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L'économie corse au point mort : "La réussite de cette saison estivale va impacter notre trajectoire de relance" Inerview de Jean-Christophe Angelini, Pésident de l'ADEC

Volet le plus important de la société corse, l’économie a, elle aussi connu une année difficile, avec la crise sanitaire. Déjà fragilisée par l’absence de grandes industries et un nombre très important de TPE et PME, elle a dû limiter la casse et attend..
L’économie corse au point mort


Volet le plus important de la société corse, l’économie a, elle aussi connu une année difficile, avec la crise sanitaire. Déjà fragilisée par l’absence de grandes industries et un nombre très important de TPE et PME, elle a dû limiter la casse et attend, avec le déconfinement qui s’ amorce progressivement, des jours meilleurs…


Point fort de l’économie insulaire, le tourisme insulaire a, on le sait, connu bien des difficultés avec la crise sanitaire et trois confinements qui ont mis à mal bon nombre d’entreprises. Mais comme le soulignait récemment et à juste titre, un élu territorial, « c’est l’ensemble de l’économie corse qui a subi les conséquences de la crise sanitaire. On ne peut pas réduire l’économie au seul tourisme même s’il en représente une large part. L’économie n’est pas limitée à l’hôtellerie et la restauration. Toutes les domaines sont concernés... »

Ainsi, et pour faire face à une crise inédite de par son ampleur et sa nature au sein de laquelle les acteurs économiques ont été très fortement impactés -une situation qui risque fort de perdurer - l’ADEC s’est appuyée sur les directives gouvernementales pour mettre en place des mesures de soutien, ce dans divers domaines : les cotisations sociales (report et étalement des charges), la fiscalité (report des charges également), la trésorerie des entreprises (soutien des PME et entreprises intermédiaires), les banques (médiation de crédits avec l’appui de la Banque de France), l’emploi (financement des salariés par le mécanisme de l’activité partielle de la DIRECCTE). À cela se sont ajoutées le traitement des conflits entre clients et fournisseurs (médiation des entreprises ou la détection des entreprises en difficulté).


Un plan pour répondre aux conséquences de la crise sanitaire

Après l’été, le lancement des travaux du plan « Salvezza è Rilanciu » a été acté. Coconstruit par la Collectivité de Corse et les acteurs économiques et sociaux, il se fixait pour objectif de répondre aux conséquences de la crise sanitaire. Mais si le premier volet consacré aux mesures d’urgence a été présenté au vote en fin d’année 2020, le concept n’a visiblement pas fait l’unanimité. La Federazione di l’uparaghji di turisimu annonçant, par la fvoix de son président que 9327 petites et moyennes entreprises n’y verraient pas de solution durable...Entre-temps, le deuxième confinement, en octobre dernier, sonnait comme un « coup de grâce » avec son lot de faillites et de licenciements. Aujourd’hui, quelles sont les perspectives à l’heure où un déconfinement progressif se profile d’ici la fion juin ? Avant de faire les comptes, il conviendra de limiter la casse, ce qui passera inévitablement par le maintien des meures mises en place par l’État mais également la prise en compte de la spécificité corse dans le cadre du plan global France Relance, lequel a acté un montant de 100 milliards d’aides…




Jean-Christophe Angelini, Conseiller Territorial président de l’ADEC



                   « La réussite de cette saison estivale va impacter notre trajectoire de relance »


Les récentes déclarations du Président de la République concernant le déconfinement ainsi que les mesures présentées la semaine dernière à l’occasion des visites ministérielles, offrent des perspectives de relance à l’économie corse. L’occasion, pour Jean-Christophe Angelini, Conseiller Exécutif, Président de l’ADEC de faire le point sur la situation...


Que peut-on retenir de l’année 2020 au niveau de l’économie insulaire ?

Une année marquée par une catastrophe sanitaire sans précédent avec des conséquences économiques et sociales dont, malheureusement, nous n’avons pas encore mesuré les suites. Je pense, notamment aux effets sur les entreprises, l’emploi et l’ensemble des activités. Une anémie générale et une plaie qu’il sera bien difficile de refermer pour l’ensemble de la société corse.


Quelle réponse avez-vous apporté ?

Le Conseil Exécutif s’est fortement mobilisé en proposant une réponse à la hauteur des enjeux et des défis auxquels la société corse doit faire face. Cette réponse s’est déclinée en deux mesures : les plans « Salvezza » et « Rilanciu ». Le premier consacré à une première liste de mesures d’urgences visant à la sauvegarde des entreprises et de l’activité économique ainsi qu’à la préservation des emplois et un second consacré aux mesures à moyen et long terme. Ce sont des mesures qui s’inscrivent dans une dynamique régionale de relance.


Quelles perspectives concrètement ?

En février dernier, le Comité Européen des Régions (CER) a débattu des moyens d’accélérer le lancement de nouveaux programmes. La Corse, grâce au travail effectué par Nanette Maupertuis disposera de crédits européens au sein du programme « React-UE ». Nous allons également bénéficier du Programme Opérationnel FEDER dont les effets se feront ressentir dans les prochains mois et sommes en discussion concernant le PPIC avec une demande forte de coordination avec l’État pour la ventilation de cette enveloppe. À travers l’ensemble de ces dispositifs, nous devrions cheminer vers un point d’équilibre.


Quelle analyse faites-vous des mesures de Jaqueline Gourrault et Jean-Bapstise Lemoyne concernant la feuille de route touristique présentée la semaine dernière ?

J’estime qu’un pas important a été franchi à travers des mesures telles que la cdisation des saisonniers, la Foncière ou la démarche visant à une promotion à l’internationale de la destination corse. Des moyens conséquents vont être mis en œuvre. Il conviendra de mutualiser dans le temps et préparer espérons-le, au regard de la réussite de la vaccination, une reprise de l’activité. Elle a du reste été évoquée par le Président de la République.


Comment voyez-vous justement cette reprise ?

Je resterais mesuré. Nous avons, certes des dates précises, des dispositifs pratiques et un horizon enfin défini concernant la reprise après une longue période de doute mais ce n’est que lorsque l’activité sera définitivement opérationnelle et concrète que nous pourrons en mesurer les effets. C’est un enjeu majeur car la réussite de cette saison estivale va impacter notre trajectoire de relance. Au sortir de cette crise, il conviendra d’actualiser positivement le schéma de développement économique de la Corse que j’avais présenté en 2016 mais cela sera l’apanage de la mandature nouvelle.


Les élections territoriales se dérouleront en juin prochain. Quelles perspectives pour l’union « Pè a Corsica » ?

Quelle que soit la position de chacune des composantes de l’actuelle majorité au premier tour, le dialogue et l’esprit de convergence nationale devront nécessairement prévaloir.


Interview réalisée par Philippe Peraut
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