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A Scandola : una vargugna naziunali

Quelle honte ! À Scandola, l’un des joyaux de notre île, vient de perdre son diplôme européen d’espace européen délivré par la Convention de Berne à cause de l’incompétence de ses gestionnaires, du laisser-aller de l’exécutif et des promesses fallacieuse
À Scandola : una vargugna naziunali

Quelle honte ! À Scandola, l’un des joyaux de notre île, vient de perdre son diplôme européen d’espace européen délivré par la Convention de Berne à cause de l’incompétence de ses gestionnaires, du laisser-aller de l’exécutif et des promesses fallacieuses tenues par le député européen François Alfonsi. À moins que ça ne soit par une sorte de lâcheté face à un choix qui aurait amené à sacrifier une certaine clientèle.

Aujourd’hui le mal est fait. L’association Global Earth Keeper l’a souligné dans un communiqué intitulé «La Corse humiliée devant 47 pays.» En matière de communication internationale, on peut espérer mieux.

Un rapport impitoyable


Depuis le 20 avril, on savait que la Scandola pouvait perdre ce label à cause de l’excès de fréquentation touristique dans l’espace protégé et de la protection insuffisante des espèces emblématiques comme le balbuzard.

Les membres de la Convention dénonçaient également le manque de communication sur l’état de la réserve. Deux mois plus tard, un espoir renaissait, notamment entretenu par les promesses de François Alfonsi député européen. Il se chargeait de faire tourner le vent. Le secrétaire de la Convention de Berne, Krzystof Zyman, prévenait pourtant que le changement de décision était conditionné par la production « d’un rapport sur les progrès réalisés en vue de l’extension terrestre de la réserve et la création du parc marin, faisant également état des mesures mises en place afin de réguler et limiter le flux des bateliers, ceci afin d’en informer le groupe de spécialistes lors de sa prochaine annuelle. »

Et puis rien n’est venu d’autant que des tensions ont notamment été concrétisées par l’incendie d’un refuge du Parc. Pour
François Sargentini, président de l’Office de l’environnement de la Corse, tout était prêt et il ne comprend pas la décision de la commission : « Les responsables de la Convention de Berne ont été trompés par les informations qui leur ont été données, qui ne correspondent pas à la réalité du travail qui est fait. Il a pu y avoir certes il y a quelques années des problèmes de communication, des décisions qui n’ont pas été prises dans les délais suffisants, ça, je peux l’admettre. Mais de là à dire qu’aujourd’hui ce site majeur de Corse est en perdition, ça, je ne le comprends pas et ça n’est pas la réalité. » Bref ! ce seraient des imbéciles qui devraient revoir leur copie.

Pour François Alfonsi, député du groupe des Verts européens, les membres de la commission n’ont tout simplement rien compris et sont restés bloqués dans les couloirs du temps : « Toutes les atteintes qui sont dénoncées par le Conseil des experts se déroulent dans un périmètre bien précis qui est celui qui est réglementé par le décret ministériel
[datant de 1975] ». Les experts, ces vieux fous, n’auraient pas tenu compte des « réalités nouvelles » comme les drones ou les jet-skis.
Pour résumer, la Corse est moderne, précise contrairement aux experts. Malheureusement, ce sont ces derniers qui décident et la réalité n’en déplaise à nos dirigeants, est que la Scandola a perdu son label.


Tout n’est pas perdu


Au-delà même du sujet abordé, celui de la Scandola, les pitoyables excuses avancées par les uns et les autres démontrent que la Corse n’est toujours pas sortie de son stade infantile et qu’elle continue de croire qu’il suffit de faire pression sur Paris pour qu’une décision soit annulée. C’est tout le paradoxe de ces dirigeants qui réclament à cor et à cri, qui une autonomie de plein droit, qui l’indépendance et peinent à se plier aux règles inflexibles des organes supranationaux.
Ce sont d’ailleurs souvent les mêmes qui ferment les yeux sur les fraudes aux règlements européens et qui, le jour, où la sanction tombe, hurlent, comme Calimero, à la formidable injustice que subit en permanence la Corse. Pour la Scandola, tout peut être rattrapé d’ici un an, si toutefois les responsables insulaires ont compris la leçon. Le label, obtenu il y a trente-cinq ans, peut être retrouvé mais il faudra satisfaire les demandes de la Convention et non celles des bateliers ou de tout autre groupe local de pression. Dans le cas contraire, la sanction sera définitive.

La Scandola appartient au patrimoine mondial de l’Unesco. Elle n’est surtout pas la propriété de la Corse mais un trésor dont nous sommes tous les gardiens. C’est un devoir ou alors toutes les proclamations d’amour envers cette terre ne valent pas plus que quelques billets de banque. Les bateliers ont le droit d’en vivre à condition de respecter des normes sur lesquelles ils n’ont pas la main. Les membres de la Commission ont fait passer un message tout simple : c’est à prendre ou à laisser. Et nous sommes une immense majorité qui voulons prendre et qui demandons aux responsables de tout simplement faire leur travail.


GXC
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