• Le doyen de la presse Européenne

Territoriales 2021 : Gilles SImeoni / Fà populu inseme

" Les corses choisiront entre deux options : retourner en arrière ou continuer de s'inscrire sur le chemin de l'émancipation. "

Gilles Simeoni (Fà populu inseme)


« Les Corses choisiront entre deux options : retourner en arrière ou continuer de s’inscrire sur le chemin de l’émancipation. »


Président de l’Exécutif sortant et leader de Femu a Corsica, Gilles Simeoni évoque les enjeux du scrutin des 20 et 27 juin...


-Le bilan de la majorité sortante est critiqué par vos opposants. Quelle est votre analyse sur ce point ?

Durant cinq ans et demi, nous avons dû faire face à des contraintes sans précédent : remettre à flots la Collectivité en 2016 suite à un trou de 100 millions d’euros, année électorale (2017), création de la Collectivité de Corse (2018), crise des gilets jaunes (2019), pandémie (2020). Aucune majorité n’a eu à faire face à autant de difficultés. Je comprends et peux même partager certains points de vue notamment parmi certains militants nationalistes mais je rappelle également que l’on ne change pas un pays en cinq ans et demi. Malgré ces contraintes, nous avons posé les jalons d’une transformation profonde de la société corse.


Quelle analyse, faites-vous de ce bilan ?

Nos adversaires ont tendance à passer sous silence certains points. Je rappelle, tout de même, la réussite de la fusion de la Cdc, un travail qui se poursuit, le plan de lutte contre la précarité, le plan Salvezza, le renforcement de la politique éducative, de formation, de la jeunesse, de la langue, la sauvegarde du patrimoine matériel et immatériel, le comité de Massif, le combat pour l’obtention d’un statut fiscal, le déploiement d’une politique sociale ambitieuse, le développement d’une compagnie maritime et aérienne régionale, le renforcement de l’aide aux communes, la lutte contre la spéculation immobilière...Je suis fier de ce bilan. On a conscience qu’il faudra aller plus vite et plus loin et ce sera l’un des enjeux majeurs de la prochaine mandature.


Quels sont les grands axes de votre programme ?

Il s’inscrit dans le fil historique du combat du peuple corse pour la reconnaissance de son existence et de ses droits. Dans le contenu, nous sommes dans le prolongement de l’action entreprise depuis 2015 en répondant, tout d’abord, aux urgences économiques et sociales. Sans oublier le domaine des déchets, du logement, des transports…,Nous allons continuer de discuter avec l’Etat pour que nos besoins soient pris en compte et intégrés dans une solution politique globale. L’enjeu important constituera, également, à renforcer le lien de proximité entre la Collectivité de Corse et les territoires. L’objectif sera de servir la Corse dans l’intérêt général.



Les nationalistes partent en ordre dispersé dans cette campagne. Pourquoi cette désunion ?

J’avais fait un certain nombre de propositions qui vont dans le sens de l’intérêt collectif de tous les Corses qui veulent construire ce pays, elles n’ont pas été retenues et je le regrette profondément. Ceci étant, l’adversaire principal de cette campagne est Laurent Marcangeli. Je le respecte ainsi que ses colistiers mais nos visions s’opposent.


Quelles options à l’occasion du deuxième tour ?

Des offres politiques sont sur la table à l’occasion du premier tour. Les Corses choisiront entre deux options : retourner en arrière ou continuer de s’inscrire sur le chemin de l’émancipation. Le coeur de mon engagement étant de discuter avec tout le monde, le débat avec les autres forces nationalistes sera naturel et indispensable.

Interview réalisée par Philippe Peraut
Partager :