• Le doyen de la presse Européenne

Montagne : trop de monde , trop de nuisances !

Il est normale que de bénéficier de la beauté d'un site implique une contyribution finnacière....
Montagne : trop de monde, trop de nuisances !

Il est normal que bénéficier de la beauté ou des qualités naturelles d’un site ou d’un parcours remarquable, implique une contribution financière de la part des visiteurs qui en tireront longuement de l’agrément. Après tout, cela ne vaut pas moins que visionner un film ou admirer La Joconde…


Corse Matin a récemment fait part que la démocratisation de la pratique de la randonnée et l’attrait exercé par les espaces naturels et souvent encore quasiment vierges de la montagne corse, se traduisaient par un afflux invasif de visiteurs et une dégradation des milieux traversés. Ce constat est malheureusement conforme à la réalité observable sur le terrain. Les dizaines de milliers d’individus qui parcourent nos montagnes à pied mais aussi à cheval et malheureusement en 4X4, sur un quad ou sur un VTT, deviennent des fléaux du fait de leur nombre trop élevé et des nuisances occasionnées. La faune, la flore, les sols et les cours d’eau qui s-nt de plus en plus agressés, peinent en effet à se remettre d’intrusions qui dérangent, piétinent, labourent, arrachent, écrasent, polluent.
Certains sites bien connus et leurs écosystèmes sont particulièrement affectés par cette sur fréquentation et les nuisances en découlant. Vallée de la Restonica, lacs glaciaires (Bastani, Melu, Capitellu, Crenu, Ninu…), plateau du Cuscione sont plus particulièrement concernés… Et, bien entendu, ne sont pas épargnés les abords du GR 20 sur lequel, de mai à octobre, se pressent des dizaines de milliers de randonneurs et de promeneurs. Les responsables des politiques touristiques et environnementale, les communes et les intercommunalités ainsi que les associations de protection de l’environnement s’inquiètent de cette évolution des choses et s’efforcent de proposer des solutions.
Mais les mesures idéales qui satisferaient tout le monde restent à trouver et les mesures contraignantes qui risquent de mécontenter sont différées. Ailleurs, dans les Alpes par exemple, les choses évoluent. Des règles strictes et même des quotas de fréquentation sont instaurés car il est avéré qu’interdire certaines pratiques et limiter le nombre de visiteurs sont aujourd’hui nécessaires pour éviter un désastre écologique.


Faire payer, pourquoi pas !

Je suis favorable à de telles mesures. Leur possible mise en œuvre a d’ailleurs déjà été évoquée chez nous. L’an passé, à l’occasion des Assises de la Montagne qui ont eu lieu à Quenza, le Président de l'Office de l'Environnement de la Corse, a d’ailleurs déclaré : « Nous prendrons des mesures pour organiser des visites sur les sites. C'est quelque chose qui se fait aujourd'hui dans le monde entier, sur les plus grands parcs au niveau mondial. La Corse devra elle aussi adopter cette méthode pour préserver son territoire et pouvoir le transmettre aux générations futures. » A ce jour, rien ne semble être intervenu.
Mais peut-être faut-il y voir la conséquence de la déferlante Covid-19 qui a figé puis pétrifié bien des initiatives… Je considère par ailleurs nécessaire d’aller plus loin en réduisant et réglementant les modes de déplacement mécaniques ou motorisés qui saccagent la flore et dérangent la faune. Enfin, j’estime qu’il convient de rendre payant l’accès à certains sites et parcours. Je n’ignore, ni ne méprise les réticences ou les oppositions. Quelques individus vivent de l’intrusion des VTT, quads et 4x4 dans nos espaces naturels. Il est des personnes qui répugnent, au nom du droit de chacune et chacun à profiter des bienfaits de la nature, à rendre payant l’accès à nos plus beaux sites.
J’estime néanmoins normal que bénéficier de la beauté ou des qualités naturelles d’un site ou d’un parcours remarquable, implique une contribution financière de la part des visiteurs qui en tireront longuement de l’agrément. Après tout, profiter de notre montagne ne vaut pas moins que visionner un film ou admirer La Joconde… J’ajoute, et je m’en tiendrai là, que je suis hostile aux propositions de création de nouveaux accès pour rendre moins denses les fréquentations. Ouvrir des chemins ou en restaurer de nouveaux ne permettrait que de disperser un peu partout les nuisances dévastatrices qui, aujourd’hui, restent concentrées sur les sites les plus connus.



Alexandra Sereni
Partager :