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Festival bastiais du film d’animation : dix ans de Cinetica

10e anniversaire du Festival bastiais du film d’animation Cinetica, du 7 au 9 novembre.

Festival bastiais du film d’animation : dix ans de Cinetic

10e anniversaire du Festival bastiais du film d’animation Cinetica, du 7 au 9 novembre.


Dix ans déjà que Juana Macari (Una Volta), Daniel Benedittini et l’association Cinem’Associu proposent à Bastia « Cinetica », un florilège de films d’animation récents signés par de grands cinéastes.
Mais « Cinetica » ne se limite pas à des projections prestigieuses : le festival décline aussi toute une série d’actions culturelles — rencontres, ateliers d’initiation, journée professionnelle — ainsi qu’un court-métrage réalisé par des écoliers bastiais durant l’année scolaire.

Au programme
: Arco, fresque futuriste d’Ugo Bienvenu, récompensée à Annecy par le Cristal 2025 ; Planètes de Momoko Seto, ode poétique à la Terre, prix Paul-Grimault ; ChaO de Yasuhiro Aoki, film d’action japonais ; Amélie et la métaphysique des tubes de Maïlys Vallade et Liane-Cho Han, adaptation réussie du roman d’Amélie Nothomb ; Marcel et monsieur Pagnol de Sylvain Chomet, célébration joyeuse de l’auteur du Château de ma mère ; Chainsaw Man – The Movie : The Reze Arc de Tatsuya Yoshihara, dans le plus pur style manga.

Pour le jeune public, dès six ans : L
es contes du pommier de J.-C. Rozec, D. Sukup, P. Pass et L. Vidmar, L’Odyssée céleste de Kid Kaola, La vie de château – mon enfance à Versailles de C. Madeleine-Perdrillat, ou encore Olivia d’Irene Iborra Rizo.
Le festival propose aussi des courts-métrages pour les 3 ans et des moyens-métrages accessibles dès 5 ans : A balena è a Curnetta (doublé en langue corse), Fiura Mossa, Jack et Nancy, La grande rêvasion de Rémi Durin…

Les ateliers d’initiation
— stop motion, animation 2D, doublage en corse — se tiendront samedi et dimanche de 15 h à 18 h dans les locaux d’Una Volta.
La remise des prix de la compétition internationale des courts-métrages étudiants aura lieu samedi à 20 h 45 au cinéma Le Régent.

Autre initiative du festival :
le dispositif « Comme au cinéma », qui accompagne des élèves dans la création d’un court-métrage, À la recherche du poulpe diamant. Les enfants des écoles Calloni (CP), Charles-Andrei (CE1) et Centre-Gaudin (CM1) ont imaginé le scénario, les personnages, les décors et réalisé les scènes en stop motion.
Une journée professionnelle est programmée le 6 novembre à Una Volta avec Stéphanie Cadoret, réalisatrice et performeuse. Ses films mêlent encre, peinture, papiers découpés et animation digitale. De 10 h à 12 h, elle donnera une conférence sur les possibilités créatives de l’intelligence artificielle et les questions qu’elles soulèvent. De 13 h 30 à 16 h 30, elle dirigera un atelier d’expérimentation en direct (inscription obligatoire).

Michèle Acquaviva-Pache


• Pour assister à la journée professionnelle du 6 novembre : inscription au 04 95 32 12 81
• Toutes les projections ont lieu au Régent
• Renseignements : [email protected]

ENTRETIEN AVEC DANIEL BENEDITTINI , dirigeant du Régent et coorganisateur de Cinetica.

Comment le festival a-t-il vu le jour ?

Je collaborais sur « La BD à Bastia » pour ce qui était des projetions. Avec Juana Macari, directrice d’Una Volta, qui dirigeait ce festival de la bande dessinée, on s’est mis à évoquer une manifestation autour du dessin d’animation et de fil en aiguille est né Cinetica. Léa Maurizi, qui s’occupait d’une compétition internationale d’écoles de cinéma pour Arte Mare, nous a rejoint. Il y a dix ans, c’était encore l’époque des blockbusters de Disney et Pixar, productions qui n’avaient besoin de personne pour se faire connnaitre. Moi, pour ma part, je cherchais un moyen de proposer en salles des films d’animation, que le public n’avait pas l’occasion de découvrir, et ce moyen j’ai compris que c’était Cinetica. Bédéiste reconnue, Pénélope Jossen est devenue la présidente du festival.



L’articulation entre projections, ateliers d’initiation, interventions de cinéastes et de gens du métier, a-t-elle été vite élaborée ?

Elle allait d’elle-même… On l’a complété par un travail avec les scolaires sur la durée, par une journée professionnelle pour que les gens de l’art débattent et pour susciter des vocations chez les jeunes insulaires en leur montrant les possibilités, qui existaient ici en matière de cinéma d’animation.



Avez-vous prévu quelque chose de spécial pour le 10 è anniversaire de Cinetica ?

Actuellement notre objectif est avant tout de consolider le festival. Les temps sont tellement durs pour la culture et nous, on doit à la fois miser sur la qualité des films et faire des économies !... Heureusement nous pouvons compter sur des bénévoles. Moi, je mets à disposition les salles du Régent. Juana Macari et son équipe sont très investies et s’occupent des ateliers, des actions dans les écoles, des intervenants… On peut également s’appuyer sur le programmateur, Arnaud de Gardebosc.



Qui veille à la sélection des films ?

On fait une pré-sélection, puis chacun argumente sur ses favoris. Juana Macari est particulièrement attentive aux films qui seront retenus. Cette année ont a beaucoup débattu de « Chainsaw – The Movie : The Reze Arc » à projeter en clôture. En effet, c’est un manga plein de violences, interdit au moins de 12 ans ! Il est bien plus violent que ce que nous diffusons d’ordinaire à Cinetica. Nous l’avons gardé dans la programmation pour faire la démonstration de tous les aspects du dessin d’animation…



Quelle technique d’animation privilégiez-vous ?

Si elles sont réussies, on les apprécie toutes. De la 2D au feutre, de la peinture à l’ordinateur de la stop motion à la 3 D.



Comment se présente votre sélection de longs-métrages ?

« Arco » d’Ugo Bienvenu, lauréat du Cristal d’Annecy plus haute récompense de ce festival est un film plutôt unique. Il mise sur la science-fiction, la poésie, la philosophie. « Planètes » de Momoko Seto, traite de la nature, de la pollution. Très immersif ce film est à voir sur grand écran pour en capter toute la beauté des images. « La fabrique des monstres » de Steve Hudson et Toby Genkel est un conte décalé. « Amélie et la métaphysique des tubes » de Maïlys Vallade et Liane-C ho Han est une biographie d’Amélie Nothomb jeune. C’est un récit joliment raconté.



Les thématiques les plus souvent abordées ?

L’émerveillement. Le rire. L’évasion. La peur. L’imaginaire qui plait surtout aux petits qui aiment voir et revoir le même film jusqu’à plus soif…



L’IA, dont on nous rebat les oreilles, a-t-elle une place dans le cinéma d’animation ?

L’IA sera au centre de notre journée professionnelle animée par Stéphanie Cadoret, réalisatrice et chercheuse… L’IA, certains sont enthousiasmé par les possibilités qu’elle offre, d’autres craignent son utilisation. L’IA peut être une aide à condition d’en faire bon usage ! Mais quel est ce bon usage ! Utilisée n’importe comment elle peut entrainer la suppression de nombreux savoir faire ce qui serait plus que dommageable. Elle peut aussi participer au formatage des films…



Vous organisez une Compétition internationale des courts-métrages étudiants. Quels en sont les prix ?

Cinetica décerne deux prix : le Prix des Professionnels attribué par cinq personnalités reconnues de l’animation. Le Prix des lycéens décernés par des élèves d’établissements secondaires. Léa Maurizi a travaillé à la mise en place de cette sélection, finalisée par JuienVerronneau, Lissandra Quiriconi, Laurent Hérin, Pénélope Jossen.



Votre long-métrage préféré ?

«Arco », « Amélie et la métaphysique des tubes », « Planètes », « Chainsaw man » qui seront également de belles découvertes pour tous.



Vous vous impliquez dans la construction d’un multiplexe à Bastia. A quand la fin des travaux ?

J’espère qu’il pourra ouvrir en juin, au plus tard en octobre 2026. Situé non loin de l’hôtel Ostella il offrira six salles aux Bastiais.

Propos recueillis par M.A-P

credit photo :Cinetica



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