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Octobre Rose, toujours unis contre le cancer du sein

Pour certains, le 31 octobre est le début de la fête d’Halloween. Pour d’autres, cela clôture le mois de mobilisation des citoyens autour de la lutte contre le cancer du sein.

Octobre Rose, toujours unis contre le cancer du sein


Pour certains, le 31 octobre est le début de la fête d’Halloween. Pour d’autres, cela clôture le mois de mobilisation des citoyens autour de la lutte contre le cancer du sein. En Corse, Octore Rose prend une ampleur particulière, avec des événements organisés dans plusieurs villes. Les actions menées visent à briser le tabou de cette maladie et à rappeler une statistique inquiétante : une femme sur huit risque de développer un cancer du sein au cours de sa vie. Le dépistage précoce reste une priorité pour réduire la mortalité féminine. Et le dépistage, c’est toute l’année.


Mobilisation partout

Sur toute l’île, des événements se sont tenus pour sensibiliser le public. À Bastia, la traditionnelle marche « A Bastiaccia » s’est tenue le 5 octobre, attirant de nombreux habitants, associations et professionnels de santé. À Borgo, une marche aux flambeaux a illuminé la ville de rose, rendant hommage aux personnes touchées par la maladie. Propriano a aussi proposé un parcours sportif et festif sur le port, intégrant des activités pour tous et des témoignages de patientes et bénévoles. Ces manifestations illustrent un engagement collectif fort et une volonté de faire avancer la cause. Pour accompagner ces événements, des partenaires tels que la Ligue contre le cancer et l’association La Marie-Do, ainsi que des professionnels du Centre Régional de Coordination des Dépistages des Cancers se sont mobilisés. Des stands d’information ont été installés dans divers lieux pour rappeler l’importance d’un dépistage régulier. Ce dépistage est accessible gratuitement pour les femmes de 50 à 74 ans grâce à l’Assurance Maladie. En 2024, 400 femmes en Haute-Corse ont bénéficié d’un accompagnement personnalisé pour leur mammographie. En Corse, seulement 44 % des femmes de cette tranche d’âge ont participé au dépistage organisé, contre 55 % dans l’ensemble de la France.

Dons et accompagnement

Au-delà des animations organisées par les associations, qui permettent de diffuser des messages clairs sur les facteurs de risque (tabac, alcool, sédentarité ou mauvaise alimentation), la solidarité s’exprime par les dons. En 2024, la Ligue Contre le Cancer et La Marie-Do ont épaulé 270 familles et attribué près de 300 000 euros pour l’accompagnement matériel, psychologique ou socio-esthétique et des aides matérielles nécessaires au bien-être des patientes. Ces initiatives jouent un rôle crucial dans l’accompagnement des femmes touchées, leur offrant un soutien tangible et humain dans cette épreuve, les associations intervenant dans les hôpitaux, les structures d’accueil et directement auprès des patients et leurs familles. Les dons collectés financent aussi la recherche scientifique et donnent les moyens aux associations de jouer un rôle de plaidoyer pour des politiques publiques plus efficaces : amélioration du dépistage, égalité d’accès aux soins et meilleure prise en charge après la maladie. Ainsi, les associations forment un maillon essentiel du dispositif de prévention, en reliant la dimension médicale à la réalité sociale et humaine des personnes concernées.

Enjeu de santé publique

Le cancer du sein touche chaque année 61 214 femmes en France (âge moyen au diagnostic : 64 ans). C’est la première cause de décès par cancer chez la femme, suivi par celui du colon. Cependant, lorsqu’il est dépisté tôt, le taux de guérison dépasse 87 %. En Corse, malgré une mobilisation dynamique, le taux de dépistage organisé demeure inférieur à celui d’autres régions. Le vendredi 17 octobre, un nouvel institut du sein (ISA) a été inauguré à Ajaccio, où chaque année, environ 130 patientes sont opérées du cancer du sein. La Haute-Corse avait inauguré le Bastia Institut du Sein (BIS) en 2016. Le BIS accompagne 250 patientes par an, pour une prise en charge coordonnée du dépistage au post-traitement, pour les femmes touchées par un cancer ou présentant un risque familial. Ces lieux d’écoute, d’accompagnement et de soins dédiés aux femmes de Corse confrontées à une maladie du sein ou du pelvis permettent une meilleure coordination entre tous les professionnels de santé qui interviennent pour ces pathologies complexes. En étoffant l’offre de soins coordonnée de proximité, l’Agence régionale de Santé (ARS) espère réduire la part des femmes qui partent se faire soigner sur le continent (environ 1 femme sur 3). L’objectif, c’est de mieux soigner les patientes tout en les gardant au plus près de leur domicile.

Maria Mariana
Crédit photo :Freepik
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