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I Focchi Paoli, ne fermons pas la porte

Comment définir la pensée du « Babbu di a patria » simplement en perpétuant « l’Esprit Paoli » ce que fait l’associu l’Amichi di i fochi Paoli dont c’est la 15ème édition.

I Fochi Paoli
Ne fermons pas la porte



Comment définir la pensée du « Babbu di a patria » simplement en perpétuant « l’Esprit Paoli » ce que fait l’associu l’Amichi di i fochi Paoli dont c’est la 15ème édition. Ce moment de partage et de transmission qui réuni le peuple corse une fois l’an toutes générations confondues est fédéré grâce aux bénévoles et aux paisani sans lesquels rien ne se ferait.



Pasquale Paoli ce grand humaniste qui espérait après la prise de la Bastille que la Corse retrouverait son indépendance avait de grands projets avec une stratégie et une réorga-nisation en profondeur. Il aurait été bien déçu des divisions et luttes moyenâgeuses qui agitent la Corse aujourd’hui, mais aurait applaudi la victoire des indépendantistes de Tavini Huira’atira nom en tahitien, en français « Servir le peuple ». Il nous dirait que de la cohésion naissent de grandes espérances. Depuis 2017 les nationalistes sont « aux affaires », élus démocratiquement ils ont très vite été critiqués d’abord par l’opposition, puis, surprise, par ceux qui les avaient élus. Les réformes peinent à se faire, tout est trop lent. La crise sanitaire n’a pas arrangé les choses et il est vrai qu’il y a de graves problèmes. 1 habitant sur 4 survit avec moins de 1000 € par mois, le seuil de pauvreté, les déserts médicaux, la spéculation, la drogue, la mafia et un fléau de plus, la prostitution de la jeunesse chez nous. Evidemment sept ans c’est court, d’autant qu’ils ne sont pas seuls à gérer.
N’oublions pas la chape de l’État français, un modeste rappel : Lorsque l’Assemblée de Corse a reconnu le génocide arménien et soutenu les Arméniens dans leurs droits à l’autodétermination et la reconnaissance de la république d’Artsakh, la dite motion votée à l’unanimité politique sur l’île fut récupérée dans ses grandes lignes par l’ensemble des régions françaises. Ce qui ne fut pas du goût de tout le monde, en haut lieu « On » a « repris de volée » les élus corses leur rappelant que cette décision n’était en aucun cas du rôle institutionnel de l’Assemblée de Corse de se prononcer sur des sujets internationaux relevant de l’État. Les nationalistes sont « aux manettes » mais bridés avec un chemin semé d’embûches. Quand ils font un pas en avant « On » les fait reculer de deux.
Aux impatients rappelons qu’il faudrait passer à une autre forme d’action, sans violence ça n’amène rien de bon et à la fin tout le monde se retrouve Gros-Jean comme devant (allez chercher dans le dico). Il y a d’autres façons de revendiquer percutantes, la parole, le verbe qui atteignent mieux leurs cibles (à condition que ce ne soit pas bourré de fautes d’orthographe) pour éviter de faire rire la galerie. Il faut être très vigilant car de la division naît inéluctablement le chaos. Quant à ceux qui lorgnent côté Continent, sachez qu’il n’y a rien à espérer de ce côté-à depuis plus de 250 ans. Nous n’allons pas recommencer comme à l’époque des traîtrises génoises ! Unissons nos efforts à l’image de ces peuples qui se rassemblent et réussissent (sardes, indépendantistes de Polynésie Française qui ont gagné le 1er mai 2023 grâce à leur union). Une façon de gagner à coup sûr et laisser le temps au temps, Rome et Paris ne se sont pas faits en un seul jour dit-on.

Le peuple corse vu par Pasquale Paoli


Le peuple corse comprend les corses d’origine et d’adoption, sans considérations de confessions religieuses différentes ou de couleur de peau ayant décidé de s’intégrer dans un avenir commun et défendant les intérêts collectifs et nationaux de la Corse. Les Corses qui ont essaimés partout dans le monde se doivent à présent d’accueillir les nouveaux arrivants sur l’île et agrandir leur perception de l’humanité. Non, la vision de Pasquale Paoli n’était pas utopique, il n’a tout simplement pas eu le temps de mettre ses grands projets en application, moins de 10 ans c’est peu.
En revanche, sa présence marqua la fin de la féodalité insulaire qui étouffait l’île. Depuis sa disparition en 1807, son aura n’a fait qu’augmenter, Pasquale Paoli c’était hier ! Maintenons son idéal et gardons la porte ouverte. Liberta oui, mais pas n’importe comment, à la manière du Babbu ! Rendez-vous le 3 juin à Morosaglia pour « I Fochi Paoli » à partir de 14 h jusqu’à tard dans la nuit.


Danielle Campinchi
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