Pac'è saluta più chè mai
Jamais les voeux traditionnels en langue corse n'auront été aussi justifiés qu'en cette sinistre fin d'année 2020
Pac’è saluta più chè mai
Jamais les vœux traditionnels en langue corse n’auront été aussi justifiés qu’en cette sinistre fin d’année 2020. La paix d’abord en espérant que les règlements de compte qui ensanglantent notre société prennent fin ; la santé ensuite, tellement mise à mal par la pandémie cause d’une misère psychologique et économique dont on peine à voir la fin.
Une île où la santé a été relativement préservée
Ne boudons pas notre petit bonheur : la Corse est l’une des régions les plus épargnées par cette deuxième vague de Covid avec la Bretagne. Pourvu que ça dure !
Les raisons sont vraisemblablement multiples. Mais l’insularité, la faible démographie et l’âge moyen élevé de la population ont été des facteurs essentiels. Ajoutons-y un dévouement sans faille de ces personnels de santé qu’il y a moins d’un an nous applaudissions tous les soirs et qui, depuis n’ont eu ni la reconnaissance pécuniaire pourtant promise par le gouvernement ni celle d’une population décidément bien oublieuse des sacrifices endurés. La santé physiologique est certes importante, mais aussi la santé économique sacrifiée sur l’autel de l’hygiénisme.
Je suis de ceux qui pensent que l’humanité est composée d’êtres grégaires pour qui le collectif est déterminant et que le lien qui nous unit est aussi et peut-être par-dessus tout la culture et la spiritualité. L’homme n’est pas seulement la conséquence matérielle d’un processus chimique et physique. En le coupant de cet univers qui l’intègre dans l’espace du Vivant, on contribue à l’assécher et d’une certaine manière à le tuer à petit feu.
Il me semble qu’en Corse, il était possible de décliner l’indispensable sécurité sanitaire avec la sauvegarde des éléments qui fondent notre humanité et qui nous permettent de communier les uns avec la religion, les autres avec ces formes d’expression essentielles que sont le théâtre, le cinéma et d’autres enfin, plus prosaïques, comme les lieux festifs où l’on boit, où l’on mange, où l’on se rencontre.
Comme beaucoup d’entre nous, j’ai eu le sentiment que les mesures sanitaires étaient aussi un moyen de remettre au pas des populations mécontentes et ombrageuses. Puisse l’année 2021 être celle d’un renouveau des espérances dans cette Corse qui donne bien souvent l’impression de trop attendre de l’ailleurs et d’avoir du mal à prendre son envol autrement qu’en paroles et en fanfaronnades.
Une île de violence
L’année 2020 aura paradoxalement été chez nous celle d’un sursaut contre la violence délinquante incarnée par le collectif A Maffia nò dont on ne partagera pas nécessairement les propositions répressives, mais qui indéniablement a changé le paysage insulaire. En premier lieu, l’existence du Collectif a mis un terme à l’attitude puérile qui voudrait que toute répression soit négative.
En appelant de ses vœux une plus vigoureuse lutte contre la grande délinquance, la Collectif a clairement exprimé l’idée que la Corse toute seule, sans l’État, ne parviendra pas à s’en sortir. Alors même que la gangrène mafieuse s’est déjà emparée de secteurs déterminants dans l’île, c’est le bonheur de nos enfants qui est en jeu.
Malheureusement, les règlements de compte ont encore et toujours tué. Il ne faudrait pas que la présence du Collectif remplace la prise de conscience et la mobilisation des citoyens. Sans elles, nous irions d’échec en échec. Les révélations faites sur le Petit Bar, mais aussi celles connues sur la Brise de Mer, démontrent que nous n’avons pas à faire de vulgaires petits voyous de quartiers, mais à des organisations puissantes et internationalisées.
Puisse l’État être cohérent avec ses promesses et prendre les mesures nécessaires pour éradiquer peu ou prou ce mal secrété par notre propre société.
Parvenir à mettre de l’ordre dans nos propres désordres
Puisse enfin l’année 2021 être celle des réalisations locales. Il serait bon qu’enfin la majorité nationaliste parvienne à dépasser les proclamations urbi et orbi et arrive à agir efficacement.
Agir dans le domaine des déchets où rien ne s’est passé sinon d’envoyer nos ordures chez nos voisins.
Agir dans les transports où nous tournons en rond. Agir dans le domaine de l’énergie où nous passons notre temps à prendre des vessies pour des lanternes et à tourner en rond. Des vœux qui détermineront peut-être l’issue des prochaines élections.
Espérons aussi que les derniers prisonniers nationalistes retrouveront leur terre et comprendront combien leurs actions ont souvent été vaines voire néfastes pour les Corses mais surtout pour eux-mêmes.
Donc pac’è saluta à tutti pà l’annu chì veni.
GXC
Jamais les vœux traditionnels en langue corse n’auront été aussi justifiés qu’en cette sinistre fin d’année 2020. La paix d’abord en espérant que les règlements de compte qui ensanglantent notre société prennent fin ; la santé ensuite, tellement mise à mal par la pandémie cause d’une misère psychologique et économique dont on peine à voir la fin.
Une île où la santé a été relativement préservée
Ne boudons pas notre petit bonheur : la Corse est l’une des régions les plus épargnées par cette deuxième vague de Covid avec la Bretagne. Pourvu que ça dure !
Les raisons sont vraisemblablement multiples. Mais l’insularité, la faible démographie et l’âge moyen élevé de la population ont été des facteurs essentiels. Ajoutons-y un dévouement sans faille de ces personnels de santé qu’il y a moins d’un an nous applaudissions tous les soirs et qui, depuis n’ont eu ni la reconnaissance pécuniaire pourtant promise par le gouvernement ni celle d’une population décidément bien oublieuse des sacrifices endurés. La santé physiologique est certes importante, mais aussi la santé économique sacrifiée sur l’autel de l’hygiénisme.
Je suis de ceux qui pensent que l’humanité est composée d’êtres grégaires pour qui le collectif est déterminant et que le lien qui nous unit est aussi et peut-être par-dessus tout la culture et la spiritualité. L’homme n’est pas seulement la conséquence matérielle d’un processus chimique et physique. En le coupant de cet univers qui l’intègre dans l’espace du Vivant, on contribue à l’assécher et d’une certaine manière à le tuer à petit feu.
Il me semble qu’en Corse, il était possible de décliner l’indispensable sécurité sanitaire avec la sauvegarde des éléments qui fondent notre humanité et qui nous permettent de communier les uns avec la religion, les autres avec ces formes d’expression essentielles que sont le théâtre, le cinéma et d’autres enfin, plus prosaïques, comme les lieux festifs où l’on boit, où l’on mange, où l’on se rencontre.
Comme beaucoup d’entre nous, j’ai eu le sentiment que les mesures sanitaires étaient aussi un moyen de remettre au pas des populations mécontentes et ombrageuses. Puisse l’année 2021 être celle d’un renouveau des espérances dans cette Corse qui donne bien souvent l’impression de trop attendre de l’ailleurs et d’avoir du mal à prendre son envol autrement qu’en paroles et en fanfaronnades.
Une île de violence
L’année 2020 aura paradoxalement été chez nous celle d’un sursaut contre la violence délinquante incarnée par le collectif A Maffia nò dont on ne partagera pas nécessairement les propositions répressives, mais qui indéniablement a changé le paysage insulaire. En premier lieu, l’existence du Collectif a mis un terme à l’attitude puérile qui voudrait que toute répression soit négative.
En appelant de ses vœux une plus vigoureuse lutte contre la grande délinquance, la Collectif a clairement exprimé l’idée que la Corse toute seule, sans l’État, ne parviendra pas à s’en sortir. Alors même que la gangrène mafieuse s’est déjà emparée de secteurs déterminants dans l’île, c’est le bonheur de nos enfants qui est en jeu.
Malheureusement, les règlements de compte ont encore et toujours tué. Il ne faudrait pas que la présence du Collectif remplace la prise de conscience et la mobilisation des citoyens. Sans elles, nous irions d’échec en échec. Les révélations faites sur le Petit Bar, mais aussi celles connues sur la Brise de Mer, démontrent que nous n’avons pas à faire de vulgaires petits voyous de quartiers, mais à des organisations puissantes et internationalisées.
Puisse l’État être cohérent avec ses promesses et prendre les mesures nécessaires pour éradiquer peu ou prou ce mal secrété par notre propre société.
Parvenir à mettre de l’ordre dans nos propres désordres
Puisse enfin l’année 2021 être celle des réalisations locales. Il serait bon qu’enfin la majorité nationaliste parvienne à dépasser les proclamations urbi et orbi et arrive à agir efficacement.
Agir dans le domaine des déchets où rien ne s’est passé sinon d’envoyer nos ordures chez nos voisins.
Agir dans les transports où nous tournons en rond. Agir dans le domaine de l’énergie où nous passons notre temps à prendre des vessies pour des lanternes et à tourner en rond. Des vœux qui détermineront peut-être l’issue des prochaines élections.
Espérons aussi que les derniers prisonniers nationalistes retrouveront leur terre et comprendront combien leurs actions ont souvent été vaines voire néfastes pour les Corses mais surtout pour eux-mêmes.
Donc pac’è saluta à tutti pà l’annu chì veni.
GXC