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Confirmation en appel de la rétrogradation du GFCA en CFA2 par la DNCG
GFCA : la descente aux enfers

La confirmation en appel de la rétrogradation du GFCA en CFA2 par la DNCG la semaine dernière, porte un coup peut-être fatal au mythique club « rouge et bleu ». Il marque, en tout cas la fin d’une décennie où il aura connu, pour la première fois de son histoire, la Ligue 1 et retrouvé, l’espace de plusieurs saisons, un monde professionnel aux antipodes de celui qu’il avait connu dans les années quatre-vingt dix. Est-il fait, de par son âme et sa culture populaire au sens le plus noble du terme, pour cet univers ? Aura-t-il vécu « au-dessus » de ses moyens ? Comment a-t-il pu en arriver là ? Autant de questions qui peuvent se poser à l’heure où il découvrira, là aussi pour la première fois, l’échelon le plus bas d’une compétition nationale.


Le GFCA est, on le sait, un club particulier dans le monde du football, que ce soit au niveau national ou local. De par son âme, ses valeurs légendaires et sa culture où le mot populaire prend plus que jamais sa signification, il ne laisse pas indifférent. Même ses détracteurs-bien que rares- lui tressent des louanges.

Mais ce club, frappé, de nouveau par un coup d’assommoir dont on ne sait si cette fois, il pourra s’en sortir, ne connaît pas l’équilibre entre le yin et le yang. Il vit plutôt le « tout ou rien », une dualité qui l’a fait passer depuis des décennies de la joie à la tristesse, du rire aux larmes, de la liesse à la peine. Ici, pas question de voie du milieu…


Le mythe de Sisyphe

Et finalement, au fil des années, les hommes changent mais les scénarios restent les mêmes. Tels un « karma ». Passant de la lumière à l’obscurité et de l’obscurité à la lumière. Ce qui n’est pas sans rappeler le mythe de Sisyphe cher à Albert Camus et aux traditions gréco-romaines...

Ainsi, et pour corroborer ce paradoxe particulièrement ancré dans ses gènes, le GFCA a reçu Lille, futur champion de France de l’élite, en février dernier pour ce qui est son dernier match avant l’arrêt des compétitions, quelques mois d’attente et la sentence. Dure. Implacable. Ne laissant aucune place à l’affectif.

Car s’il est vrai, en effet, que le Gaz a peut-être fait des mauvais choix lors des années écoulées, il aurait sans doute mérité un meilleur sort de la part de la Commission d’appel de la DNCG. La même qui l’avait repêché en juin 2020 alors qu’il avait déjà été rétrogradé en NIII. Le gendarme financier du football français n ‘a visiblement pas été clément à l’égard d’un club amateur frappé, il convient de le souligner par une crise sanitaire qui a fait très mal au monde amateur.

Renaître de ses cendres

En revanche, il l’a été à l’égard d’autres clubs. En cause, du côté « rouge et bleu », un passif évalué selon l’équipe dirigeante, à un million d’euros et un budget en N2, à bâtir autour d’un million et demi.

Cinq années après avoir écrit l’une des plus belles pages de son histoire, celle de l’accession en Ligue 1, le club ajaccien va connaître l’anonymat de la NIII, un échelon où il n’avait jamais évolué jusqu’ici.

Dans la cité impériale, beaucoup de supporters « rouge et bleu » sont groggys, dans un mauvais cauchemar. Même les adeptes de l’ACA, du Sporting ou d’autres clubs corses paraissent, eu aussi, touchés.

Le Gaz s’en remettra-t-il ? « On va revenir, c’est dans nos gènes », clament les plus irréductibles, « mai morti, GFCA par sempre ».

Tel le rocher de Sisyphe, le GFCA se retrouve, une fois encore, au bas de la montagne. Trouvera-t-il les ressources nécessaires pour remonter ? L’histoire du club a démontré qu’il renaissait à chaque fois de ses cendres. Et puis, comme le disait bien souvent le regretté Fanfan Tagliaglioli, « Impossible n’est pas GFCA... »
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