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Territoriales 2021 : Jean-Guy Talamoni / Fà Nazione

" Nous nous engageons avec la crédibiité d'un mouvement qui a donné les preuves de son attachement à la liberté de la Corse "


« Nous nous engageons avec la crédibilité d’un mouvement qui a donné les preuves de son attachement à la liberté de la Corse. »

Le leader de Corsica Libera et président sortant de l’Assemblée de Corse analyse les prochaines échéances territoriales.



Le bilan de la majorité sortante est critiqué par les différents candidats de l’opposition. Que leur répondez-vous ?

Nous avons, nous-même, critiqué ce bilan tout en faisant partie. Depuis plus de trois ans, nous maintenons que les fondamentaux du mouvement national et de la justice sociale ne sont pas suffisamment présents. Pour autant, nous considérons qu’il y a aussi un aspect positif qui concerne la gestion. Une gestion marquée par davantage de rigueur. Cependant, nous n’avons pas été élus par les Corses uniquement pour gérer mais aussi pour gouverner. Et si notre majorité a mieux géré que par le passé, elle n’a, en revanche, pas gouverné et cela pose problème.


Quelle analyse, faites-vous de la rupture « Per a Corsica » ?

C’est un constat d’échec. Corsica Libera était très attachée à cette unité des forces nationales. Jusqu’au dernier moment, nous nous sommes efforcés d’éviter que les nationalistes partent en ordre dispersé. Aujourd’hui, nous en avons pris acte et présentons notre liste. Nous irons donc devant les Corses pour qu’ils puissent avoir un choix clair. Corsica Libera, c’est la fidélité à l’unité des forces nationales et aux fondamentaux du nationalisme. C’est aussi une équipe, des candidats qui sont jeunes en général mais également des candidats d’expérience qui ont fait les preuves de leur détermination, durant des décennies, à défendre la Corse.


Cette rupture ne pose-t-elle pas problème quant aux choix des Corses les 20 et 27 juin?

La division est, bien sûr, négative en soi. Elle fait le jeu de l’opposition et rend les choses plus confuses mais elle détruit surtout la construction de notre majorité et le pacte passé avec les Corses en 2015 et 2017 où nous avions obtenu la majorité absolue. Nous restons, pour notre part, fidèles aux engagements pris au titre de « Per a Corsica »


Comment vous situez-vous par rapport aux autres courants nationalistes, notamment Core in Fronte ?

S’agissant des autres formations de la majorité, nous avons quelque peu servi de « colonne vertébrale ». Cette majorité a souvent été indécise s’agissant, par exemple de la place des fondamentaux que nous avons rappelé sans cesse. En ce qui concerne Core in Fronte, la démarche est différente. Ses promoteurs ont annoncé qu’ils ne souhaitaient d’union ni au premier, ni au second ni au troisième tour. Nous avons, pour notre notre part, toujours été attachés à l’unité du mouvement national.


Prôneriez-vous l’union au second tour ?

Il n’ y pas d’accords de second tour. Aujourd’hui, et malgré tous nos efforts, les nationalistes se présentent en ordre dispersé au premier tour. Il est encore trop tôt pour évoquer ce qu’il se passera ensuite. Nous nous engageons, en ce qui nous concerne, dans cette bataille du 20 juin avec toute notre avec détermination et la crédibilité d’un mouvement qui a traversé des dizaines d’années, qui a donné les preuves de son attachement à la liberté de la Corse, qui a consenti des sacrifices et qui a été le principal promoteur de l’union des forces nationales en 2015 et 2017. Nous sommes toujours attachés à l’union et à l’idée nationale.


Interview réalisée par Philippe Peraut
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