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La réponse de Paul Canarelli à U Levante "Détruire, encore détruire, toujours détruire ... "

Détruire, encore détruire, toujours détruire : l’obsession mortifère d’U Levante

La réponse de Paul Canarelli à U Levante
Détruire, encore détruire, toujours détruire : l’obsession mortifère d’U Levante


Dans le Journal de la Corse, U Levante a crié victoire : les plaintes en diffamation que j’avais déposées contre elle, qui n’a de protection de l’environnement que le titre et l’apparence n’ont pas été jugées recevables pour la justice. D’où l’onomatopée triomphante de ce quarteron de retraités en mal d’occupation : plouf. Tout un programme en cinq lettres.

Surveiller, dénoncer, exécuter


Plouf
: cette expression pourrait paraître burlesque si ce borborygme n’était l’expression d’une frénésie destructrice dont la finalité est la destruction totale du domaine de Murtoli par une armée de bulldozers après avoir étudié les images satellites avec le bonheur morbide du bourreau. Éradiquons, éradiquons il en restera toujours quelque chose : des ruines.

L’illégalité :
le voilà le cœur de leur misérable réflexion sur l’avenir de la Corse. Ils en sont imbibés autant que le chiffon qui a trempé dans l’essence qui va servir à allumer le cocktail Molotov prêt à être lancé. Tout à la fois, accusateurs, juges et exécuteurs, nos tricoteuses (vous savez ces femmes qui sous l’échafaud pratiquaient le tricot tandis qu’on guillotinait des « ennemis du peuple sous la Terreur) animées par un ressentiment alimenté par une jalousie mesquine, délivrent des certificats d’illégalité à Murtoli, etc. bref à tout ce qui pourrait incarner une certaine richesse.

Il faut détruire, raser, renvoyer au néant. Pour U Levante cette pulsion de mort dépasse la réalité et finit par devenir la réalité. U Levante, avatar d’un dieu vengeur affirme être la vérité.

Faut-il tout de même rappeler à ces fanatiques du Big Brother que tant qu’une personne n’est pas définitivement condamnée, elle ne saurait être tenue pour coupable, que les choses jugées ne peuvent être déclarées autrement que sous la forme du jugement définitif.

Mais au-delà de la polémique présente, comment ne pas se montrer inquiet devant l’omniprésence de ces juges fanatiques qui rêvent d’une Corse revenue à « l’état naturel » c’est-à-dire d’une Corse où le maquis l’emporterait sur la création humaine fut-elle totalement respectueuse de l’écosystème.

Murtoli, un exemple environnemental


Le domaine de Murtoli a été maintes et maintes fois cité en exemple comme modèle environnemental, où l’équilibre entre la culture du sol et les friches heureuses a permis le retour d’espèces disparues, où la terre, sujet de notre respect, s’enrichit naturellement. Tous les diagnostics en termes de biodiversité, établis par des bureaux d’études et des scientifiques neutres en attestent à l’encontre de la pensée sénile d’u Levante qui, je le répète, ne croit qu’en sa propre vérité passée au moule d’une idéologie négative et punitive.

Chaque détail du domaine a été pensé pour offrir au lieu une beauté reconnue par tous les observateurs, récompensée par de multiples prix. Je précise que le ratio surface aménagée/surface naturelle est dérisoire. La nature est bel et bien la reine du domaine.

Pourtant, la Corse bien mal en point s’interroge sur l’avenir qu’elle réserve à ses enfants. Elle a besoin de créations, d’optimisme, en un mot de croire en la vie, c’est-à-dire en son futur. À notre modeste dimension, c’est ce que nous avons voulu faire. Les bergeries que nous avons restaurées témoignent de temps anciens quand la vallée de l’Ortolu nourrissait des familles entières. Mais nous avons aussi cherché à tracer un chemin qui permette à la Corse d’échapper (au moins un peu) à la folie bétonnière favorisée par une loi obsolète, mais aussi à affronter la crise climatique qui est bel et bien là.

Et pour aller plus loin, le Domaine de Murtoli a décidé de se doter d’un fonds de dotation pour contribuer à la protection de l’environnement. On me pardonnera, mais c’est autrement plus positif que d’exiger la destruction de Murtoli. Ce fonds de dotation est destiné à soutenir des actions et des missions d’intérêt général en faveur de la biodiversité et de l’environnement en Corse portées par des associations, organismes ou même de simples habitants.

Mieux, nous achevons un document d’objectif constitué de 100 actions pour la nature, élaboré par des bureaux d’études spécialisés et personnalités majeures de l’écologie. Qui peut croire que ces femmes et ces hommes qui ont prouvé leurs convictions écologiques accepteraient d’être mêlés à ce monstre décrit par U Levante et ses sicaires administratifs. Ce document d’objectif sera intégré dans les statuts de l’entreprise et deviendra de ce fait nos tables d’une loi incontournable tout entière dévolue à la défense de la nature. C’est tout de même autre chose que de jouer les guette au trou au bénéfice d'une loi qui autorise le bétonnage massif et légal.

U Levante est un organe primitif. Il pense en termes binaires. Caca, est bien, est pas bien. Mais ce simplisme serait inopérant sans la rumeur qui infecte l’opinion et sans une presse complaisante qui, poussée par la nécessité de renforcer un lectorat déclinant, adopte le point de vue de l’association sans contrepoint. C’est dommageable pour la démocratie. Cela va contre la déontologie journalistique. Mais qui s’en soucie encore ? La rumeur c’est la foule quand l’opinion est le peuple. U Levante joue la foule contre le peuple.

Le privé en grand péril


Il suffit pourtant de porter son regard sur les zones littorales pour apprécier l’humour noir de la situation. Les bergeries de Murtoli restaurées seraient hors la loi quand partout en Corse sont érigés des murs de béton sans que nos associations n’élèvent la voix.

Hors la loi serait ce domaine qui emploie deux cents personnes et fait travailler les artisans, artistes et commerçants de Corse.

Le secteur privé affronte des difficultés que nos éradicateurs n’imaginent même pas. Ça n’est pas de leur faute. Ils n’ont jamais vraiment connu les angoisses de l’entreprise. Or c’est le secteur privé qui apporte sa véritable valeur ajoutée à la Corse : je citerai l’hôtellerie, les agriculteurs, les métiers de la pêche, etc. Autant de professions qui nécessitent des talents, qui exigent une transmission des savoirs bref qui ouvrent les chemins du futur tout en préservant ceux du passé.

Que dire du légalisme pointilleux d’U Levante ? C’est celui d’une personne qui, alors que les pompiers luttent contre un gigantesque incendie, s’opposerait à l’usage d’une bouche à eau au prétexte qu’elle n’a pas été certifiée par l’administration.

Notre maison est en flammes et nos pinailleurs de l’inutile n’ont de cesse d’empêcher la société corse de s’adapter. Que désirent-ils ? Rien au sens littéral du terme. Ils sont les artisans du néant. Ils mordent, ils attaquent, ils livrent une guérilla sans pitié à ceux qui s’évertuent à imaginer une Corse respectueuse des traditions mais qui saurait s'adapter aux contraintes imposées par le monde extérieur. Leur Corse rêvée est droguée aux subventions et sourde aux appels d’une modernité maîtrisée. C’est le triomphe de l’administration bureaucratique sur une société heureusement partagée entre le privé et le public, capable d'offrir un avenir aux plus déshérités en profitant du bénéfice apporté par les plus fortunés.

Notre travail a permis à des écosystèmes de renaître, à la nature de reprendre ses droits là où elle les avait perdus, foulée aux pieds par des dizaines de milliers de campeurs sauvages indifférents aux exigences écologiques. Il y a moins de deux décennies, le site de Murtoli était condamné. Grâce au domaine Murtoli a sauvé Murtoli.

Et de l'autre côté; U Levante a certes réussi à empêcher quelques excès (et c’est bien), fait détruire deux ou trois pontons (c'est très bien), mais n’a en rien empêché la déferlante de béton qui est submerge nos côtes. N’est-il pas venu le temps de réfléchir tous ensemble pour emprunter d’autres routes qui permettront d’empêcher une submersion bétonnière de notre terre, sa baléarisation sans rémission ?

Ceux qui combattent des projets comme celui de Murtoli n’imaginent pas qu’un jour ils seront perçus comme des barbares destructeurs, des Attila de la pensée. Que restera-t-il de leur action ? Des papiers jaunis perdus dans le labyrinthe judiciaire quand Murtoli aura prospéré et sera bel et bien là.

Bien sûr que Murtoli ne saurait être LE modèle appliqué à toute la Corse. Mais il est assurément un des modèles qui peut s’inscrire dans une vision du futur, dans une feuille de route qui intègre à la fois un tourisme diversifié et une protection de l’environnement.

Il est temps grand temps que la Corse se dote de lois adaptées à son environnement, à son histoire, à sa culture, à sa dimension, à sa diversité. Mais cela qui est pourtant utile, nécessaire, indispensable, urgent, on ne le veut pas parce que sous le couvert de la défense de l’environnement, c’est pourtant à sa destruction qu’on milite sous nos yeux !

Murtoli vit


Nous avançons avec difficulté à cause des rumeurs qu’on dresse sur notre chemin, à cause du harcèlement dont nous sommes les victimes, à cause de la mauvaise foi de journalistes qui n’ont pas l’honnêteté et le courage de reconnaître les erreurs qu’ils commettent à notre égard. Honte à eux qui favorisent le rapportage de dossiers judiciaires plutôt de véritables enquêtes à charge certes, mais aussi à décharge. Mais Murtoli continue de se battre. J’en avais fait la promesse à mon grand-père lorsqu’il m’a légué ses terres. Et je suis homme de parole. Murtoli, c’est la vie, pas toute la vie, mais une parcelle heureuse de la vie. Alors que vive Murtoli.

Paul Canarelli
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