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A l'accorta cette semaine : eventi e fatti

A l'accorta cette semaine

Eventi è fatti


Inauguration de l’Hôpital privé Sud Corse

Le 18 août dernier, à Aiacciu, dans le quartier Finusellu,a été inauguré l’hôpital privé Sud Corse. Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, Laurent Marcangeli, ministre de la Fonction Publique et de la Simplification, ainsi que Gabriel Attal, ancien Premier Ministre, député, secrétaire général du parti Renaissance, étaient présents. Figuraient notamment aussi dans l’assistance le préfet de Corse Jérôme Filippini, les députés Xavier Lacombe et François-Xavier Ceccoli, le sénateur Jean-Jacques Panunzi, Dominique Federici, président de l'Université de Corse, et différents acteurs du monde médical dont Fabrice Barlesi, professeur de médecine, oncologue spécialisé en cancer du poumon, en médecine de précision et en immunologie des cancers, directeur général de l’institut Gustave Roussy qui développe des thérapies innovantes contre les cancers. L’Hôpital privé Sud Corse dont le projet de création a été porté durant deux décennies par les docteurs Jean Canarelli, Vincent Colonna de Cinarca et Michel Mozziconacci, a ouvert ses portes en juin 2024. Il accueille jusqu’à 2000 patients / mois. Ses promoteurs le veulent : représentatif d’un « avenir de l'hôpital en Corse » ; piloté par les soignants ; inscrit dans un partenariat entre le privé et le public ; composante du futur CHU ; acteur du Plan Régional de Santé notamment par l’accueil d’étudiants stagiaires de la filière Médecine de l’Université de Corse et le développement de la recherche et de l’innovation. Ses 12000 m² modernes et fonctionnels, son plateau technique, son offre complète de soins, la qualité de ses personnels, et aussi l’accueil humain et sécurisant des patients, font à ce jour de l’hôpital privé Sud Corse une réalisation exemplaire (Crédit photo, Hôpital privé Sud Corse )
Photo : jdc/PAF

Le Sud a la santé !

Courant août, afin de mieux comprendre les besoins des populations et aider à construire des réponses adaptées, Yannick Neuder, ministre de la Santé, a effectué une visite dans l’Extrême-Sud. Il y a rencontré les acteurs de la Communauté Professionnelle Territoriale de Santé (élus, professionnels) qui mettent en œuvre une convention de mutualisation des hommes et des moyens sur un territoire comprenant Zonza-Santa Lucia di Portivechju, Auddè, Quenza et Santa-Lucia-di Tallà. À Zonza-Santa Lucia di Portivechju, avec notamment Nicolas Cucchi, maire de la commune, et le député Paul-André Colombani, le ministre a inauguré la « Casa di a Saluta, Jean-Baptiste Michelangeli ». Les 600 m² de cette structure dont l’aménagement a été financé (500 000 €) par l’État, la Collectivité de Corse et la Communauté Professionnelle Territoriale de Santé, accueillent quatre médecins, six kinés, une infirmière et un orthoptiste, et abritent une maison médicale de garde. « Les maisons de santé sont des outils qui correspondent à l'offre de soins de demain […] L'objectif est également de centraliser les prises en charges pour éviter que tout arrive vers les urgences » a souligné Yannick Neuder. Le ministre s’est aussi rendu à Portivechju pour inaugurer l’Espace activité physique adaptée, santé et diététique, et visiter la clinique d’U Spidali où Jean-Christophe Angelini, le maire de Portivechju, a réaffirmé que le maintien de la maternité de l’établissement était indispensable pour « assurer un accès local et sécurisé aux soins pour les femmes et les nouveau-nés ». Enfin, à Bunifaziu, accompagné par Jean-Charles Orsucci, le maire de la commune, Yannick Neuder a visité l’hôpital et la maison médicale. Par ailleurs, ces derniers jours, ont été inaugurés l’hôpital privé Sud Corse à Aiacciu et la Maison de santé pluridisciplinaire de Sartè. Le Sud a la santé ! (Crédit photo, commune de Zonza-Santa Lucia di Portivechju)
photo:jdc


Commémoration en demi-teinte

L’occupation de la cave Depeille par un groupe de militants autonomistes conduit par Edmond Simeoni, à Aleria, les 21 et 22 août 1975, et le dénouement tragique imputable à la réaction répressive aussi brutale que disproportionnée de l’État principalement imputable au ministre de l’Intérieur d’alors (Michel Poniatowski), a durablement impacté et marqué l’histoire politique de la Corse. Cinquante ans plus tard, le 22 août dernier, militants, élus et sympathisants nationalistes ont répondu à l’appel de l’associu Aleria 1975 visant à commémorer ces événements qui, selon beaucoup de Corses, ont été fondateurs du combat nationaliste corse contemporain. Commémoration en demi-teinte cependant : parce qu’ils n’ont guère été plus d’un millier à faire le déplacement (moins, bien moins, que lors des Ghjurnate de l’ARC des années du début des années 1970 ou que lors de certains meetings électoraux nationalistes ayant précédé ou suivi la « victoire historique » de décembre 2015 ; mais normal au fond car la fièvre militante n’est plus présente au sein des mouvances politiques de tous bords). Commémoration en demi-teinte cependant : parce que des acteurs majeurs du nationalisme et nombre de militants et sympathisants autonomistes ou indépendantistes sont restés à la maison pour marquer leur désaccord politique avec les actes du pouvoir siméoniste. Dommage pour l’associu Aleria 1975 qui a bien fait les choses : organisation impeccable ; réalisation d’une stèle en vert d’Orezza au piédestal de granit et porteuse d’une plaque de marbre évoquant ainsi à la fois le nord de l’île et ses révoltes du XVIIIe siècle, la Terre des Seigneurs et la capitale paoline ; inscription sur la plaque de la stèle d’une poésie aux accents aussi aussi épiques que consensuels : « L’alba di a libertà, Si pesa qui cumè vittoria, Nantu à st’altare à l’Orient, S’inchina ogni memori, A l’omi fieri di sta terra, ci hannu scrittu a storia » ; énoncé clair du sens consensuel de la commémoration : « Construire le futur en se servant du passé comme d’une expérience pour avancer vers l’avenir » ; bandere flottant fièrement au vent ; fresque de Piombu évoquant les moments marquants et les images fortes des 21 et 22 août 1975.


Aleria hè di tutti

Ancien député, conseiller Exécutif, militant nationaliste depuis plus de trois décennies, percevant sans doute le désenchantement de nombreux militants et sympathisants, Jean-Félix Acquaviva a, dans un long texte publié la veille de la commémoration sur sa page Facebook, voulu rappeler qu’Aleria appartenait non pas à une faction mais à l’ensemble des nationalistes et même des Corses. On peut regretter que cette publication ait été trop tardive car sa teneur politique et affective était de nature à rassembler autour de l’événement. Quelques extraits : « Nous sommes, ces fils de militants fondateurs de l’ARC, comme aussi beaucoup d'autres, les enfants d'Aleria. Tout au long de notre vie, tous nos choix ont été guidés par Aleria et ses conséquences […] Quelqu'ait été notre rôle, simple militant politique ou syndical, responsable exécutif de mouvement, porte parole ou élu, nous nous sommes engagés sans retenue aucune et sans discontinuité, comme d'autres, depuis près de 40 ans. Et ce depuis que nous sommes en âge de penser et d'agir. Cela a été le lot de nombreuses personnes de cette génération, enfants de militants et militantes de l'ARC notamment, mais aussi du FRC et du PPC […] Nous avons pu commettre des erreurs, bien entendu. Celles-ci peuvent faire l'objet de critiques naturelles. Mais nous n'avons jamais commis de faute morale. Nous n'avons jamais réalisé d'entorses aux préceptes précédemment énoncés ou aux fondamentaux du Nationalisme Corse. La divergence d'approche et d'idées au sein du mouvement national est vivifiante et saine. L'histoire et l'expérience acquise devraient commander en revanche de nous éloigner collectivement des procès d'intention voire "en trahison" qui peuvent fleurir ici ou là au gré de poussées de fièvre conjoncturelles. Les procès d'intention ou en trahison peuvent paraître désuets et grossiers tant les luttes du peuple Corse ont été longues et difficiles. […] La diversité, la force collective des engagements militants et les sacrifices consentis depuis d'Aleria font que nous devons à l'occasion de ces commémorations mettre collectivement de côté ce genre d'attitude. Non, 50 ans après Aleria, personne au sein du Mouvement National ne veut "jeter le bébé avec l'eau du bain". Et le combat politique pour l'émancipation du peuple Corse continuera quoi qu'il advienne. Aleria appartient aux fondateurs de l'ARC et à ceux qui l'ont fait, à leurs famille. Aleria appartient aussi, à tous les militants et militantes autonomistes et de la LLN qui se sont engagés sans compter quelle que soit la manière de combattr, à tous ceux qui ont été prisonniers politiques, à tous les disparus jusqu'à Yvan Colonna. Aleria appartient à cette Corse qui travaille et qui a démontré dans le domaine viticole et agricole, et plus largement économique, que la réappropriation était possible ; Aleria appartient à toutes celles et à tous ceux du Riacquistu culturale è linguisticu. Aleria appartient à la jeunesse corse d'aujourd'hui et demain, celle engagée, désintéressée et patriote, celle en recherche de repères et d'avenir sereins sur sa terre.Aleria hè di tutti. »


On ne demande qu’à les croire

Ces derniers jours, un collectif disant représenter des « usagers de la mer » a fait savoir qu’il était opposé au projet de création de deux zones de conservation halieutique (ZCH) au large de la Corse situées l’une au nord de Bastia, l’autre au sud de Solenzara. Ces « usagers de la mer » ne sont pas des pêcheurs professionnels récalcitrants, adeptes de la pêche intensive. Ils sont quelques adeptes de la pêche de loisirs, des adhérents de clubs de plongée et des commerçants vendant des articles de pêche. Ils ont saisi par courrier les services de l’État et informé de leur démarche les médias locaux. Leur action, écrivent-ils, est motivée par le fait de ne pas avoir été consultés, par la crainte que la création des deux ZCH entraîne « une perte d’emplois dans les sociétés de plongée et magasins spécialisés » ainsi que « la perte d’accès à la mer pour les pêcheurs récréatifs et les chasseurs sous-marins ». Le projet contesté, porté depuis 2020 par le comité régional des pêches, a pour objectif la sanctuarisation des deux zones marines concernées afin de protéger, préserver et reconstituer la ressource halitutique. Les signataires du courrier se disent eux aussi « favorables à une protection du milieu naturel marin ». On ne demande qu’à les croire.


Wait an see

La Moby a mis en service, le 1er de ce mois, le « Bunifazziu pour assurer la liaison Corse-Sardaigne (ligne Bunifaziu-Santa Teresa di Gallura, quatre allers-retours quotidiens toute l’année). Ce carferry de 71 mètres peut transporter 515 passagers et 60 véhicules. Il s’agit d’un navire ayant été rénové. Sa construction datant de 1988, il s’appelait auparavant le Liburna et assurait la liaison entre le continent italien et les îles toscanes. Il garantira une fiabilité des rotations et du confort pour les passagers assure la Moby. Wait and see.

Aiacciu : Trottel c’est fait, le conservatoire pour bientôt

La place du Trottel a récemment fait l’objet d’aménagements paysagers, des espaces et des circulations. Dans le prolongement de la stratégie municipale de végétalisation avec des plantations adaptées au réchauffement climatique, 42 arbres ont été plantés, 3 massifs engazonnés ont été aménagés (500 m² de gazon méditerranéen). Concernant les espaces de promenade et les circulations, 1000 m² de tuf stabilisé ont été utilisés pour le revêtement de la surface piétonne, le réseau d’éclairage public a été remplacé, 250 m de bordures en granit ont été posés, une liaison cyclable a été créée entre la promenade Matisse et la voie verte des Sanguinaires. Par ailleurs, un espace a été aménagé pour les pratiquants de pétanque. Les travaux ont été réalisés pour un montant total de 257 593 € TTC. Du côté du Finusellu, le chantier de construction du Conservatoire Henri Tomasi touche à sa fin. Ce bâtiment de 3000 m² qui est réalisé sur l’emplacement de l’ancien collège sera le cœur structurant et vibrant du futur écoquartier. Il sera en effet un équipement phare du programme d’aménagement Ajaccio 2030 qui porte l’ambition de rendre pleinement au centre-ville, et notamment au quartier du Finusellu, son rôle de lieu de vie principal du territoire ajaccien. Il offrira aux artistes, aux acteurs culturels et aux habitants : un auditorium de plus de 200 places, une grande scène, des conditions acoustiques excellentes, 26 salles d’enseignement musical (dont certaines avec vue sur un parc), 3 salles de danse, une salle dédiée aux arts dramatiques, 3 salles de formation et 3 salles de répétition pour le Centre d’enseignement et de ressources musicales numériques (Crédit photo, Cità d’Aiacciu)
photo:Cità d'Aiacciu


Bunifaziu : gestion optimisée de l’eau

La commune de Bunifaziu a récemment inauguré sa nouvelle usine de potabilisation des eaux, équipement structurant et moderne devant répondre aux besoins actuels et futurs de l’approvisionnement en eau potable de la cité. Elle replace les deux préfabriqués « provisoires » qui assuraient la potabilisation depuis 1998. La cérémonie s’est déroulée en présence de Jean-Charles Orsucci, maire de Bunifaziu, des autres élus de la commune, de Vannina Chiarelli-Luzi, conseillère exécutive de Corse en charge de l’eau, du secrétaire général de la sous-préfecture de Sartène, d’agents municipaux. Étaient également présents Paul-Félix Benedetti, maître d’œuvre, les représentants des entreprises ayant œuvré à la réalisation ainsi que celui de la Société de Distribution d’Eau de la Corse qui assurera l’exploitation et la maintenance. L’usine a une capacité de traitement de 6500 m³/jour. Lors de sa mise en service en octobre dernier, elle était alimentée par l’eau du barrage d’U Spidali. Depuis mai, elle capte celle du barrage de Figari. La possibilité de gestion saisonnière permet une adaptation aux variations de la demande et de la ressource. D’un coût total de 6,51 M€ HT, l’usine a été financée à 58 % par l’État (3,76 M€), 37 % par la commune (2,41 M€) et 5 % par la Collectivité de Corse. Cette contribution communale, particulièrement importante pour une ville de 3300 habitants ne donnera lieu à aucun surcoût fiscal ou prix de l’eau. La réalisation de l’usine s’inscrit dans la stratégie environnementale globale de la Commune de Bunifaziu, et plus particulièrement dans une gestion vertueuse de l’eau : notamment préservation de la ressource, réseau de distribution optimisé (85 % de rendement grâce à des travaux de rénovation et d’interconnexion ayant réduit les pertes), réutilisation des eaux usées traitées. (Crédit photo, Cità di Bunifaziu)
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Un nouveau jalon ou un frein ?

Le nouveau préfet de Corse a pris officiellement ses fonctions. Éric Jalon a été préfet de Savoie, de Charente-Maritime et de l’Essonne. Il a occupé des fonctions au ministère de l’Intérieur, notamment en tant que membre du cabinet de Nicolas Sarkozy. Il a traité des dossiers sensibles : immigration, droit d’asile, intégration et d’accès à la nationalité française. Il a été conseiller aux affaires intérieures auprès d’Édouard Philippe, alors Premier ministre, entre 2017 et 2020. Enfin, en qualité de directeur général des collectivités locales en 2009, il a planché sur le projet de réforme territoriale. Si le parcours continu, Éric Jalon devra accompagner sur le terrain, le cheminement du projet de loi qui prévoit de modifier la Constitution pour consacrer le statut d’autonomie de la Corse et lui octroyer des pouvoirs d’adaptation et de fixation des normes. Osons l’écrire, son action sera-t-elle un nouveau jalon ou un frein ?

Zone de confort ou prise de risque

Dimanche 24 août, à Calvi, une quinzaine d’agents des Chemins de fer de la Corse ont exprimé leur ras-le-bol de devoir subir des incivilités et des agressions verbales sur leurs lieux de travail, à savoir les trains et les gares de la ligne desservant la Balagne. L’avant-veille, à la suite d’une querelle entre jeunes gens au bal du village, Antoine Martelli, conseiller municipal de Serra di Fium’Orbu, proche de Core in Fronte, s’est rendu avec son fils au domicile des parents d’un des protagonistes pour, a-t-il dit, régler à l’amiable le différend. Il aurait essuyé un refus et une rixe aurait éclaté avec des jeunes de la communauté marocaine. Ayant, selon ses dires, seulement défendu son fils, Antoine Martelli a été placé en garde à vue. Plainte ayant été déposée, il devait passer en comparution immédiate puis l’audience a été reportée. Depuis la plainte a été retirée, mais l’affaire n’est pas classée.
Enfin, selon de nombreux habitants et passants, sur la place Mattei qui relie un quartier bastiais, Toga, et la commune de Ville di Pietrabugnu, la présence de marginaux et de SDF générerait insécurité et tension. Aux Chemins de fer de la Corse, lors de l’action des agents balanins, les syndicats sont, semble-t-il, restés à l’écart.
Par contre, concernant les événements de Serra di Fium’ 0rbu et de la place Mattei, des partis politiques sont intervenus. Core in Fronte a soutenu Antoine Martelli et lancé une mise en garde, n’hésitant pas à prendre le risque d’être taxé de xénophobie ou de racisme : « Certains jeunes de la plaine orientale doivent comprendre que nous ne sommes pas dans une série télévisée. Sur la terre de Corse, il n’y a qu’une seule communauté de droit : le peuple corse, toujours non reconnu dans ses droits historiques et politiques. Aux personnes, quelles qu’elles soient, de le respecter avec ses valeurs ou de quitter la Corse. »
Forza Nova a organisé un rassemblement qui a réuni une centaine de personnes, dont plusieurs riverains, et réclamé l’interdiction de la consommation d’alcool sur la voie publique, la limitation de la mendicité et du vagabondage, l’arrêt du versement, par la Ville de Bastia, de subventions à une association assistant marginaux et SDF. Reconquête Corse et le Rassemblement national de Corse ont participé au rassemblement (François Filoni était présent). Les uns gardent la tête dans le sable pour ne pas sortir de leurs zones de confort. Les autres osent affronter les problèmes et prennent ainsi le risque de déplaire ou celui de se tromper.

Contre la colonisation financière

Les militants de Core in Fronte ont dernièrement occupé les entrées ou les abords de plusieurs agences bancaires à Aiacciu, Bastia, Purtivechju et l’Isula. Objectif : passer un message aux directions des groupes Crédit Agricole, BNP Paribas, Crédit Mutuel ou Banque populaire, les invitant à modifier leur action en Corse. Selon le parti de Paul-Félix Benedetti, les banques rendraient l’accès au logement de plus en plus difficile pour les Corses car elles privilégieraient les continentaux et les spéculateurs pour l’obtention de prêts. Autres griefs : la décorsisation des emplois dans les agences ; la non-utilisation au service du développement de la Corse, de l’épargne des Corses ; des prêts trop souvent refusés aux entrepreneurs corses. Core in Fronte appelle à la création d’une banque corse publique de développement et d’investissement qui aurait pour principale mission de mettre les milliards de l’épargne corse au service de l’intérêt collectif corse.

Une première phase. Et après ?

Le ministre de la Santé a promis que le futur hôpital de Bastia entrera en service dans dix ans et ajouté souhaiter la pose de la première pierre dès 2026. Concernant le phasage et le financement, il a précisé que la première phase, chiffrée à 66 millions d’euros, sera essentiellement consacrée à des lits en psychiatrie, au centre de réadaptation, au médico-social, et que la seconde phase — encore ni définie, ni financée ! – sera élaborée avec un programmiste qui « travaillera avec l’ensemble du personnel de l’hôpital pour définir un projet ». L’enveloppe totale à allouer devrait être de 250 à 300 millions d’euros a conclu le ministre. En somme, à ce jour, seuls le contenu et le financement d’une phase sont dans les tuyaux… Les élus autonomistes bastiais et de la collectivité de Corse ont pourtant affiché de la satisfaction. Par contre, Nazione n’a pas été convaincu. Selon le parti indépendantiste, le ministre a fait entre « approximations inquiétantes et flou de moins en moins artistique » et non selon « une démarche sérieuse définissant une feuille de route et des objectifs pertinents ainsi qu’un calendrier précis ». Julien Morganti qui anime le mouvement Un Futur pour Bastia et s’oppose à la majorité municipale bastiaise, a lui aussi exprimé de forts doutes : « La visite du ministre de la Santé à l’hôpital de Bastia le 11 août 2025 n’a absolument pas permis de s’engager sur la construction d’un nouvel hôpital. À la question : quelles sont les garanties financières de ce projet ? Le ministre est dans l’incapacité d’apporter une réponse concrète et chiffrée. Seul le montant de 66 Millions d’euros est évoqué pour une “phase 1”, sans perspective pour les autres hypothétiques phases. Pourquoi ce nouvel hôpital va-t-il être construit par phase et non en une seule phase ? L’hôpital d’Ajaccio a été construit en une phase en sept ans ! Pourquoi pas Bastia ? Bastia mérite mieux que ces déclarations approximatives. Le projet global étant estimé à 300 Millions d’euros, il est donc acté que le financement n’est pas assuré. »

Vighjaneddu 2 : nouvel exploitant

La SAS Leandri Holding, spécialisée dans la construction, dont le siège social est domicilié à Pruprià, est probablement la nouvelle propriétaire et exploitante du centre de traitement des déchets Viggianello 2. Dédié aux traitement des déchets de la Corse-du-Sud, le centre pourra recevoir et enfouir 85 000 tonnes/an entre 2025 et 2029, 50 000 tonnes en 2030, et 25 000 tonnes/an entre 2031 et 2042. La maîtrise publique des infrastructures de traitement des déchets préconisée par la majorité territoriale siméoniste, mais jamais concrétisée, n’est pas pour demain. Il en sera sans doute de même concernant l’atteinte de l’objectif d’un taux convenable de valorisation (en 2023, le taux de valorisation à Viggianello 2 était de 0,32 % selon une enquête publique, le reste étant enfoui, de 5 % selon le propriétaire).
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