un programme très étoffé entre découvertes, débats, partage et innovations.
Promotrice de cette semaine : l’association ÉMAHO.


Les Journées de la Sobriété Numérique

Les journées de la Sobriété Numérique sont fixées au 11 octobre, pour tous, de 14 h à 17 h au siège de l’OPRA, situé en face du centre social de Paese Novo.
L’autre session aura lieu le 15 octobre au centre culturel de l’Alb’Oru. Elle cible les professionnels.
Les deux journées sont gratuites, mais la seconde requiert une inscription préalable.
Objectif : mieux comprendre l’impact écologique et social du numérique, ainsi qu’un usage plus sobre, plus intelligent, plus durable.
Le 11 octobre, le mot d’ordre sera que tout un chacun puisse expérimenter concrètement les solutions de demain.
On pourra découvrir une série de matériels numériques d’occasion — pour alléger nos factures et favoriser la durabilité de nos ordinateurs et autres outils.
Il y aura aussi des ateliers de réparation et de recyclage, et de l’initiation encadrée par des conseillers numériques du territoire.
On apprendra l’utilisation sobre des jeux numériques et l’on pourra discuter des usages de l’IA et de ses conséquences environnementales.
Enfin, pour aider à financer le voyage des ados de l’OPRA à Florence, un goûter solidaire sera organisé.
Le mercredi 15 octobre à l’Alb’Oru, à destination des professionnels, sont programmés :
– une master class de 10 h à 12 h sur la manière de développer l’usage sobre de l’IA en entreprise avec Charles Cesari ;
– de 14 h à 15 h 40, une conférence sur l’état des lieux du numérique, les enjeux et les leviers pour agir efficacement, par Kevin Guérin ;
– de 16 h à 17 h, une table ronde sur les retours d’expériences d’acteurs du territoire et les échanges à établir avec le public.

Les 2ᵉ Rencontres de l’Esprit Critique

Destinées aux scolaires, elles auront lieu le 17 octobre, de 9 h à 12 h et de 14 h à 17 h.
Au contact d’éminents spécialistes, les jeunes seront invités à analyser par le jeu les manipulations dont ils pourraient être victimes.
Ils apprendront à décortiquer les ressorts de la désinformation et à débusquer les mécanismes d’addiction aux écrans.
À 21 h, Régis Falque proposera son seul en scène L’instant critique à l’Alb’Oru, un spectacle pour tous.

Le Village associatif

Le 18 octobre doit se tenir le Village associatif, avec des stands de 14 h à 17 h du CIDFF, de Femmes Solidaires, du C3S et du Club House de Bastia.
Sur le thème de notre vulnérabilité au numérique, on pourra assister à une conférence à 14 h, suivie à 15 h 30 d’une table ronde sur les mécanismes d’emprise et d’addiction.
Une semaine à vivre à 100 % à propos du numérique et de l’IA, pour en maîtriser les aspects positifs et ceux qui le sont moins.

Michèle Acquaviva-Pache

PHOTO :Bastia Ville Digitale

Le personnel d’ÉMAHO
– Une cheffe de projet à Ajaccio : Alexia Chiaverini
– Une cheffe de projet à Bastia : Élodie Poignet
– Une assistante de communication chargée aussi de projets
– Un conseiller numérique
– Un directeur : Jean Leccia
– Un président : Hervé Amiel


                          Entretien avec Élodie Poignet

Cheffe de projet à Bastia d’ÉMAHO

Comment se présentent vos propositions pour les scolaires ?
Quels âges ont vos participants ?

Pour les élèves, nous avons six ateliers immersifs afin de les initier au numérique, dont un appelé Microfolie, installé à Una Volta.
Il permet de faire des visites virtuelles de musées. Nous disposons également d’un atelier de robotique.
Sur place, lors de la semaine, nous allons proposer aux jeunes de réaliser un JT de fake news, élaboré avec de fausses nouvelles mises en scène par eux, avec des accessoires fabriqués par notre FabLab, un générique et des logos créés grâce à notre Graphisme, du son confectionné sur MAO et des trucages vidéo sur fond vert.
Ce faux JT a évidemment pour but d’éduquer les jeunes aux médias.
Les collégiens de Saint-Joseph, de Montesoro, ainsi que des CM2 de l’école Charles-Andrei, s’entraîneront à cet exercice.
Des lycéens participeront aussi aux Rencontres de l’Esprit Critique.

Quelle place accordez-vous aux enseignants ?

On envoie d’abord le programme de la semaine aux chefs d’établissement. Ensuite, on travaille avec les professeurs selon leurs spécialités.
Tous les ans, les collèges de Montesoro, Saint-Joseph et les lycées Jean-Nicoli et Fred-Scamaroni nous répondent favorablement.
Pour les collèges, nous avons surtout des contacts avec les enseignants d’histoire et de français ; pour les lycées professionnels, avec les responsables de CAP, SEGPA et des classes Ulysse.

Votre atelier L’Usine à projets remporte chaque année un vif succès. Qu’est-ce que cette curieuse “usine” ?

C’est une journée avec une ou deux classes, soit une trentaine d’élèves, auxquels on pose la question : “Quelle est ta ville rêvée ou ton quartier de rêve ?”
Par groupes de six, ils imaginent un projet pouvant améliorer le quotidien des habitants.
Leur projet se construit sur l’intelligence collective, où chacun a sa place.
Ces projets sont exposés devant un jury qui désigne un gagnant. Tout se fait de façon très ludique.

Vous accordez beaucoup d’importance à l’Esprit Critique. C’est essentiel !
L’Esprit Critique touche tous les pans du numérique : pour démêler le vrai du faux, par exemple.
Nous voulons donner à tous les publics des outils d’émancipation et leur transmettre les moyens de prendre de la distance pour ne pas tomber dans n’importe quel panneau.
Nous consacrons deux jours à l’Esprit Critique, car il est indispensable d’avoir des citoyens éclairés.

Un spectacle, L’instant critique, est d’ailleurs programmé à l’Alb’Oru. Quel est-il ?

C’est un seul en scène interprété par Régis Falque, auteur et vulgarisateur belge, en partenariat avec l’Université de Namur.
Sa base : l’humour et la science. Il décortique parfaitement le complotisme et nos biais les plus fréquents.
Après sa prestation, une discussion avec le public est prévue.

Actuellement, on met l’IA à toutes les sauces. Comment l’utiliser correctement ?
I
l y a maintes manières de s’en servir. Nous, nous recourons à l’IA générative (style ChatGPT).
L’IA n’est pas intelligente, car elle ne connaît que ce qu’il y a sur Internet et place tout sur le même plan.
Conséquence : on ne doit pas lui laisser tout faire.
Quant au prompt, l’ordre qu’on lui adresse, il faut bien le préparer pour qu’il soit synthétique, car l’IA consomme énormément.
Avant de consulter l’IA, mieux vaut utiliser Google ou des encyclopédies, moins voraces en énergie.
Enfin, il est indispensable de vérifier les informations recueillies, car l’IA peut toujours se tromper.

Que désignez-vous sous l’expression “sobriété numérique”, à laquelle vous dédiez une journée pour tous et une autre pour les professionnels ?

Cela signifie utiliser les outils numériques avec responsabilité.
Ne pas recourir à l’IA en dépit du bon sens, garder le plus longtemps possible ordinateurs et téléphones, passer par le réemploi, adapter ses achats à ses besoins réels et non à la mode.

Comment contrer les risques d’addiction au numérique ?

S’il s’agit des enfants, ne pas oublier le contrôle parental et proposer des jeux de société ou de plein air plutôt que les écrans.
Pour les adultes, se garder de la pression sociale qui pousse à disposer toujours du dernier modèle.
Dans notre association ÉMAHO, nous accompagnons les gens vers des pratiques créatives et raisonnées.
Où en est ÉMAHO aujourd’hui ?
Nous sommes dans l’innovation et l’inclusion. Notre objectif est de faire comprendre les enjeux sociétaux du numérique et d’encourager les bonnes pratiques.
Nous continuons nos journées d’immersion, nos parcours numériques, nos découvertes des outils.
Nous avons la chance d’avoir des partenaires fidèles… mais l’incertitude des financements nous inquiète pour l’avenir proche.
Propos recueillis par M. A.-P.
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