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Municipales : tout le monde sur le pont !

Mars 2026 approche

Municipales : tout le monde sur le pont !



Mars 2026 approche. Désormais capitaines et équipages des partis politiques de tous bords se mobilisent et commencent à s’activer publiquement.

Une préfiguration de la liste « Uniti » que conduira à Bastia Julien Morganti pour tenter de l’emporter sur la municipalité siméoniste, a dernièrement été présentée sur la place Claude Papi à Lupinu devant de nombreux militants et sympathisants. Cette liste aura pour composantes les cinq sensibilités suivantes : modérée et centriste représentée par Julien Morganti et ses amis ; progressiste et société civile incarnée par Maître Jean-Sébastien de Casalta ; centre gauche et radicale portée par Marie-Claire Carlotti, tête de gondole du Mouvement Corse Démocrate dont le leader est François Tatti ; droite entrepreneuriale animée par Sylvain Fanti ; nationaliste (PartItu di Nazione Corsa) ayant pour chef de file une figure nouvelle, Matthieu Ricci, un jeune cadre du secteur sanitaire et social. Les représentants des différentes composantes ont pris la parole tour à tour : pour souligner que leur démarche restait ouverte à d’autres forces vives ; pour éreinter le bilan de la municipalité siméoniste (jugée ne pas être à la hauteur des besoins vitaux des Bastiais et de l’ambition économique, sociale et culturelle dont pourrait légitimement se prévaloir Bastia) ; pour affirmer vouloir « renouveler et de rassembler » et incarner « une véritable alternative ». Julien Morganti a enfoncé le clou : « Il était fondamental de répondre à deux exigences, rassemblement et renouvellement. C’est ce que nous ont demandé les Bastiais, soyez unis, donc aujourd’hui nous pouvons le dire, nous l’avons fait. Ce qui est important c’est de parler à tous les Bastiais et de lutter contre les souffrances sociales, mais en même temps en créant de la richesse. »

Le socle de Femu a Corsica


Des élus de Fà Populu Inseme et des militants de Femu a Corsica se sont réunis en Cunsigliu naziunale extraordinaire à Lavatoghju. Ils ont élaboré et adopté le socle unitaire et politique que Femu a Corsica proposera à l’occasion des élections municipales. Ils ont dénoncé les offensives qui se dessinent contre les gestions de leurs élus : « Nous voyons se constituer des coalitions hétéroclites dont le seul objectif est de faire perdre les nationalistes en responsabilité » et affiché vouloir associer « l’ensemble des nationalistes et des forces de progrès » à la mise en œuvre de contrats de mandature selon les orientions suivantes. Foncier et logement : maîtrise collective du foncier, fiscalité anti-spéculative, régulation des meublés touristiques, primo accession réservée aux résidents corses/ Urbanisme et agriculture : intégration de servitudes anti-résidences secondaires, création de réserves foncières agricoles, mise en production locale/ Langue et culture : plan de généralisation de l’enseignement bilingue, formation du personnel communal, affichage et signalétique en langue corse/ Services publics et bien commun : priorité à la santé, à l’éducation et aux transports, lutte contre les dérives mafieuses et l’extrémisme, préservation de la sécurité et de la tranquillité publiques/ Transition écologique : adaptation locale du Zéro Artificialisation Nette (ZAN), soutien à l’agriculture durable, gestion des déchets respectueuse de l’environnement/ Solidarité et équité territoriale : péréquation entre communes, renforcement du pacte financier État-Collectivité de Corse.

Union, fidélité et assistance sous la croix


Le Rassemblement national et Mossa Palatina feront liste commune et campagne ensemble lors des élections municipales sous la bannière « Unione di i Patriotti ». L’Union des droites pour la République, le parti créé par Eric Ciotti, représenté chez nous par l’avocat ajaccien Alexandre-Guillaume Tollinchi, s’est jointe à la démarche. François Filoni, Nicolas Battini et Alexandre-Guillaume Tollinchi se sont promis union, fidélité et assistance sous la croix de Quasquara. François Filoni et Nicolas Battini ont en outre confirmé que les instances du Rassemblement national avaient donné leur aval à la démarche. Selon ses protagonistes, celle-ci dépasse d’ailleurs le cadre d’une alliance électorale ponctuelle. Ils considèrent qu’est ainsi lancé un processus stratégique ayant vocation à être durable et ambitionnant, comme l’a claironné François Filoni, de capitaliser et même faire faire fructifier les résultats électoraux de Marine Le Pen aux Présidentielles de 2017 et 2022, de Jordan Bardella aux Européennes de 2024 et des candidats de la droite de la droite lors des Législatives de 2024 : « Le Rassemblement national a fait 53 600 voix en Corse, c’est plus que ce qu’avait fait Monsieur Simeoni. Cela veut dire que la force y est. » Nicolas Battini a, pour sa part, assuré que son parti n’avait pas mangé son chapeau. Selon lui, Mossa Palatina reste nationaliste corse et autonomiste et a obtenu des garanties politiques que François Filoni a ainsi exposées : « Si Marine Le Pen et Jordan Bardella l’emportent, on aura un nouveau statut pour la Corse qui va prendre en compte toutes les problématiques. Rien n’est caché, tout est sur la table. »

Sacha Bastelica dégaine


Municipales de Bastia : le collectif Via Citadina s’achemine vers une entrée en lice. Son leader, Sacha Bastelica, a confirmé la volonté du collectif de mise à l’écart des anciens partis, de renouvellement des hommes et des méthodes, de présentation prochaine de ses soutiens et de 100 propositions. Il a affirmé un positionnement de gauche et autonomiste disposé à s’ouvrir à des personnes de tous horizons, y compris de droite, qui ont participé à l’élaboration des 100 propositions. Il a dégainé contre Julien Morganti, le Partitu di a Nazione Corsa (PNC) et le Parti communiste. Reprochant au premier de n’avoir pas appelé à faire barrage contre le Rassemblement national lors du second tour des élections législatives de l’an passé ; au deuxième d’être de « soi-disant nationaliste » car il a accepté de s’allier avec « l’ancien monde » et Julien Morganti qui « ne faisait pas, jusque là, la différence entre l’extrême-droite et les nationalistes » ; au troisième, porteur d’un « héritage antifasciste », d’avoir discuté jusque, août dernier, avec Julien Morganti, « un homme qui n’a pas appelé à faire barrage ». À noter, aucune attaque ou critique contre la municipalité sortante.

Pierre Corsi
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