• Le doyen de la presse Européenne

I puttachji di Carl' Antò

i Puttachji de la semaine
Envie qu’elle ait tout bon

Olivia Grégoire, la ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, a dit sa satisfaction, lors de sa visite chez nous, que l'économie sociale et solidaire (ESS) permette d'employer 11% des salariés insulaires. Ce qui lui a valu d’être ainsi reprise sur le blog du mensuel Alternatives Économiques, média faisant autorité concernant l'ESS : « C'est bien de valoriser l'importance de l'ESS, c'est mieux de le faire en employant des chiffres exacts : comme nous le voyons dans le récent Atlas commenté de l'ESS, les emplois de l'ESS ne représentent que 7,6 % de l'emploi salarié en Corse. » La ministre étant directe, sympathique et ne pratiquant ni la langue de bois, ni le jargon technocratique, on a envie que ce soit elle qui ait tout bon et non le fameux Atlas.


Bientôt hara-kiri ?

La Commission européenne souhaite réduire les délais de paiement entre les entreprises. Elle préconise un délai maximal de 30 jours, contre actuellement 45 jours fin de mois. Ce projet suscite de l’inquiétude car s’il est mis en œuvre sans discernement, il pourrait mettre à mal de nombreuses trésoreries. Parmi les plus inquiets, figurent les commerçants du prêt-à-porter car il leur faudrait le plus souvent payer les collections avant même d’avoir vendu la moindre pièce ; et car réduire ou retarder les commandes auprès de leurs fournisseurs, se traduirait par moins de choix en boutique avec pour effet d’inciter la clientèle à se tourner vers la vente en ligne ou les grandes franchises. Encore un coup de poignard contre le commerce traditionnel ! Et aussi, à quelques mois des élections européennes et alors que l’euroscepticisme progresse, un coup de canif de plus porté à l’Union européenne par ceux qui la gouvernent. Gare au coup de canif de trop qui pourrait un jour être celui d’un fatal hara-kiri.


Belli pesci

La biodiversité corse compte douze nouvelles espèces d’insectes. C’est le résultat d’un travail de collecte d’échantillons réalisé entre 2019 et 2021. Ont été découverts : le papillon « sphinx du pin corse », le coléoptère « thymalus punicus » et aussi huit mouches et deux guêpes. Si les missions scientifiques ayant fait ces découvertes poursuivent leurs recherches, il est fort possible, au vu de l’actualité insulaire, qu’elles découvrent très bientôt des espèces mutantes de l’existante classification « belli pesci ».

De l’îlot au radeau ?

L’aménagement de l’îlot de La Poste fait partie des grands projets de la municipalité bastiaise depuis 2014. Or aucune avancée concrète. Pourtant la Ville de Bastia a acquis l’îlot moyennant 3,8 M€ et délibéré le céder à un promoteur moyennant 3,2 M€ (au diable la perte de 600 000 €). Mais la cession reste à réaliser car l’obtention du permis de construire se heurte aux prescriptions du Plan de Prévention du Risque Inondation qui indique que l’îlot est situé en zone rouge (fortement exposée à un danger majeur de débordement d’un cours d'eau, le Fangu). Coût prévisionnel des travaux de sécurisation à effectuer : 7,4 M€, mais pas un traître sou pour les commander. La municipalité bastiaise a résolu le problème. Ayant sollicité les services de l’État, elle a obtenu que l’îlot ne soit plus classé en zone rouge. Considérant les dangers accrus d’inondation de plus en plus importantes que font peser le dérèglement climatique et l’urbanisation en amont qui réduit la retenue des eaux par les sols, rien n’assure qu’en échappant au gouffre financier, la municipalité bastiaise n’a pas condamné les futurs habitants et usagers du site réaménagé de La Poste à passer un jour d’un îlot à un radeau.

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