Nous nous croyions à l'abri : pensées fugaces sur notre identité chrétienne
Le temps des hérésies est désormais venu ......
Nous nous croyions à l’abri : pensées fugaces sur notre identité chrétienne
L'illusion de l'abri
Nous nous croyions à l’abri d’actions de gens de notre terre, ou plutôt que nous croyions être de notre terre. Nous nous croyions à l’abri et préservés, car nous pensions que notre âme commune rendrait tous plus clairvoyants, plus pénétrés de cette façon d’être que nous croyions si forte qu’elle nous permettrait de résister à la corruption d’un temps déliquescent. Nous revendiquions toujours une identité singulière rattachée à une terre, un enracinement, tels des phares indestructibles nous guidant et nous préservant contre toutes les errances d’un temps déconstruit.
La justice des hommes contre la justice de Dieu
Ainsi, on a osé saisir la justice des hommes de ce qui ne peut relever que de la justice de Dieu. On ne commentera pas ce qui a été décidé par la justice des hommes, car le sujet la dépasse, on l’a dit. La vraie question est ailleurs, tout comme le vrai problème.
Une société fissurée
Ce que révèle cette action, c’est une fêlure profonde de notre société – ou plutôt de ce que nous croyions qu’elle fût. Nous ne faisons plus « nation », ou « société », si l’on veut être moins ambitieux – et cela, hélas, depuis longtemps. Seuls les sots ne l’ont pas pressenti. Et ce ne sont pas quelques péripéties politiques qui auront pu changer les choses... Cet épisode, fâcheux, en est le symptôme éclatant. Il est celui qui caractérise le fait que la force de la conscience de ce que nous sommes a été insuffisante – ou absente – dans l’esprit de certains, pour qu’ils s’abstiennent, même s’ils pouvaient espérer que la justice des hommes pourrait aujourd’hui (à tort ou à raison), demain qui sait ? leur donner gain de cause.
Une société désorientée
Le fait de porter le fer là où il ne doit pas être porté est la marque de ce qui érode notre société, et cela depuis longtemps. À la source de cette situation se trouve le fait que nous ne sommes plus une terre ancrée dans ses traditions et dans sa foi chrétienne, éléments qui nous constituent. C’est ce dépérissement de notre être qui a pu conduire d’aucuns à renier une foi millénaire, constitutive de notre unité. Ainsi se sont-ils mis « en dehors ». Mais y a-t-il encore un dedans ? On peut, on doit, s’interroger.
L’oubli de l’essentiel
Nous avons succombé aux sirènes de la facilité, celles d’une société factice où tout n’est que consommation, matérialisme, et course aux points minuscules des réseaux dits sociaux pour tenter d’exister une fraction de seconde. Il ne sert à rien alors, en cet état, de faire de grandes proclamations quotidiennes, de bomber le torse en criant. Tout cela n’est que le spectacle qui cache le néant d’un rapport au monde qui s’est peu à peu vidé de sa substance nourricière.
La perte du lien
Tout cela révèle le renoncement – lot commun de la majorité – à une vie spirituelle réelle, vie spirituelle qui seule peut nous sauver de la perte de notre identité que l’on veut croire singulière. Nous avons perdu le lien avec notre terre, le lien avec nos fleuves, nos plaines et nos montagnes majestueuses qui nous portent à l’oubli de la bassesse du monde. Nous avons perdu la foi en notre singularité, fruit de cette alchimie entre une terre et ceux qui y fichent leurs pieds, qui mènent leurs pas vers les levers et couchers du soleil de la liberté.
Le temps des hérésies
Le temps des hérésies est désormais venu…
Salluste